INAUGURATION
[…] Pourquoi avoir si longuement confiné les Bordelais aux abords des stations, à attendre l'ouverture providentielle d'une rame? Hier, face à cette immense attente populaire, le long cortège officiel auréolé de la présence présidentielle -- quatre rames pour 1200 personnes
-- ressemblait à un carrosse inaccessible. […]
Mais sur le macadam, d'autres Bordelais attendaient, emmitouflés, ceux-là, parapluie grand ouvert. Ils seront nombreux à espérer, durant de longues heures, franchir le marchepied. En vain. Offrir un million de tickartes n'était-il pas, en soi, une gageure? Un billet pour une voie sans issue?
Alors, quand l'envie contrariée observe, de l'autre côté de la vitre, des sourires légitimement exubérants, ce trop long face-à-face appelle une question : quel sens voulait-on vraiment donner à cette fête?
(Rodolphe Wartel, SO, 22/12/03, p. 3-3)
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Ils ont des yeux et ne voient pas :
Cet événement se passe loin d'eux.
Qu'ils soient contents de faire la claque
Et d'ennoblir la fête des autres.
Leur rôle joué tant bien que mal,
Qu'ils rentrent donc chez eux à pied,
Heureux d'avoir leur parapluie;
Et un billet gratuit en poche.
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"[…] Mais on n'en était plus à un mois près. Je ne comprends pas qu'on ait hâté ainsi l'ouverture de la ligne. En fait, nous payons un service qui n'est pas encore fiable", râle Christophe […].
(SO, 23/01/04, p. 2-5)
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