Cette envolée démocratique de la croisière est due à l’accroissement du temps libre et du pouvoir d’achat dans les pays modernes, d’une part, mais aussi à l’accroissement de la taille des navires permettant de proposer des prix très bas. Les paquebots de demain seront majoritairement d’une longueur de plus de 200 mètres. Avec la déréglementation aérienne permettant des offres telles que le fly cruise only, les perspectives sont considérables et tous les ports cherchent à profiter de cette manne.

L’escale de la Bourse est fortement plébiscitée par les touristes et 1es capitaines. La ville attire autant, sinon plus, par la beauté de son site, l’attrait de son centre, le prestige de ses commerces au cœur de la cité, que par les grands vignobles environnants. C’est cette " image de retour " qui, malgré un estuaire long de 100 km, incite chaque année les armateurs, et les marines nationales, à renouveler fidèlement leur visite à Bordeaux, joyau de la façade atlantique grâce à sa Bourse.

Cet équilibre favorable mais fragile sera certainement remis en cause par l’adoption de nouvelles dispositions d’amarrage pour les paquebots. Des difficultés de manœuvre, de tenue à quai, d’horaires, jointes aux grandes réserves que soulève l’hypothèse d’un pont ouvrant à Bacalan, laissent présager un grave danger pour la pérennité de la croisière.

Pour quelle raison irions-nous risquer de perdre ces retombées de prestige et cette manne (30 à 40 millions annuels aujourd’hui et bien davantage demain si nous le voulons) ? Nous vous demandons, Monsieur le Maire, de bien vouloir peser toutes les implications d’un transfert à l’aval de la croisière, lequel serait un risque de perdre à terme un des meilleurs vecteurs du rayonnement de Bordeaux et sa région dans le monde.