Transports publics 2002
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"TBC 2001"

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"TBC 2003"

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Les dates indiquent aussi les mises à jour.

30/01/02, Denis Lherm, SO
La dernière grande enquête annuelle sur les transports en commun de notre confrère la Vie du rail vient de tomber, et elle n’est pas tendre avec Bordeaux. Réseau sous-fréquenté, notamment en raison du faible rapport entre sa taille et la densité de la population, vitesse commerciale trop lente, faible kilométrage de voies réservées, peu d’incitations à prendre le bus… l’agglomération semble cumuler les handicaps.
Sur les vingt-cinq plus grandes agglomérations françaises hors Paris, Bordeaux n’arrive que dixième (alors qu’il occupe le cinquième rang démographique). Cette enquête sévère confirme l’analyse de la Chambre régionale des comptes, qui s’était intéressée en 2001 aux transports en commun bordelais. La Chambre des comptes notait que les bus de Bordeaux transportaient proportionnellement deux fois moins de personnes que ceux de Lyon. Elle révélait également que le déficit était ici particulièrement lourd: il atteint 1,07€ (7F) par voyageur à Bordeaux, contre 0,55€ (3,60F) en moyenne dans les agglomérations de plus de 300000 habitants.
[…] Entre 1989 et 1997, le déficit d’exploitation a progressé de 67%.
Enfin, la Chambre des comptes stigmatise l’attitude de la CUB, qui aurait tendance a ne pas assez contrôler son délégataire en matière de transports, la société Connex (filiale de Vivendi). Les sanctions prévues par la convention de délégation en cas de non-respect de la qualité du service ne sont pas appliquées. Entre autres, la CUB ne contrôle pas la ponctualité des départs, le respect du nombre de passages programmés, la propreté des locaux commerciaux et des véhicules, alors que cela est prévu dans le contrat.
[…]
La CUB l’affirme, tout changera avec la mise en service du tramway, le nouveau plan des déplacements urbains et la refonte du réseau de bus(1). […] ces 5000 places de parking qui vont êtres construites en périphérie pour laisser sa voiture et monter dans le tram. Cela n’a jamais été fait pour les bus, qui doivent se contenter de 585 malheureuses places dans les parkings de rabattement.

[(1) Les paris sont ouverts.]

11/02/02, A.-E. Lozano, SO
"Nous avons été les premiers attaqués par les tranchées des travaux". Pascal Salet, le directeur de la Librairie Privat, a le sens de l’humour intact. Et pourtant, au vu de ses résultats de décembre, il aurait de quoi le perdre. Son magasin du cours Alsace-et-Lorraine aurait enregistré une baisse d’environ 20%, qui coïncide avec les travaux entre le 3 et 21 décembre. […]
[…] II craint bien que I’hyper-centre ne souffre de "problèmes de clientèles pendant dix ans".
Henri Martin, le directeur de la Machine à lire, partage ce pessimisme. Il en est convaincu: si les habitudes de la clientèle sont très longues à se mettre en place, elles sont très rapides à se casser. En un mot, les travaux sur le long terme signifieront "un plus pour la grande distribution périphérique et un moins pour les commerces spécialisés du centre."

16/02/02, Benoît Lasserre, SO
[…] le lancement de l'étude sur l'extension du réseau de tramway au-delà de la deuxième phase 2003-2007.
L'objectif de ce troisième chapitre est "de répondre à la future géographie des déplacements en prenant notamment en compte le recensement général de la population, d'améliorer la qualité de service dans les quartiers, de structurer le développement urbain et d'améliorer la complémentarité avec les autres modes de transport, notamment la connexion avec le réseau ferroviaire, qui fera l'objet de l'une étude spécifique." […]
[…]
[…] La Communauté urbaine va lancer un programme de commande d'oeuvres d'art le long du réseau, comme cela s'est fait à Lyon, Orléans, Nantes, Strasbourg et Montpellier.
Un comité artistique, que préside le Bordelais Alfred Pacquement, recteur du Musée national d'art moderne-centre Georges-Pompidou.
La CUB prévoit une enveloppe de 762245 euros (5MF) qui sera multipliée par deux grâce à une subvention équivalente de l'Etat.
[…]

11/03/02, Denis Lherm, SO
[…]
[…] Au total, sur un réseau de 45 kilomètres, un peu plus de 10 kilomètres de voies seront alimentées en électricité par ce rail central.
La majorité dans le secteur dans le secteur sauvegardé à la demande du ministère de la culture. Une autre partie cours de l'Argonne, à la demande des pompiers: la configuration du cours les aurait obligés à sectionner la ligne aérienne pour déployer la grande échelle. Dernier tronçon en alimentation par le sol, enfin, pour les mêmes raisons, sur une partie du cours Gambetta, à Talence.
Techniquement, le système fonctionne. Mais au niveau de la sécurité, on est dans l'inconnu. Bordeaux innove. […]
Mais le pari est risqué. On ne fait pas courir sur la chaussée un rail sous tension à 760 volts comme une vulgaire rallonge d'aspirateur.
[…]
Le risque n'est pas mince: la non-maîtrise de ce danger pourrait tout simplement conduire à ce que l'Etat interdise l'alimentation par le sol. Ce qui bouleverserait profondément le projet de tramway.
[…]
[…] Si l'Etat ne donne pas son feu vert, la CUB aura investi 15,5 millions d'euros (100 millions de France, le surcoût de l'alimentation par le sol) pour rien.
[…]

21/03/02, Denis Lherm, SO
[…]
[…] La véritable innovation du futur tram de Bordeaux, ce n’est pas le rail électrique, qui a longtemps fonctionné avant d’être retiré, au début des années 50, donc avant l’arrêt définitif des trams (1958), pour des raisons de sécurité. L’innovation bordelaise, c’est le procédé technique de mise sous tension du rail.
L’ancien rail était logé dans une gorge courant sous la chaussée. Pour s’y raccorder, il fallait stopper le tram et descendre, à la manivelle, un sabot. […] Question sécurité, il fallait juste éviter de planter son parapluie au fond de la gorge…
Le rail du futur tram de Bordeaux ne reprend pas ce procédé, dont la CUB indique qu’il serait en contradiction totale avec les normes de sécurité actuelles. Il s’agit au contraire d’un rail posé sur la chaussée et non d’une gorge abritant un câble sous tension. L’innovation majeure, mise au point par la société Innorail, c’est que le rail n’est en tension que lorsque la rame roule dessus, l’électricité n’étant présente que sur une longueur inférieure à celle de la rame. […] Reste à la faire homologuer par l’Etat.

27/03/02, SO
[…]
Autre grief: "Les têtes pensantes de la CUB se sont distinguées avec le goulet d’étranglement de la place de la République: est-il normal de voir des bus attendre jusqu’à dix minutes pour passer le feu rouge du terminus (ou le griller?). Les bus ne sont toujours pas prioritaires sur leur trajet et il faut ajouter à cela l’incivisme des automobilistes sur le périmètre Albret-République-Cursol-Pasteur (…). Le cours V.-Hugo est saturé toute la journée dans le sens rive droite-Bordeaux. Comment expliquer que dans l’autre sens la rue est vide de véhicules, ce qui permet aux véhicules d’urgence de remonter en sens interdit?
Conclusion: "Aujourd’hui, prendre un bus ne fait pas forcément gagner du temps. On ne changera la mentalité des automobilistes que si ces derniers restent scotchés au bitume dans les bouchons en regardant passer tous les bus devenus prioritaires."

09/04/02, SO
[…]
Certains voudraient que la gare de Talence-Médoquine devienne le troisième centre intermodal de l'agglomération, après Saint-Jean et Cenon, puisque l'embranchement de la voie de ceinture y est situé.
Mais, rappellent les tenants de Pessac, il en coûtera beaucoup plus cher d'installer de nouvelles voies dans une gare en tranchée, alors qu'à Pessac, trains et tramways pourront correspondre quai à quai, sans frais supplémentaires
{S}.
[…]
En revanche, la réouverture de la voie de ceinture et l'intermodalité avec le tramway (billetterie unique, correspondances) et les cars de TransGironde sont encore l'objet de négociations entre les collectivités. Rien de nouveau n'a été annoncé, malgré la forte demande qui s'est exprimée. D'autres réunions sont prévues.
8

[Vu le choix d'un tramway non indispensable alors qu'un réseau de bus bien géré suffisait, la pose de rails ne semble pas rédhibitoire pour tout le monde — ni des travaux cyclopéens dispendieux non sans risques (pour creuser des parkings en centre-ville, au lieu d'en créer en surface à la périphérie). (SO, 11/04/02)
La Médoquine offre des avantages irremplaçables existants qui dispensent de la pose de rails — elle est déjà à la fois sur la ceinture et au centre d'activités-clés. Le problème est la différence de niveau (rectifiable comme la ligne du tram à Cenon…).
La proximité de la Médoquine et de ces activités fait gagner du temps à chaque voyage. Et l'intérêt du quai à quai est plus grand du fait de la situation géographique de la Médoquine.
Pessac? Pourquoi pas Bruges ou Bègles qui offrent la même situation excentrique?
Mais le bon sens avec vue sur l'avenir n'est pas toujours près de chez nous:
8 . Si la Médoquine coûte un peu plus cher que Pessac, on fait Pessac, quitte à dépenser plus tout le temps par la suite: air connu.]

22/04/02, Jean-Denis Renard, SO
Le syndicat Force Ouvrière de Connex (ex-CGFTE), l'entreprise qui gère le réseau de bus de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), a fait savoir ce week-end tout le mal qu'elle pensait de l'autorisation donnée aux cyclistes d'emprunter les couloirs de bus.
[…]
C'est le foutoir complet, oui !, a réagi Alain Laborde. le représentant de FO au sein de Connex. "La mesure remonte à l'hiver dernier, mais c'est maintenant aux beaux jours, que nous en ressentons les effets. Des vélos. il en sort de partout. On n'arrive plus à rouler à une vitesse acceptable dans les couloirs qui nous sont réservés. Notre vitesse commerciale n'est déjà pas notre point fort, on ne peut pas l'accepter. Sans parler des cyclistes qui empruntent les couloirs à contre-sens ! C'est une source d'insécurité importante pour les chauffeurs du fait de la multiplication des incidents et des insultes. Nous demandons l'abrogation de cet arrêté, ou alors qu'on élargisse les couloirs de bus de manière à pouvoir doubler les cyclistes", argumente Alain Laborde.
[…]

23/04/02, Bertrand Poupard, SO
[…] l'angle de Vital-Carles et de l'Intendance où, pour laisser tout son rayon de braquage au tramway, le magasin d'angle "Votre Nom" sera découpé en biseau afin d'y organiser un passage piétonnier.

30/04/02, Michel Monteil, SO
[…]
"Le tramway va modifier beaucoup de situations et nous serons condamnés à nous y adapter", a convenu le président [de la chambre de métiers] Marcel Lesca.
[…] Pour compenser les pertes d’exploitation, le principe d’une indemnisation a été retenue par la CUB. A charge pour le commerçant de justifier son préjudice.
[…] Il en va différemment pour les boutiques non riveraines du futur tramway, mais néanmoins affectées par les multiples travaux en ville. Aucune procédure d’indemnisation n’est prévue à leur égard.
[…]
Le président de la chambre de métiers] invite enfin les commerçants à songer à l’après-tramway. Avec ce nouveau moyen de transport, "il y aura des déplacements de clientèle et une affaire florissante aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain". Les consommateurs prendront de nouvelles habitudes, certains quartiers connaîtront un renouveau. […]

06/05/02, Denis Lherm, SO
[…]
De fait. le suivi du chantier s'est avéré extrêmement délicat durant toute la première phase. Tant au niveau des études à réaliser avant de lancer les travaux que dans la coordination du travail des dizaines d'entreprises sur le terrain.
Pour cette très lourde mission, Systra est loin d'avoir donné satisfaction. La CUB a plusieurs fois estimé que les bureaux d'études ne mobilisaient pas un nombre suffisant d'ingénieurs, Sur le terrain, des entreprises ont déploré le défaut général d'organisation, générateur de retards, de chevauchements ou de malfaçons.
Selon le maire d'une des communes bientôt desservies par le tram, c'est moins la compétence de Systra qui est en cause que le contrat signé avec la CUB: "Le contrat était mal ficelé. Il faisait des économies sur la rémunération des bureaux d'études et aboutissait à un mauvais service. A cause de ça, on a eu trois ans de discussions incessantes et détestables au sujet de la surveillance du chantier.
[…]
[…] La première phase compte déjà un an de retard, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la deuxième.
[…]
Mais selon le conseiller communautaire Pierre Hurmic, membre à de la commission d'appels d'offres de la CUB, la deuxième phase ne pourrait n'être mise en service que partiellement fin 2006, plusieurs tronçons restant à achever l'année suivante. C'est également l'avis d'un proche du dossier, qui estime que "beaucoup de questions restent en suspend, notamment tout ce qui concerne les franchissements de voies SNCF, par exemple à l'approche de Bordeaux-Lac".

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18/05/02, Denis Lherm, SO
[…]
Le tramway semble très attendu. 45% des sondés disent qu'ils se rendront plus souvent dans le centre quand il roulera, 75% qu'ils le feront en tram, 80% estiment que l'accès sera plus facile et 68% que le centre sera plus agréable. Les réfractaires se disent en revanche attachés à la voiture et résident principalement en banlieue. L'enquête montre également que le projet de tramway est "idéalisé, faute de perception concrète". Aucun sondé n'a cherché à connaître le prix du ticket, et nombreux sont ceux qui n'ont toujours pas réalisé que le tram allait réduire la place accordée à la voiture.
[…]

12/06/02, Xavier Sota, SO
"Comment voulez-vous donner envie aux clients de venir quand vous voyez ça?" s’interroge Jacky, qui tient une brasserie sur la place Puy-Paulin. […]
A la tête de [l’Association des commerçants de la rue Combes et de la place Puy-Paulin], Patrick Charretier égrène une longue liste de griefs: […] "C’est devenu une zone interdite pour les personnes âgées ou les handicapés", s’agace-t-il. Depuis le début des travaux du cours de l’Intendance, tous les commerçants enregistrent une baisse de leur chiffre d’affaires. […] "De plus, c’est un quartier classé qui est complètement laissé à l’abandon", s’énerve Jacky.
Tous pointent la mairie du doigt. Michel Duchène, adjoint à l’urbanisme assure: "II est prévu de rénover la place et les rues adjacentes. Ces projets sont inscrits dans un programme de voirie. L’enveloppe budgétaire ne permet pas de les réaliser immédiatement". Les travaux ne pourront commencer qu’une fois ceux du tramway terminés, ce qui mène à l’horizon 2004. […]

12/06/02, Xavier Sota, SO
"Comment voulez-vous donner envie aux clients de venir quand vous voyez ça?", s'interroge Jacky, qui tient une brasserie sur la place Puy-Paulin. […]
A la tête de [l'Association des commerçants de la rue Combes et de la place Puy-Paulin], Patrick Charretier égrène une longue liste de griefs: trottoirs non conformes, absence de potelets antistationnement, places de parking, rue Paul-Painlevé à l'abandon, chaussée impraticable. "C'est devenu une zone interdite pour les personnes âgées ou les handicapés", s'agace-t-il. Depuis le début des travaux du cours de l'intendance, tous les commerçants enregistrent une baisse de leur chiffre d'affaires. […] "De plus, c'est un quartier classé qui est complètement laissé à l'abandon", s'énerve Jacky.
Tous pointent la mairie du doigt. Michel Duchène, adjoint à l'urbanisme, assure: "Il est prévu de rénover la place et les rues adjacentes. Ces projets sont inscrits dans un programme de voirie. L'enveloppe budgétaire ne permet pas de les réaliser immédiatement." Les travaux ne pourront commencer qu'une fois ceux du tramway terminés, ce qui mène à l'horizon 2004. […]

05/07/02, Jean-Paul Vigneaud, SO
"Le constat est là. Avant les travaux du tramway, ma société tournait bien. j'employais plus de trente personnes et je dégageais du bénéfice. Dès que le chantier a débuté, j'ai rencontré des difficultés. D'autant plus grandes que mes points de vente, sans exception, ont été touchés par la mise en place des rails ou des aménagements annexes".
[…] Il y a deux ans, il gagnait de l'argent et vivait bien. Aujourd'hui, il est ruiné.
[…]
II est incontestable que les lieux de vente de la société ont eu à souffrir ou souffrent encore des chantiers en cours. Centre Emeraude, à Cenon: plus d'un an de travaux devant la boulangerie. Avenue Jean-Jaurès. à Cenon (prolongation de l'avenue Thiers): les travaux ont débuté sur cet axe depuis plus d'un an et sont toujours en cours. Cours de la Marne: aménagement de la rue durant des mois avec un container juste devant la boulangerie. Cours de la Libération, à Talence: travaux annexes du tramway. Quai de Paludate, enfin: travaux toujours en cours avec problèmes de circulation et de stationnement.
"[…] En changeant leurs itinéraires, les gens changent tout simplement d'habitudes. Ils passent ailleurs, ils s'approvisionnent ailleurs. Et on ne les voit plus", poursuit-il.
8
[…] "J'ai tout fait pour redresser la barre et éviter que le personnel perde son travail," explique Jean-Pierre Sudre en disant avoir remis de l'argent personnel dans l'entreprise et entamé la vente des boulangeries. Cela n'a pas suffi. Il n'a même pas réussi à sauver le centre de fabrication du quai de Paludate: "Le camion qui livre la farine ne peut même plus s'y garer!" […]
[…] Cette commission [d'indemnisation] prend toutefois seulement en compte les travaux du tramway. Ce qui provoque de vives réactions chez les commerçants touchés par des aménagements annexes (rénovation, parkings, etc.).
Pour sa boulangerie du cours de la Marne, Jean-Pierre Sudre n'a rien pu obtenir ainsi.
Il n'a pas manqué toutefois d'écrire à Alain Juppé pour évoquer sa situation.
[…]
Aucune solution n'a été trouvée hélas. […]
Pour sa part, Alain Cazabonne, [maire de Talence,] vice-président de la CUB, en charge du tramway, indiquait hier soir ne pas être précisément informé de cette situation, son étude revenant exclusivement à la commission d'indemnisation.
8

12/07/02, Claude Garnier, SO
[…]
On le sait (voir "Sud Ouest" du 10 juillet), la suppression de l'accès aux Capucins par le cours de la Marne, par lequel arrivaient 80% de la clientèle, a raréfié le chaland. Certains commerçants ont perdu jusqu'à 50% de leur chiffre d'affaires. Idem pour le parking public, dont la fréquentation est en recul de 40%.
[…] "Les gens voient sens interdit, ils font demi-tour et on ne les revoit plus", proteste ce grossiste en fruits et légumes, qui ne voit sans rancoeur ses clients s'évaporer. Michèle Robin (Jojo Flor): "Je ne dépasse plus 350 francs de recette pour une matinée. Par moments, on ne voit plus que les vendeurs et les patrons, c'est le désert." […] Ils ont fait une grosse bourde, c'est à eux de rattraper le coup", ajoute Alain Larrieu.
[…]
Longtemps les commerçants se sont accrochés à l'espoir que le maire finirait par recevoir une délégation. Alors que Michel Duchène, adjoint à l'Urbanisme, se proposait de le faire.
[…]

17/07/02, Denis Lherm, SO
[…]
Il sera particulièrement intéressent de voir comment fonctionne la priorité du tramway aux carrefours. II est en effet prévu que les rames déclenchent par radio automatique le passage au vert des feux tricolores peu avant leur arrivée.
A Lyon, faute de temps pour mettre au point le système, les trams ont eu les pires difficultés à obtenir la priorité aux carrefours. Problèmes techniques.
A Bordeaux. la CUB assure qu'ils seront surmontés à temps. Mais il faudra aussi que les automobilistes se montrent civiques.

[Il est particulièrement intéressant de voir comment fonctionne depuis toujours en toutes circonstances la priorité de l'autobus et le civisme des automobilistes: ceux qui sont rétribués pour s'en occuper font ce qu'ils peuvent pour faire croire aux électeurs-contribuables qu'ils s'en moquent royalement. Il faut dire et redire qu'un autobus moderne qui fonctionnerait idéalement, comme on nous fait croire que seul un tramway le peut, ridiculiserait le tram au rapport qualité/prix. Pour en faire la démonstration, il faudrait ne pas se contenter de voter les règlements, il faudrait aussi les faire appliquer — et cela peut être plus électoraliste qu'un tram hors de prix alors qu'on pleure pour se payer un tunnel. 8 ]

18/07/02, Denis Lherm, SO
Pas plus cher et pas plus en retard. Voici en résumé le bilan de l'avancée du chantier du tramway, dressé hier par la CUB. A dix-huit mois de la mise en service du tramway, le chantier présente une situation conforme à ce que la CUB attendait Sur le plan financier, il n'y a pas de nouveau dérapage. Sur le plan du calendrier, l'objectif d'une mise en service fin 2003 début 2004 reste d'actualité.
[…]
[…] Le retard d'un an accumulé dès la première année de chantier ne se serait donc pas aggravé. Les voies seront même testées et opérationnelles sur la quasi totalité du réseau de la rive droite dès le printemps 2003
{P}.
[…]

22/08/02, Céline Rousseau, SO
[…]
La première rame du futur Citadis de Bordeaux est sortie en janvier dernier des ateliers de l'usine Alstom d'Aytré, dans la banlieue de la Rochelle. Au même moment, la CUB signait la commande complémentaire de vingt-huit rames, s'ajoutant aux trente-deux déjà prévues. Sur un budget total de 280 millions d'euros, 150 millions sont consacrés au seul matériel roulant. Une somme qui constitue le plus gros contrat jamais signé par l'entreprise Alstom pour un tramway, en fait l'équivalent du chiffre d'affaires de l'usine d'Aytré, qui emploie l240 personnes.

29/08/02, Xavier Sota, SO
[…]
[…] Sur cinq agences de voyages du cours, quatre ont mis la clef sous la porte. Il ne me reste plus qu'à serrer les dents."
En remontant vers la place de la Victoire, une petite dizaine de locaux commerciaux portent l'inscription "à vendre", ou "à louer".
Suzanne habite à proximité du lycée Montaigne depuis vingt ans. Elle a pris ses habitudes dans le quartier: "Je commence à en avoir ras le bol. Pourtant Dieu sait si je l'aime. Mais regardez la place qu'on a pour marcher", s'emballe-t-elle en montrant les cinquante maigres centimètres de trottoir défoncé alloués à la circulation des piétons.
Derrière son comptoir de la Française des jeux, Jacques Thirouin n'y va pas par quatre chemins: "Le quartier est sinistré. Même les jours de supercagnotte, je ne vois plus personne. Avant les travaux, ça défilait drôlement, maintenant il n'y a personne. Ils auraient pu réduire le temps de chantier de moitié. Les gars, je les vois tous les jours, ils travaillent bien mais ils ne sont pas assez nombreux. Il faut faire les trois-huit. A New York par exemple, en neuf mois, ils ont nettoyé tout le bazar des attentats. A Bordeaux, ça n'a pas bougé depuis un an. II faudrait qu'on m'explique."

30/08/02, Timothée Dereix, SO
Hier, trois platanes de la place Jean-Moulin sont tombés, tronçonnés pour faire place au tramway. Les moteurs des machines bourdonnent encore dans les oreilles des habitués des lieux: "D'abord les embouteillages, la pollution sonore, la poussière, et maintenant ils ne respectent même plus la nature", s'offusque Philippe Gardel, qui a visiblement du mal à voir Bordeaux défiguré par les travaux des nouveaux transports en commun.
Du côté de la mairie, on se lave les mains de ce sacrifice sur l'autel de la modernité. "Le premier tracé de la ligne du tramway avait été étudié pour éviter la disparition aussi bien des arbres de la place Pey-Berland que de ceux de la place Jean-Moulîn". explique-t-on dans l'entourage du maire. […]
La Direction régionale des affaires culturelles a mis fin à ce projet. Motif: la ligne passait trop près de la tour Pey-Berland, classée monument historique.
[…]

[Avec les bus, pas de problèmes 8 , 8 .)

05/09/02, Fabien Pont, SO
[…]
Le syndicat Force ouvrière, majoritaire au sein des conducteurs, a immédiatement condamné cette nouvelle agression. "Depuis le 1er juillet, une quinzaine d'incidents graves ont eu lieu avec des chauffeurs. C'est absolument intolérable. Les agressions se multiplient alors que les promesses d'une présence policière dans les bus ne sont pas tenues," rapportait hier Patrick Laborde, délégué syndical. […]
Cette attaque d'un chauffeur de bus, a ajouté Patrick Lahorde, survient après deux autres commises les 1er et 2 septembre dans Bordeaux. Mais depuis le 1er juillet, les conducteurs ont subi une quinzaine d'agressions émanant soit d'automobilistes, soit de passagers. La situation est de plus en plus tendue. Nous avons demandé, à plusieurs reprises, des patrouilles de policiers en tenue dans les bus. En vain."
[…]

07/10/02, SO
Transports en commun. A la suite du forum sur les transports en Gironde et à Bordeaux, qui s'est tenu à Bègles à l'initiative des présidents des groupes communistes des différentes collectivités locales, les participants ont retranscrit les débats en une série de propositions "d'urgence". Elles sont pour la plupart déjà connues. Il s'agit de la modernisation de la ligue ferroviaire de ceinture de l'agglomération bordelaise, de la gratuité des transports le temps des travaux, d'envisager un contournement ferroviaire de l'agglomération pour favoriser le fret, de la mise en place de couloirs de bus en site propre sur tous les grands axes, et de l'implication des entreprises ou administrations publiques qui délivreraient des cartes de transport public pour leurs employés qui renonceraient à la voiture pour se rendre au travail.

12/10/02, Denis Lherm, SO
[…]
Malheureusement pour ses défenseurs, la navette électrique doit cesser son service à la fin de 2003, lors de la mise en route du tramway. Le contrat signe entre Connex et son sous-traitant ne va pas au-delà.
Sauf si la mairie de Bordeaux parvient à convaincre la CUB de prolonger le service. "On va le demander, en tout cas, parce que, même avec le tram, on aura besoin de la navette", déclare l'adjoint à l'urbanisme, Michel Duchène, qui ramena d'un voyage à Florence l'idée de ce nouveau service.
[…] Un phénomène, cette navette! Plusieurs villes de France sont venues à Bordeaux ces derniers temps, séduites par l'innovation. On pourrait bientôt la voir fleurir un peu partout.

[Il n'est pas nécessaire d'aller à Florence (sauf si l'on veut se faire payer ce voyage) comme déjà dit sur ce site: SO, 21/07/018 .
Cette fois ce n'est pas moi qui remarque que le tram n'existe pas sans le bus: R21€
8 ]

18/10/02, SO
Un chauffeur de la Connex a été molesté par cinq jeunes individus, mercredi, en fin de soirée, sur la ligne qui emprunte le cours de la Marne. Victime d'insultes et de crachats, le chauffeur s'est fait dérober le contenu de la caisse. Une plainte a été déposée.

19/10/02, SO
[Bernard Broustet:] […] "La clientèle extérieure ne veut plus venir à Bordeaux. C'est plus catastrophique de mois en mois", corrobore son voisin Guy Favre, de Lissac.
[…] L'Intendance offre un aspect chaotique et désolé. Mais le cours partage cette peu enviable situation avec un grand nombre d'autres secteurs plus ou moins proches, eux aussi directement affectés par le chantier du tramway. La baisse atteint 30 à 40% dans la plupart des magasins de la rue Vital-Carles, où seul Mollat — en hausse assez sensible — paraît échapper à la malédiction.
La dégringolade est comparable cours d'Alsace-Lorraine, où plusieurs commerces, au bord de l'asphyxie, ont dû demander la compréhension des organismes sociaux, voire des fournisseurs. Place de la Victoire, des bars comme le Plana ou Chez Auguste se sont séparés d'une partie de leur personnel Et selon Alfredo Julio, président de l'association de l'Argonne, les baisses de chiffre d'affaires atteignent jusqu'à 40% le long de cet axe, où un bar-PMU a fait faillite.
[…]
[…] les travaux du tramway causent de plus en plus de dégâts au fil du temps. Selon cette enquête, 62% des établissements situés dans un rayon de 150 mètres autour du tracé du chantier se plaignent d'une baisse d'activité pendant la première partie de l'année 2002. Pour un tiers de l'échantillon interrogé, la baisse dépasse 20%. Et si aucun des quartiers concernés n'échappe à ce sinistre, celui-ci frappe avec une particulière virulence, et dans un ordre décroissant, les secteurs de Bir-Hakeim, de l'Argonne, de Victoire-Pasteur, d'Alsace-Lorraine, de Richelieu-Bourse, de Talence, de Mériadeck et de Pey-Berland.
[…] Le président du tribunal de commerce, André Garcia, souligne que vingt-cinq chefs d'entreprise ayant déposé leur bilan cette année attribuent leur défaillance aux travaux du tramway, tandis qu'un nombre croissant d'établissements concernés doit faire l'objet de mesures de prévention.
[…]

[Michel Monteil:] […]
[…] Wolf Stolpner, président de la Fédération du commerce bordelais (FCB], regrette que les difficultés d'accès aux magasins des rues adjacentes n'aient pas été prises en compte. II milite pour une notion de gêne "par pâté de maisons" et compare le million d'euros d'indemnités versées avec les 22,8 millions d'euros de préjudice estimé par la FCB.
[…]

[In SO, Claudie Germain, fleuriste:] […] Cependant, il faut aussi savoir apprécier ce que l'arrivée du tramway va nous apporter. Je pense que nous récupérerons la clientèle de passage et que les gens viendront davantage du centre-ville.

[In SO, Tabac-presse Celtic] Même lorsque les travaux sont terminés, comme sur l'avenue Thiers, le client est plus rare qu'avant. Le tabac-presse Celtic place Stalingrad, avait perdu 40% de sa clientèle.
Depuis que les pelleteuses sont parties, laissant une place entièrement réhabilitée, il n'a regagné que 10% de ce qui s'était évaporé. "Les clients ont pris d'autres habitudes pendant les travaux, on ne les revoit plus".]

[In SO, M. Delplanque, coutelier:] 30% d'activité en moins au début 2002. 50% au printemps, puis un mieux cet été, et nouveau recul, 40% environ, depuis la rentrée. On puise dans les réserves personnelles pour tenir. Ça commence à grogner dans le quartier. S'il faut aller s'enchaîner à la mairie, on ira, pour les réveiller. On nous dit que ça ira mieux demain, mais comment on y arrive à demain? 8

[Dire qu'on aurait pu maîtriser le flot des voitures pour bien moins cher! 8 ]

28/10/02, J.-M. D., SO
Il y a quinze jours, un chauffeur de la Connex avait été molesté par cinq jeunes individus, en fin de soirée, sur la ligne qui emprunte le cours de la Marne. Victime d'insultes et de crachats, le conducteur s'était fait dérober le contenu de la caisse. Récemment encore, des incidents survenaient sur la ligne desservant la place de la Victoire. Vendredi, un troisième chauffeur a, lui aussi, été pris pour cible par un irascible qui lui a cassé un poignet et l'a insulté. Les faits sont survenus vers 23 heures, sur les boulevards, près de la barrière d'Arès. A chaque fois, des plaintes ont été déposées à la police. "Maintenant, ça suffit!", s'emporte Alain Laborde, secrétaire adjoint du syndicat Force ouvrière. "Trois agressions en peu de temps, cela fait beaucoup. Nous en sommes à cinquante-quatre depuis le début de l'année."
[…] "Nous disposons de trois voitures de sécurité à la Connex, mais ce n'est pas suffisant, elles sont souvent trop éloignées des lieux d'intervention, explique encore Alain Lahorde. Nous demandons une véritable police les transports et des équipes avec des motos, comme la ville de Toulouse, qui en possède douze."
[…]

06/11/02, Denis Lherm, SO
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"Bordeaux se transforme profondément et c'est une bonne chose. Mais cela se produit avec brutalité et incohérence. Sur les plans économiques ou esthétiques, il est impossible de savoir quel Bordeaux sortira de tout ça. Au bout d'un an et demi de travaux, on a atteint les limites de l'inquiétude et de l'exaspération", dit encore Gérard Boulanger, qui veut faire entendre la vox populi. Face à lui, une quarantaine de citoyens poussés par le même ras-le-bol. Les travaux, ils n'ont rien contre. Mais ce qui est interprété comme une forme de mépris de la part des autorités, CUB et mairie en tête, commence à lasser.
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Le ras-le-bol est palpable. Et toujours ce leitmotiv: "les autorités se foutent de nous", il n'y a "aucune concertation", on nous "bassine avec des ‘ça ira mieux demain’".[…]
[…] [Voir "quais" 09/10/02
8 ]

Bordeaux Magazine (organe de la mairie), 11/02
Performant, rapide, confortable, écologique(1) et sûr, le tramway bordelais concilie l'exigence d'un urbanisme à dimension humaine et l'impératif d'un investissement maîtrisé par la collectivité.
Avec le tramway se profile une autre façon de vivre et de se déplacer, plus libre, plus propre, plus facile et plus économique.
[…]
Le 12 octobre dernier à la Bastide, Alain Juppé a remis les clés du tramway au direrteur de la Connex […]
Pour se familiariser avec le matériel, les conducteurs vont tester les rames en site réel sur le parcours gazonné de l'avenue Thiers. Des milliers d'heures de conduite et 15000 kilomètres de roulage sont programmés(2) avant le feu vert final prévu pour fin décembre 2003.
Le tramway bordelais constitue également une innovation industrielle: l'adoption sur plus d'un tiers du réseau du système d'alimentation par le sol, afin de parasiter le moins possible le paysage urbain […] (3).
[…]
Un magazine gratuit "1,2, Tram", est distribué à 170 000 exemplaires(4) dans les 27 communes de la CUB et dans les boîtes aux lettres situées sur le tracé du tramway.
Pour renforcer sa dynamique d'échange et de concertation, des réunions de suivi de chantiers se déroulent régulièrement avec des commerçants et des riverains. Ces relais d'opinion centralisent les difficultés rencontrées sur le terrain.(5)
[…]

[(1) Qui peut ignorer qu'un tram roule à l'électricité atomique?
(2) Une chance qu'on ait dit que le tram ne coûte pas un sou aux Bordelais!
(3)
8
(4) Encore du Gratuit: qui paie les impôts locaux?
(5) Voir, par exemple, 19/10/02, 06/11/02 ci-dessus, "quais" 09/10/02
8 , etc.]

23/11/02, Benoît Lasserre, SO
[…]
Sept parcs sur quatorze ouvriront fin 2003, date prévue de mise en service du tramway: Lormont-hôpital (197 places), Lormont-Butinière (600 places), Bordeaux-Thiers-Galin (414 places), Bordeaux-Stalingrad (100 places), Pessac-Bougnard (160 places), Pessac-Unitec (250 places) et Talence - arts et métiers (600 places). Soit un total de 2300 places avec des emplacements (de 50 à 100) réservés aux deux-roues.
[…]

[Ces parkings sont heureusement en périphérie (pour inciter à prendre le transport public) mais ceux, souterrains, à venir seront dans Bordeaux et attireront les automobilistes (qui veulent stationner au plus près de leur destination, comme l'on sait), et minimiseront l'effet de ces premiers parkings. Cet attrait des parkings intra-muros ne laisse pas supposer qu'on aura moins de bouchons sur les ponts: est-ce le but?]

06/12/02, Benoît Lasserre, SO
[…]
[…] Et, dès que la Foire d'automne sera terminée et que les stands seront repliés, l'esplanade des Quinconces deviendra un parc de stationnement d'une capacité de mille places. Elle le restera jusqu'à l'ouverture des futurs parcs Bourse, Jean-Jaurès et Chapeau-Rouge mais la capacité sera réduite pour la Foire aux plaisirs et la Foire d'automne 2003. Ce parking sera payant, cogéré par SOGEPARC et BPA […].
[…]

18/12/02, Dominique Richard, SO
[… la CUB] éprouve manifestement quelque difficulté à assimiler parfaitement les règles du Code des marchés publics. Après avoir déjà annulé les marchés du matériel roulant du tramway et de la reconstruction des abattoirs, le tribunal administratif vient de mettre à néant celui relatif à la maîtrise d'oeuvre de la billettique du réseau de bus de l'agglomération bordelaise. Le 23 février 2001, les élus de la CUB avaient retenu à l'unanimité le bureau d'études Systra-Sodeteg-Ingérop pour assurer le suivi de la mise en place des équipements nécessaires à la distribution et à la validation des tickets. Cette prestation évaluée à 243 317 euros hors taxes (1,6MF) […].
[…]
[…] plusieurs documents relatifs au marché billettique bordelais […] conduisent à formuler un certain nombre d'interrogations et d'accusations laissant entendre que les contribuables de la CUB auraient sans doute eu intérêt à ce que le marché fasse l'objet d'une véritable mise en concurrence.

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