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"intégrité de la rade, R5" |
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"R7, poésie & shopping" |
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L’expression "port de Bordeaux" s’applique à tout l’estuaire, de Bordeaux au Verdon. Cependant, l’expression "Port de la lune" ne désigne que le port intra-muros, lequel occupe le méandre célèbre s'étendant du pont de pierre aux bassins à flot. Ainsi, on peut appliquer l’expression "Port de la lune" à l'ancienne gare maritime du quai des Chartrons (zone où mouillait le Colbert approximativement
{P}) et laisser croire qu'on parle du quai d’honneur devant la Bourse (postes de mouillage 122, 123, 124 {P}). Tenace et commode, ce flou date du 9 avril 1987 quand le dernier cargo quitta le Port de la luneAutre flou:
[…] Enfant, j’ai connu des quais si grouillants de vie, un port qui sentait l’outre-mer. Personne n’a su dire aux Bordelais que ça existait toujours, mais ailleurs, plus haut, à Bassens, Blaye, Ambès. Parce que l’époque avait changé et que le mode de transport maritime exigeait des manutentions modernes, rapides.
(Michel Sammarcelli, Président du Port Autonome, SO, 24/01/98)
Le groupe majoritaire déclare (BXMAG, 06/99):
Enfin, la solution du tunnel à cet endroit [Lucien-Faure] s’impose car l’existence d’un pont levant rendrait impossible l’accès des bateaux de croisière au port de la lune même en l’absence d’un franchissement central.
Et le maire:
[…] le pont central au droit des Quinconces […] n’était pas une bonne idée. […] je tiens à ce que les paquebots puissent continuer à accoster dans le port de la lune. […] (Cité par Patrick Venries, SOD, 18/06/00)
Dans BXJV, p.25, on écrit: "Accueil de paquebots de tourisme de prestige: une trentaine de bateaux par an" et on montre le Norway, qui ne mouille qu’au Verdon. La différence, c’est que, du Verdon, les passagers ne viennent que peu à Bordeaux
R9. Quant aux navires qui insistent pour accoster à la Bourse ils ne sont pas encouragés par les conditions que leur fait le PAB. Ce dernier semble croire que les conditions offertes par les autres ports ne sont pas meilleures qu'à Bordeaux. Qui plus est, la croisière est le cadet de ses soucis 8 , 8 , 8 .Même Alain Juppé avoua vivre un "moment d’émotion" mais pour évoquer tout de suite l’acte économique de cette première escale du "Norway": "Le tourisme de croisière est un acte capital pour le Bordelais"
R9, dit-il en se tournant vers le président de Bordeaux Escale de croisière, François de la Giroday, qui lui apprit que, non seulement le "Norway" ferait trois escales l’an prochain mais que l’armateur venait d’ajouter, la veille, deux autres escales! [Toutes supprimées depuis: R9 8 ; SO, 02/06/99 8 ]Sur la couverture de la plaquette Bordeaux, a Port of Call, dossier destiné aux entreprises de croisière, on voit une photo aérienne de la Bourse (avec un grand paquebot accosté); plus loin, deux autres photos de la Bourse avec paquebots; et une de son architecture, sous laquelle on lit (p. 2 & 4):
Your passengers are sure to appreciate calling directly into the city center opposite the superb 18th century Place de la Bourse, an ideal base for exploring Bordeaux’ rich cultural heritage and tourist attractions.
Bordeaux railroad station is only 5 minutes from the quayside by road […].
Les fiches techniques, qui répètent cette photo de la première page de couverture de cette plaquette, indiquent: "distance de l’accostage au centre-ville: 50m": il s’agit bien de la Bourse. Concernant Le Verdon, on lit: "pour information seulement […] distance du quai de débarquement au centre-ville: 100km": Le Verdon devient le centre du port de Bordeaux… de croisière!
Pourtant, dans Bordeaux Shopping, brochure publicitaire distribuée aux croisiéristes, la Bourse est présentée comme l'accostage au "port de la lune". À l'appui cette photo
Ainsi, aujourd’hui, on ressert aux Bordelais ce jeu sur le mot, et le sens, de "Bordeaux", non plus pour leur camoufler la perte du port marchand intra-muros, mais celle du port de la Bourse en présage d’un pont central:
Pour Michel Sammarcelli, si les paquebots doivent faire escale un peu plus en aval, cela n'aura pas de conséquences... vu d'Amérique. […].
"Il sera plus facile de détourner leurs navires […] vers […] Le Verdon que de leur faire remonter l’estuaire de la Gironde", estime François de la Giroday.
[…] "Nous allons investir pour 2,5MF [au Verdon]", assure Michel Sammarcelli. "Pas seulement pour la venue du "Norway" […]."
(Jacques Mahuas, SO, 21/01/98)
Adversaire résolu du pont des Quinconces, David Maxwell qui, avec François de La Giroday, fut à l’origine de la venue des paquebots dans le port de la Lune, a sursauté en lisant le compte-rendu de la table ronde "Sud Ouest" sur le franchissement. "Michel Sammarcelli, le président du Port autonome, y déclare que quand on vend Bordeaux escale de croisière, on ne mentionne jamais l’accostage place de la Bourse alors que ça fait dix ans que la plaquette porte en première page de couverture la place de la Bourse et qu’on y explique clairement que seul ce site permet l’amarrage simultané de trois paquebots à fort tirant d’eau."
(Tire-Bouchon, SO, 14/04/98) [ci-dessus
Caroline Rumeau, responsable d'exploitation, est catégorique: [avec des bureaux imposés à 300 m de l’embarcadère] "Nous serons trop loin du bateau [l’Aliénor]. Notre clientèle est composée pour une grande partie de personnes âgées. La perspective de devoir marcher autant va les effrayer".
(Jacques Ballarin, SO, 29/06/00)
L’éloignement projeté des paquebots de la Bourse, leur centre historique d’intérêt, est bien le commencement de leur fin. Qui plus est, il semblerait que le procédé est particulier: afin de les éliminer, on les décourage de revenir tout en prétendant qu’ils abandonnent le port de la lune de leur plein gré. [ci-dessus
R6], 8 , {P}Bordeaux est à l’écart des grands passages. Le TGV et les autoroutes ne sont pas pressés d’y passer. Madrid ignore le couloir atlantique ("… les priorités s’accordent sur le TGV Madrid-Barcelone-Paris, annoncé pour 2004": SO, 17/09/99). Sans ouverture, isolé à l’occident européen, Bordeaux-centre est condamné à attirer l’étranger; ou à rester "la capitale d’un cul-de-sac".
R5 a été essentiellement un port [SO, 08/02/02], c'est-à-dire une porte — dont l'intérêt est de faire tout pour qu'elle soit ouverte — comme au temps se son rayonnement maritime dont certains ignorent qu'il fut.On ne reverra plus les armadas de quelque 300 voiliers attendant au milieu du courant leur chargement de tonneaux et autres produits. On ne reverra pas les transatlantiques reliés par des passerelles aux gares maritimes installées dans les hangars sur les quais, ni les navires marchands partis plus en aval sur Bassens ni les péniches.
(SO, 26/08/02)
C’est par cette porte, en particulier, que l’ouverture doit se perpétuer. Le conteneur a tué le Port de la lune; aujourd’hui, les grands vaisseaux de croisière sont seuls capables et dignes de prendre la relève des bâtiments marchands.
R10En 2000 ans d'urbanisme, la Garonne a perdu 250 mètres en largeur, sous l'effet de l'aménagement des rives.
Pour la seule rive gauche, le rétrécissement du fleuve est estimé à 200 mètres. Il fallait construire des quais pour franchir les vases et accueillir les activités portuaires.
(Denis Lherm, SO, 17/03/02)
Quelque 40 paquebots, outre des bâtiments de marines de tous pays, y mouillent par an [SO, 15 & 17/11/99
8 ]. Ce dernier record des ports atlantiques a valu pour Bordeaux, au colloque de La Baule (30/06/00), d’être désignée représentante des ports de l’Atlantique auprès des armateurs. Est-ce le moment d’intriguer pour décourager ces derniers, qu’un pont mobile, inutile et ruineux, achèverait de faire fuir? R9Deux spécialistes résument la situation:
u Pour M. Gachelin, président de Grand Lille Créativité […] et élu "économiste de l’année" en 94 par Le Nouvel Économiste, "devenir une métropole en émergence constitue l’un des défis auxquels une ville comme Bordeaux ne peut échapper. Parmi les conditions nécessaires se situe la capacité à créer les conditions de l’accessibilité." "L’accessibilité au niveau international est une clef du développement" ajoute Charles Gachelin qui évoque "la guerre économique et d’image qu’ont engagée les métropoles pour devenir une porte d’entrée, soit sur un espace géographique, soit sur un type de développement". (SO, 07/03/98)
u
Pour Jean Mandouze, ancien capitaine au long cours et pilote de l'estuaire, de plus en plus de Bordelais qui citent Rouen comme exemple de la totale inutilité de ce système de pont... c'est intéressant, mais cela ne changera rien, hélas, au sort de la bataille.
Cette bataille des paquebots à Bordeaux a été perdue en fait en... 1987, date du 1er plan d'aménagement des quais, lesquels furent abandonnés (et loués à prix d'or) à la CUB par le PAB, qui s'est définitivement désintéressé du trafic maritime urbain.
Dans ce plan, le centre ville devait être consacré aux bateaux-mouches, à la plaisance, aux navettes, etc. La partie aval du port était réservée aux paquebots (qui à l'époque étaient peu nombreux 5-6 par an et de petites dimensions). Ce plan a été laissé en sommeil dans la confusion des dernières années Chaban, mais repris et voté en 1995 par Alain Juppé pour laisser place au pont des Quinconces. Le pont a été refoulé, mais pas le plan.
C'est lui qui a servi de cadre et de base à l'illustre Corajoud, vainqueur du concours de 5 architectes en 1998. C'est alors que Garonne-Avenir a lancé une pétition pour le maintien de l'accostage des paquebots au centre. À trois, (Liniado, Allix, MDZ) nous avons obtenu 1350 signatures, dont tous les commerçants du centre. Personnellement j'avais fait signer 800 personnes en tenant boutique sous un parasol sur les quais un jour où il y avait 3 grands paquebots à la file
(Avril 2009)
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