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Les Fontaines de Bordeaux {G}
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INDEX

 

1– fontaines des Quinconces ð
2– fontaines des allées de Tourny
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3– fontaine des Trois-Grâces
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4– fontaines Wallace
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5– fontaines Saint-Projet et Mériadeck
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6– fontaine de la Grave
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7– fontaine Amédée Larrieu
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8– fontaine Fondaudège
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09– fontaine de la Liberté ð
10– Marie-Brizard
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11– feu la fontaine Paul-Doumer
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12– fontaine Daurade
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13– fontaine Ste-Croix
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14– fontaine du cours Victor-Hugo
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15– Office du tourisme
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16– fontaine Fd Lafargue
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- -(u = retour à l'index)

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L'espace urbain et la vie des habitants ont été structurés par les ressources et voies d'eau de Bordeaux.
Les aqueducs romains, les puits médiévaux, dont on trouve encore trace dans certains quartiers,
ont marqué l'histoire de la ville.
Plus tard, au XVIIIe et au XIXe siècles, les architectes ont rivalisé d'imagination
pour ériger des fontaines sur les grandes places [...].
(Catherine Arresteilles, SO, 03/03/09, p. 17)

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1

Les fontaines des Quinconces à grand peine purent fausser compagnie aux nazis pilleurs de bronze français, puis regagner la capitale d'Aquitaine à la Libération. Enfin, après avoir subi dans un entrepôt bordelais un long coma profond propre à les rendre amnésiques, elles eurent beaucoup de mal pour se faire reconnaître et réinstaller dans leur site et leurs prérogatives au pied de la célèbre colonne... {P}

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2

Les fontaines des allées de Tourny, qui se les rappelle? Heureusement pour Bordeaux, toutes les fontaines de la ville n'ont pas connu le sort de celles qui embellissaient les allées de Tourny. Tout le monde fonde une association pour tout et rien, mais personne ne sait, ou ne veut savoir de qui, ou de quoi, elles furent victimes.

Pour revoir les fontaines de Tourny sur pied et en eau, faudra-t-il créer une asso comme celle fondée afin de revoir, enfin, les bronzes des Girondins?
Attendre, c'est assommant.
{G}, R5, 8 , §

Dilapidation & Co:
Aucune raison ne semble nous arrêter en si bon chemin dans la dilapidation de notre patrimoine. Pourquoi ne pas revendre (?) la tour Saint-Michel à un copain de New York City pour la planter à Ground Zero? S'ils le demandent, on peut même leur fourguer en prime le buste d'Ulysse Despaux, replanté en sens opposé par des technos extraterrestres
{P}, ce qui lui fait recevoir maintenant ses visiteurs de dos!
Ça n'est pas plus incongru que voir les fontaines des allées de Tourny exhibées à Soulac et à Québec.

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[…] A Québec, il reste des racines européennes, ce qui fait qu'on se sent chez soi à Bordeaux. On copie des choses, comme les places publiques. J'en ai créé seize en seize ans! Sur l'une d'elles, devant le Parlement, on va installer une ancienne fontaine des allées de Tourny. Celle-là, on la garde: la coopération a ses limites!
(Jean-Paul l'Allier, maire de Québec: SO, 05/10/05, p. 2-9, recueilli par Denis Lherm)

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Le manque de curiosité aussi:

Comment ces fontaines ont-elles disparu puis réapparu?
"A qui profite le crime?", se demanderait Maigret. "Des mystères demeurent", dit Francis Schwarz, dont le grand mérite est d'avoir mis le bout du pied dans la margelle [Cf. SO, 08/10/07, p. 2-14].

Résumé:
1854, dans une série de six fontaines identiques façon Aix-en-Provence, le maire de Bordeaux d'alors en achète deux pour 25000fr pièce. Lesquelles, dès 1858, trônent sur les allées de Tourny, où elles deviendront lumineuses en 1927.
Pour leur malheur, Mme Chaban ne les aimait pas.
En 1961, "les services de la mairie" les planquent dans les ateliers de la ville pendant les travaux du parking Tourny. "Discrètement", à cette occasion, une des deux pièces fut vendue à la mairie de Soulac, qui la planta place Clémenceau, l'autre à un propriétaire fronsadais, qui en décora sa propriété. Cette 2e pièce finit par être acquise par un antiquaire parisien, qui la revendit au mécène qui devait en faire présent à la mairie de Québec... pour fêter son 400e anniversaire. Pour les (rares) connaisseurs de l'histoire du Canada, le circuit de cette fontaine, malgré "les mystères", ne manque pas d'ironie...
Dire que des observateurs pressés ont pu croire que le but de la villégiature d'Alain Juppé dans la Belle Province était de résoudre l'énigme de Québec!

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www.cyberpresse.ca/article/20070703/CPSOLEIL/70702098/6585/CPSOLEIL

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u

3

Les Trois-Grâces, Aglaé, Thalie, Euphrosyné, ont quitté presque incognito leur poste d'observation à la fontaine de la Bourse. {P}
Sont-elles en congé pour affaires familiales, comme les pensionnaires de la Maison Tellier?
La publicité [SO, 03/12/03, p. 2-14] montre la "plate-forme" du tramway, mais pas ces dames, qui tardent à revenir se rafraîchir au milieu de leur coquille, plus opulente que celles qu'on vendait à Compostelle.
Au même moment, sur le quai en face de leur site centenaire, une pub les affiche ostensiblement à la vue des automobilistes. Veut-on signifier sans mot dire que leur retour à leur poste est acquis?
Sont-elles en pourparlers, en catimini, à la manière qui si bien réussit aux fontaines de Tourny, espérant un contrat CDI pour décorer de leurs charmes une des rares places encore libres d'Aix-en-Provence? Ou de Toulouse, car elles sont peut-être allergiques à l'ozone des moteurs électrique des tramways.
Auraient-elles été déprimées à la perspective de ne plus draguer les jeunes officiers de marine marchande, qui venaient d'au-delà des mers rendre hommage à leur beauté, admirateurs qu'elles et les Bordelais risquent ne plus jamais recevoir?
8
Ce ne sont pas ces présages ni le laconisme officiel, qui peuvent rassurer les Bordelais amoureux de ce cadre de vie, typé et classé avec ses trois verseaux femelles, cadre bouleversé cette décennie-ci
8 ? {P}

Le congédiement des Grâces annoncerait-il la remontée, sur son piédestal, de Louis XV, un des derniers monarques absolus héréditaires, celui-là même qui gaspillait l'argent des Français futilement au lieu d'expédier à Montcalm les secours grâce auxquels il n'aurait perdu ni sa vie ni la bataille de Québec en 1759.

Louis XV, de retour sur la place de la Bourse, lui, un des grands responsables de la perte de "La nouvelle France", abandonnée par force aux Anglais par le traité de Paris en 1763? Que nenni!
Ce serait manquer de tact envers nos amis Québécois, dont la cité, jumelle de Bordeaux, est fière de posséder (par quel commerce miracle ?) une de ces deux fameuses fontaines des allées de Tourny.
{G}
Ce serait aussi dénaturer notre image de perfection subconsciente de la Bourse formée pendant un siècle et demi à la vue de ces dames dans leur tenue de modèles classiques.

Y a-t-il un seul admirateur secret de ce roi des moins recommandables? Cette fontaine présente le mérite au moins d'être toute faite et d'animer, d'égayer et de rafraîchir un espace figé, pétrifié — appelé à l'être encore plus, dans une ville qui prend un air de funérarium moderne. 8
Une gravure d'époque montre, dans ce cadre, le roi à cheval pointant d'un doigt autoritaire les vaisseaux sur la rade [SO, 26/02/04, p. 2-8] — les navires étaient l'élément vivant du décor, qui manque après le congédiement fautif des paquebots: un bain de pieds ne remplace pas un port actif comme source de richesses.

La statue est trop ancienne pour qu'un bas-relief y montre cette funeste bataille de Québec.

Si l'on veut tant "restaurer l'origine", pourquoi ne pas commencer par les allées de Tourny avec ces deux fontaines enfuies. Comment?
qu'arriverait-il si les Trois Grâces, nanties de faux papiers, émigraient elles aussi au nouveau monde, à Québec, faire fortune suivant l'exemple devenant de plus en plus célèbre et qu'il faudra bien expliquer aux contribuables bordelais, descendants des propriétaires de ces œuvres d'art — donc héritiers.
Ne serait-il pas criminel de laisser les trois grâces affronter des hivers canadiens à ne pas mettre une nymphe dehors, même plus enrobée qu'une carassonne à la mode?
Pourtant, les fontaines de Bordeaux tendent à disparaître
§, §, 8 , {P}.

Jacques-Ange Gabriel a dessiné la Bourse en demi-place ouverte: l’autre moitié, celle des bateaux, c’est le Monde que la Garonne a destin d’introduire dans Bordeaux. S'il pouvait comparer aujourd'hui, penserait-il que faire accueillir le Monde par trois jeunes "verselles" se douchant en faisant mille grâces généreuses dans leur bassin, est plus convivial que le faire accueillir par un autocrate hautain. 8 , 8

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Quant à Alain Juppé, il a confirmé sa préférence lors de la dernière séance du Conseil municipal. "Mon choix est connu: c'est entre le virtuel et le réel. La statue de Louis XV présente un défaut de taille: elle n'existe pas, alors que la fontaine existe", a précisé le maire, qui a d'autre part remarqué qu'il ne sentait pas une "forte demande pour la restauration monarchique". (Catherine Darfay, SO, 19/03/04, p. 2-10)

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[…] les fontaines de la Grave et surtout des Trois Grâces retrouveront leur site d'origine […]. Le Conseil municipal a voté cette décision lundi après-midi. […] (Benoît Lasserre, SO, 22/09/04, p. 2-9) {P}, §

En février 2004, le microcosme bordelais avait été agité par une grave question: faut-il réinstaller la fontaine des Trois-Grâces sur la place de la Bourse ou faut-il remplacer celle-ci par une statue équestre du roi Louis XV? […] Alain Juppé avait coupé court en rappelant que la statue de Louis XV présentait un défaut de taille, puisqu'elle n'existait pas, tandis que la fontaine des Trois-Grâces existait bel et bien.
[… Les Trois-Grâces et la Grave] avaient été enlevées au printemps 2001 dans le cadre des travaux de réalisation des parkings BP3000 à la Bourse et aux Salinières.
Le délégataire (BP3000) avait en charge de déposer les deux fontaines puis de les entreposer […]. En revanche, le remontage ne figurait pas dans le cahier des charges de BP3000. […]
[…]
Le montant total des travaux est en effet estimé à un peu plus de 1 million d'euros TTC. Somme rondelette, qui sera prise en charge par trois partenaires: l'Etat à hauteur de 270903 euros, la Communauté urbaine pour 371678 euros pour le remontage des ouvrages, la mairie versant le solde de 260428 euros, qui correspond aux travaux de réhabilitation et de restauration (ces trois sommes sont hors taxes).
[…]
Quant à la fontaine de la Grave, seul son socle présente un bon état […].
La main-d'œuvre représente bien sûr une part importante de la dépense, car les deux fontaines sont des ouvrages d'art appartenant à l'histoire bordelaise. […]
[…] (Benoît Lasserre, SO, 19/04/05, p. 2-6)

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Enfin, il fallut attendre le 06/01/06 pour voir les Grâces remonter sur leur bassin. Et la fontaine de la Grave fut mentionnée à cette occasion… bien discrètement. § {G}

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4

Les fontaines Wallace:

Un mécène juif avait offert à la fin du XIXe siècle six fontaines Wallace à la ville de Bordeaux. Un don assorti d'une condition essentielle. Que l'une d'elles soit installée dans son quartier de naissance, place du Général-Sarrail, près de la Victoire. Or, cette fontaine a été transférée à La Bastide [dans l'indifférence générale], sur la place Stalingrad [par chance, près d'une sanisette {P}], à la fin de 2003, au mépris de la mémoire du donateur. La condition d'Osiris [le donateur] n'aura donc été respectée que cent trente ans seulement. Certains s'en émeuvent.
[…]
C'est en 1873 qu'Osiris décida de suivre l'exemple de Wallace à Paris […].
"Je propose de les placer aux points suivants, préconise un dénommé Wolf, alors ingénieur les eaux à Bordeaux: place des Augustins, Jardin public, jardin de la mairie, allées Damour (place des Martyrs-de-la-Résistance), square de la place Dauphine (place Gambetta) et square futur de Saint-Michel."
[…] "L'implantation de cette fontaine avait un sens dans ce quartier symbolique. A l'occasion de la rénovation de la rue Sainte-Catherine par l'architecte Wilmotte, elle a été enlevée sans autre forme de procès. J'ai pensé que ce serait provisoire. Mais l'avoir déplacée pour Stalingrad ne correspond à rien. Le souvenir de la générosité de ce petit juif né dans un des quartiers populaires de la ville ne méritait pas d'être à ce point oublié et bafoué. Une telle absence de mémoire et de culture locale est un peu désarmant. C'est une erreur à réparer", estime Richard Zéboulon, membre du conseil d'administration du centre culturel Yahvé.
[…]
[…] Selon Michel Duchène, maire adjoint chargé de l'urbanisme, "la fontaine Wallace de la place du Général-Sarrail ne correspondait pas au plan d'aménagement contemporain conçu par Jean-Michel Wilmotte, l'architecte de la nouvelle rue Sainte-Catherine".
[…]
Actuellement, on compte cinq de ces fontaines à Bordeaux. Trois proviennent des six laissées en héritage par Osiris, (les trois autres auraient disparu pendant la dernière guerre), et deux furent commandées par la ville en 1997 et 2001 pour être implantées place Jacques Lemoine et place Mitchel.
Une reproduction contemporaine, sur le moule d'époque, coûte environ 25000 euros.
(Francis Schwarz, SO, 15/01/04, p. 2-11)

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On peut calculer combien ces trois "disparitions" coûtent au contribuables bordelais, qui en paient le remplacement: 50 millions anciens.
L'histoire de ces fontaines est typique de la gestion bordelaise de ce genre de patrimoine (on se rappelle le legs Domergue: SO, 15/06/07, p. 2-4), et du despotisme, pas éclairé mais toléré, exercé par certains intouchables modernes.
Il n'est pas nécessaire qu'une fontaine soit ignorée des passants (la Wallace du cours Xavier-Arnozan, par exemple) pour "disparaître". Que dire de celles de Tourny, par exemple...

"Nous avons décidé d'installer une fontaine contemporaine sur la place Marie-Brizard rénovée § et une cours Xavier-Arnozan, à la demande récurrente de Mme Schyler; au nom des habitants du quartier. Ce qui redonnera finalement six fontaines Wallace à Bordeaux, comme en 1873", ajoute Michel Duchène.

La Wallace de St-Michel a été enlevée pendant la guerre lors de la première défiguration du square pour y creuser des tranchées ouvertes au prétexte de protéger la population contre les bombardements!… (La deuxième est le "remodelage" Chaban.)

Si une asso se manifeste au bon moment avec force, on peut éviter une "perte".

Dans un courrier, Michel Duchène […] a confirmé à Richard Zéboulon que le maire "a pris la décision de réinstaller cette fontaine place du Général-Sarrail avant la fin de l'année à un emplacement qui évitera des travaux trop importants et trop coûteux sur cette place récemment rénovée". (Francis Schwarz, SO, 09/06/04, p. 2-8 — page à lire)

Tout est réparé ou presque. L'affaire, mineure de prime abord, avait fait grand bruit dans les milieux soucieux de notre histoire et en particulier dans la communauté juive. Car la municipalité avait transféré, sans aucune concertation ni information, une fontaine Wallace offerte au XIXe par Osiris, mécène Bordelais, de la place Sarrail à la place Stalingrad, qui vient d'être réinstallée dans son site d'origine après une bonne année de purgatoire sur la rive gauche {P}.
[…]
[…] l'adjoint à l'urbanisme avait tiré en touche, précisant que ce transfert malheureux "était lié à l'architecte Wilmotte", lequel ne souhaitait pas "cet objet ancien dans un espace contemporain".
[…] Selon Richard Zéboulon, président de l'association Citoyens vigilants, "la fontaine a été repeinte en gris au lieu du vert Empire d'origine. […]
Signalons enfin qu'une fontaine Wallace contemporaine remplace l'ancienne sur l'esplanade Stalingrad. Pour la petite histoire: elle est peinte dans le bon vert
{P}.
(Francis Schwarz, SO, 04/01/05, p. 2-9) [Voir aussi Bx7, 03/01/05, p. 3]

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Faire et défaire, c'est toujours travailler: ici, aux frais des contribuables.

Sans histoire, pour l'instant, la fontaine Wallace, place Jacques-Lemoine, à l'entrée de la documentation de Sud Ouest se fait oublier… {G}

Les services de la ville ont procédé mercredi matin à la mise en place au jardin public d'une fontaine Wallace. Celle-ci fait partie d'un legs accompli par Daniel Effla Osiris à la ville il y a deux ans. Après restauration, la fontaine a retrouvé sa place dans la verdure du jardin. (SO, 15/02/08, p. 2-8)

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5

Sur la fontaine Saint-Projet, pour l'instant rien ne suinte {P}.
Sur la
fontaine de Mériadeck, non plus. Due à Jean Burguet au 19e, elle l'a échappé belle dans les années 70 où l'on rasait tout. Sur la photo, elle est juste visible dans la grisaille, à gauche du centre du marché Mériadeck
{P}: on voit qu'elle a, depuis lors, perdu sa margelle et son eau… {P}). Grâce à l'acharnement d'une association, encore une, elle a atterri en 95 au square André Lhote, peintre de Mériadeck…

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La fontaine de la Grave est sise quai des Salinières {G}. Plus les "travaux" traînaient, plus elle risquait ne pas réapparaître, malgré les promesses officielles §. Ce temps qui passe, et qui, sans les efforts d'une asso, avait déjà failli coûter la vie aux chevaux des Girondins, et menacé quelque temps la fontaine de la Grave {G}. Le même temps qui a tué, en douceur, les fontaines de Tourny §.

A l'époque faste d'avant l'amputation d'une moitié du port par le pont de pierre R2, {P}, c'est à la fontaine de la Grave que les navires en partance faisaient provision d'eau douce, laquelle y coulait encore récemment avant le démontage "pour travaux" de cette fontaine {P}, {P}.
Les Bordelais sauront infiniment et éternellement gré à Alain Juppé de leur avoir imposé, pour les faire patienter, un cher lion: devinette, lequel est plus seyant, dans une ville Unesco capitale de la Culture s'entend, le lion en plastoche ou la fontaine?
{P} § {G}

La fontaine de la Grave va revenir sur le quai des Salinères, pile à son ancienne adresse, face à la RUE DES FAURES. Des travaux de préparation sont prévus à partir de janvier sur le terrain destiné à accueillir cet édifice, drôle de colonne faussement ruinée, qui pourrait être érigée à nouveau en bord de Garonne d'ici au mois de juin.

La mairie l'a annoncé en fin de semaine dernière, apportant un démenti aux spéculations, qui s'emballaient depuis quelques semaines au sujet de cette fontaine mise à l'écart du paysage bordelais, comme sa grande sœur des Trois-Grâces, en 2001, à l'époque des chantiers [...]. (Julien Rousset, SO, 22/11/06, p. 2-7)

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["La Mairie" ne dit rien des fontaines de Tourny "mises à l'écart" discrètement? Comme ce n'est pas bizarre: elles furent escamotées par une autre "mairie". Tout patrimoine n'est pas "rentable électoralement.]

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Conçue en 1788 par l'architecte urbaniste Richard-François Bonfin, la fontaine de la Grave symbolise le jaillissement de l'eau par les concrétions en tête de la colonne, qui apparaît comme brisée et présente donc un côté très original.

[...] Imaginée pour résoudre les problèmes d'eau à Bordeaux au XVIIIe siècle, il semble qu'elle n'a jamais été mise en service jusqu'ici.
La voici enfin sur les quais, encore ceinte d'échafaudages, mais bel et bien retrouvée, alors que, vue la durée de sa disparition, certains l'avaient cru perdue. (SO, 11/05/07, p. 2-12)
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L'architecte Richard-François Bonfin n'en croirait pas ses yeux: la fontaine de la Grave, quai des Salinières, qu'il avait conçue en 1788 pour résoudre les problèmes d'eau à Bordeaux fonctionne à nouveaux. Grâce aux mains expertes de l'entreprise TMH et le l'architecte des Monuments historiques Anastase Lelié, la voici enfin telle que dessinée initialement.
[...]
Elle était utile aux habitants du quartier quand les puits donnaient une eau impropre, mais aussi aux bateaux, qui faisaient escale à Bordeaux avant le grand départ vers les contrées lointaines. A l'époque, le pont de pierre n'avait pas encore amputé le port de Bordeaux, qui accueillait les grands navires.
La construction du parking souterrain quai des Salinières avait entraîné le démontage de ce monument [aux allures antiques], disparu des yeux de tous pendant quatre ans. (Catherine Arresteilles, SO, 16/10/07, p. 2-12)

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7

La fontaine Amédée Larrieu s'en tire bien pour l'instant: elle n'a rencontré personne à qui elle inspire des "remodelages" {P}.

En 1897, Eugène Larrieu, le fils du préfet Amédée Larrieu, lègue, au nom de son père la coquette somme de 150000 francs pour que soit édifiée une fontaine à l'intersection de la rue de Belfort et de la rue de Belleville. Ce don était assorti d'une autre demande: celle de faire poser un cartouche sous le tableau de Delacroix "La Convention" avec la mention du donateur, Amédée Larrieux.
[...]
Installée sur une énorme coquille d'huître portée par des tritons dans le goût baroque, cette allégorie de la ville est représentée par une femme entourée d'angelots et de satyres. L'ensemble est mis en valeur au milieu d'un bassin d'eau dont le tracé rappelle l'effet d'un miroir d'eau d'un jardin à la française.
[...]
Ici l'Art nouveau semble d'être frayé un passage à travers le caractère rocaille de la composition, qui exprime des réminiscences d'un art ici emprunté à celui des jardins de l'époque classique.
La construction du marché à l'arrière de la fontaine renforce l'attrait monumental de cet ensemble qui renoue aussi avec l'architecture des squares parisiens. Le décor naturaliste de ses grilles à "coup de fouet" et colonnettes de fonte est peut-être celui qui se réclame le plus à Bordeaux des conventions de l'Art nouveau. (Cadish, SO, 29/03/08, p. 2-12)

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8

La fontaine Fondaudège (la font Audège?), non plus. Trop discrète pour se faire remarquer, elle pourrait s'évanouir. Elle gagne un lifting et, plus chanceuse que les bistrots dans Topaze de Pagnol, elle perd sa pissotière {P}, {P}, §

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9

La fontaine de la Liberté (copie de la disparue?), sauf erreur, grâce en partie à Philippe Dorthe, est de nouveau visible place Picard {P}, mais sans sa fontaine d'origine {P}. Pour cette raison: 8 . 8

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10

Appelle-t-on ça une fontaine? Cette couleuvre inox sur la place Marie-Brizard?
En 2005, les Bordelais eurent la joie de voir la CUB accoucher d'une "fontaine brumisante", du plus bel effet — sur les contribuables
{P} {P}.
Un de ces derniers a réagi. Son anonymat n'aura pas la notoriété de Deep throat
{P}. Un autre a collé un papillon traduisant le prix en francs: 18000€=118.000NF=11.800.000AF (sauf erreur) {D}.

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11

Et voici un fantôme de fontaine. Rien d'étonnant: "la mairie" trouve les points d'eau trop coûteux.

La place [P.-Doumer] changera, annonce-t-il [Michel Duchène], néanmoins nous avons veillé à ce qu'elle reste un lieu de vie du quartier. […] La fontaine disparaît, mais des bassins seront installés en remplacement. "Il y aura de l'eau sur la place Paul-Doumer. […]" (SO, 22/06/04, p. 2-5) 8

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12

La fontaine Daurade a tout l'air d'être la plus vieille en survie et la dernière découverte…

Les Bordelais sont très attachés à leurs fontaines. On l'a vu notamment ces derniers mois avec la fontaine Wallace, offerte par Osiris, revenue place du Général-Sarrail à la demande de nombreux connaisseurs de notre histoire locale… Et aujourd'hui, ils vont se féliciter de la réactualisation d'une découverte [en 1993] de Georges Page [chargé de mission à la mairie et historien local passionné]: la fontaine Daurade, située 2 bis rue des Piliers-de-Tutelle, en sous-sol, entre la banque CIC, à l'angle de la rue du Pont-de-la-Mousque et le magasin Verdeun.
Qui se douterait qu'il y a une salle voûtée d'une hauteur d'environ 5,18m sous la voie? La pièce voûtée mesure 4,26m de long et 2,68m de large. L'escalier de descente est en pierre calcaire, avec rampe métallique. "La fontaine proprement dite se trouve au pied d'une vieille et forte muraille qui faisait partie du mur, dont l'ancienne ville était entourée, explique Georges Page. C'est dire l'importance historique du lieu".
[…]
Une plaque murale porte les inscriptions gravées et dorées: "Fontaine rénovée par Lafaurie de Monbadon, maire de Bordeaux (1807)."
[…] Selon l'auteur de la découverte, "il existe un aqueduc venant de la fontaine d'Audège
§, qui conduit de l'eau à cette fontaine. Le canal de décharge de la fontaine Daurade débouche dans celui de la maison Fonfrède débouchant lui-même dans le canal principal de la fontaine d'Audège." […]
[…]
[…] Notons que le parvis de la fontaine est constamment submergé par les eaux depuis les travaux en sous-sol pour la création du parc de stationnement souterrain de la place Jean-Jaurès, au cours de l'année 2002. L'écoulement rencontrerait ainsi de petites difficultés. On espère que le coffre de la banque, à proximité, est bien étanche!
R21

[…] (Francis Schwarz, SO, 07/02/05, p. 2-11)

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13

[...]
[...] Dans le prolongement de l'école des beaux-arts, une agréable surprise attend le promeneur. Il s'agit de la
fontaine Sainte-Croix [...]. Adossé à un pan du rempart qui longe le tramway près du conservatoire, ce nymphée [...] fut alimenté un temps par [...] un petit affluent de la Garonne.
[...] Sa théâtralité s'affirme par l'emploi d'obélisques, pots à feu, grande coquille, congélations [...]. D'après l'historien bordelais Jean-Auguste Brutails, cette fontaine aurait été construite vers 1735. Les statues qui décorent ses abords, Junon à gauche et Terpsychore à droite, étaient destinées au péristyle du Grand-Théâtre.
[...] (Cadish, SO, 02/06/07, p. 2-11)

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14

A la jonction du cours [Victor-Hugo] avec la rue des Menuts et la rue des Faures, Pédelaborde et Gouyou-Beauchamp [remodeleurs du cours en question] ont également imaginé un espace sur lequel ils installeront une fontaine égyptienne puisée dans les réserves du Musée d'Aquitaine.
(Benoît Lasserre, SO, 17/01/04, p. 2-11)

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[...] la fontaine aux Egyptiennes [dont l'original se trouve au musée d'Aquitaine] s'intègre avec bonheur dans le quartier du bas du cours Victor-Hugo.
[...]
Installée initialement, selon les documents, au Palais Rohan [...]. Datée de la fin du XVIIIe siècle, la fontaine "retour d'Egypte" représente trois figures féminines (au profil grec) coiffées du némès, la coiffure emblématique des pharaons d'Egypte, surmontée de l'uræus, cette représentation du cobra censé protéger le souverain contre ses ennemis. Leur chevelure, frange torsadée et nattes nouées sous le menton, et leur tunique plissée, le péplos, sorte de pièce rectangulaire en tissu lourd, pliée en deux et cousue afin de former une sorte de tube cylindrique, évoquent la période lagide, du nom du père de Ptolémée 1er, fondateur de cette dynastie.
[...]
[...] Les avis "à chaud" s'expriment sous un angle positif, teintés d'inquiétudes sur la pérennité de sa blancheur. Elle a été entièrement protégée par un revêtement antitags.
[...]
(Catherine Arresteilles, SO, 21/11/07, p. 2-10)

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La fontaine, qui a été détruite il y a quelques semaines, a repris du service. En se baladant la semaine dernière sur le cours Victor-Hugo, on voyait que les jets d'eau et la lumière émanant de la statue sans tête ne passaient pas inaperçus.

(SO, 21/03/08, p. 2-12) {P}

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Cours Victor-Hugo, la fontaine a été vandalisée pour la deuxième fois, moins de un mois après avoir été refaite. En plus de un an, elle aura passé à peine plus de un mois intacte. [...]

(Barnabé Chaix, SO, 04/05/09, p. 19)

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La fontaine, installée en 2007 au bas du cours Victor-Hugo avec la rénovation de cette artère bordelaise, a connu bien des soucis. Vandalisée une première fois quelques jours seulement après son installation, refaite un an plus tard, elle a de nouveau été victime d'un acte de saccage en mai dernier. Cela a sonné le glas de sa partie supérieure sculptée, désormais remplacée par trois tuyaux métalliques : une nouvelle fontaine d'un style plus dépouillé et plus contemporain. {P}

(SO, 16/09/09, p. 22)________________________

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>>> […] l'Office de Tourisme de Bordeaux (05.56.00.66.00) a imaginé une rafraîchissante balade de deux heures, tout les mardis après-midi, avec un guide. Au programme, une dizaine d'escales:
La fontaine Daurade, aujourd'hui disparue, la place du Parlement, la place de la Bourse. qui attend le retour des Trois-Grâces, la fontaine du Musée des douanes, la place Saint-Projet, les fontaines Wallace, la fontaine du monument aux Girondins, la fontaine Fondaudège.
"Il existe près de cinquante fontaines, dont les sources proviennent des cours d'eau de Bègles ou du Taillan", signale Catherine Chareau, guide du patrimoine. La plupart ont été construites à partir de 1850. au moment de la création du service des eaux, pour offrir de l'eau potable à tous les Bordelais. […]
Mal connu, les parcours thématiques de l'Office de tourisme rassemblent des habitués en quête d'histoire et de rencontres. […]
[…]
(Héloïse Lhérété, SO, 03/08/05, p. 2-7)

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Le "jeu d'eau" coule de source, ironique. Il consiste à faire disparaître les fontaines gravées par le temps dans la mémoire de Bordeaux et d'en faire jaillir d'autres à des endroits inattendus et discutables.

Ironie encore le fait que personne ne boit à ces fontaines.

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Autres fontaines : Fontaine Fernand Lafargue {P} (10/12/08)…

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