@ccueil

Brochure,
Rubrique R12) : Axe des Quinconces

procédure {?}, plan du site Ø, brochure {B}

"réalisations, R11"

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"R13, La Bastide"

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  Le Pont de Pierre ne sert pas que pour les seuls quartiers Saint-Michel et Sainte-Marie. De même, on ne concevrait pas un nouveau franchissement juste pour atteindre le même premier quart de l’avenue Thiers mais plutôt pour assurer une irrigation générale de toute la "plaine de La Bastide-Cenon"; et au-delà.

  L’axe Quinconces, à cause d’un "effet de rayons de bicyclette" dû à la courbure du fleuve, fait double emploi avec l’axe du Pont de Pierre, car les deux aboutissent à la même zone de La Bastide {S}. Et il n’atteindrait le cœur de La Bastide-Cenon qu’après un long détour (à moins de percer une voie coupant les rues à 45°) alors que les axes Médoc et Lucien-Faure sont parallèles aux rues existantes [Bordeaux-Actualités, 17/12/81 8 ]. Ainsi, les bureaux d’étude ont tenu cet axe pour superflu [cit. TRANS’CUB R16c].

  * En empruntant cet axe, du fait qu’il est central, les transitaires aggraveraient ce qu’on cherche à éviter, à Bordeaux et à La Bastide: bouchons et pollution des centres déjà à des niveaux sérieux [Fabien Pont, SO, 24/05/98]. On ne peut prétendre éliminer les voitures du centre si on les oblige à y passer: pourquoi un pont (central), sinon pour y faire rouler des voitures? Enfin, éliminer les voitures grâce au tram, aux parkings, aux pistes cyclables, à la réorganisation des transports publics, etc. rend inutile de doubler le pont de pierre qui l'est déjà par deux ponts. Dissuader les entrants et favoriser les sortants par un contrôle adéquat des feux peut être aussi un moyen efficace et économique de fluidifier la circulation. Et il est aberrant qu’on continue de transiter par les centres R4]. Trois citations:

[…] une pollution à l’ozone guette de nouveau l’agglomération bordelaise. […] Pour ne pas aggraver la situation, il est également conseillé à la population de limiter ses déplacements motorisés […]. (SO, 07/07/98)

Voulons-nous réduire la circulation en centre-ville? Alors il faut un tunnel (ou un pont ouvrant) aux Bassins à flot (ou au cours du Médoc). Les prévisions montrent que la moitié de la circulation actuelle du Pont de Pierre prendrait ce franchissement et ne traverserait plus le centre. Ce serait une énorme amélioration, une bouffée d’air frais! Par contre, un pont près du Pont de Pierre (Alsace-Lorraine, Jean-Jaurès, Quinconces) amènerait davantage de voitures dans La Bastide et en centre-ville: les cours (Clémenceau, Albret...) seraient transformés en rocade intérieure bruyante et polluante. (Anne de Boissieu - Denis Teisseire, BXMAG, 05/98)

"Il faut sanctuariser la courbe du fleuve", ajoute Gilles Savary 8 qui rappelle qu’en mars 1993, une étude prévisionnelle de la direction départementale de l’équipement assurait que ce sont 4 000 véhicules par heure qui emprunteraient un pont aux Quinconces. "Et ces chiffres ne prenaient pas en compte la disparition de deux voies de circulation sur le pont de pierre à cause du tramway. Donc, ce sera encore pire." (Benoît Lasserre, SO, 24/04/98)

  A l’EXPOSITION, les chaussées des ponts simulés (et montrés sans profil ni tête de pont, et quasi vides de véhicules [BXMAG, 05/98]) étaient plates et de plain pied avec celle des quais, ce qui supposait une hauteur disponible sous l’ouvrage de l’ordre de un mètre et l’ignorance des marées à fort coefficient à Bordeaux: un vrai barrage. Aucune maquette, élévation, plan en situation complet, signé, prêt à construire pour les 171MF [R23 8 ] annoncés n’est exposable car les rives basses et le niveau de la Garonne très variable rendent le problème des hauteurs relatives insoluble esthétiquement R14 R19 R19 (et les eaux du globe montent 8 ):

On ignore les marées ou on les subit mais aucun concepteur du pont n’en tient compte alors qu’avec les pleines mers par période de grandes marées à fort coefficient, le niveau de la Garonne est à moins de 50 centimètres de celui des quais. Comment peut-on envisager de construire des ponts plats avec leur chaussée au niveau des quais? (René Dardel, SO, 30/04/98)

  Pour ne pas supprimer toute navigation, un pont réel devrait se situer à au moins 6 mètres plus haut que simulé. Étant plus haut que les Quinconces, il serait obligé d’y déboucher et, haut sur le fleuve, "il ne passerait sûrement pas inaperçu". Cet axe entraînerait aussi le "remodelage" des Quinconces R4; R4; projet 1911 R19. Deux avis:

A mon avis, l’accès au pont des Quinconces imposera une dénivellation de la circulation qui subsistera sur les quais, ce qui conduira, quelles que soient les capacités d’imagination des techniciens, à amputer la place des Quinconces et à créer de nouvelles voies de raccordements engendrant un surcoût très important et un impact négatif sur le tissu urbain. (Nicole Sennegon, SO, 13/05/98) {P}

Nous avions également envisagé l’hypothèse d’un pont au droit de la place Jean-Jaurès. Les études auxquelles il a donné lieu ont montré que la hauteur des quais au niveau de la place aurait imposé un ouvrage fortement bombé et que son raccordement avec la place aurait été inesthétique. (Alain Juppé, Lettre Aux Bordelais…, 10/98)

  L’électeur étant contre le projet, on ne lui avoue pas qu’un pont tomberait "inesthétiquement" sur les Quinconces pour les mêmes raisons de niveaux que sur les places J.-Jaurès ou de Bir-Hakeim mais, dans l’obsession d’en caser un à tout prix, on projette de faire tomber les Quinconces sur un pont, ce qui revient au même; projet maintes fois confirmé {P} {P}:

La place des Quinconces fera l’objet d’un concours spécifique ultérieur: le principe étant de prolonger le parvis jusqu’au fleuve dans l’attente d’une décision sur le franchissement central (en 2001?). (Jean-Bernard Gilles, Le Moniteur Des Tp, 09/10/98)

[…] prolongement de l’esplanade vers le fleuve […] tout en conservant la possibilité d’accueillir dans le futur un éventuel nouveau pont. (Benoît Lasserre, SO, 17/12/98)

  Et dénoncé:

Il est question d’un pont aux Quinconces. A-t-on pensé aux nuisances et aux Bordelais soucieux de leur patrimoine, qui verraient détruire cette place unique et ses alentours. Peut-on porter un coup mortel au cœur de Bordeaux? Non, cette ville au passé historique ne mérite pas cela.
Chaque année, de nombreux paquebots font escale, lui apportant une bouffée d’oxygène, plusieurs corporations sont concernées. En ces temps difficiles, peut-on leur enlever cette opportunité? La place de la Bourse, classée parmi les beaux joyaux dont peut s’enorgueillir la ville de Bordeaux, est toute indiquée pour recevoir ces palaces flottants. Alors, pas de ponts en aval! Laissez venir les paquebots. (Mme J.-A. Milliancourt, SO, 26/12/97)

The bridge is part of a roadway […]. Since a part cannot be greater than the whole, the bridge should not be made to appear more important than the road itself or the river banks […]. The bridge is usually dominated by the landscape or buildings, and its proper architectural treatment is determined by its relations with its surroundings. It should always be designed so that it fits gracefully into the picture without being overbearing or too conspicuous. (Charles S. Whitney, p. 32 12 8 )

L’obsession de bien des princes provisoires qui nous gouvernent est, selon le mot de Malraux, de "laisser leur cicatrice sur la terre". Encore faut-il que cette cicatrice ne soit pas une monstruosité monumentale comme le fut – et le reste, hélas – le chancre Mériadeck vitriolant le tissu urbain bordelais.
Le projet de pont dit "des Quinconces" relève de cette même vertigineuse méconnaissance du site et du génie du lieu. […] (Michel Suffran, écrivain, SO, 11/04/98)

Et si Bordeaux se rendait compte qu’elle dispose de par son cadre historique d’une richesse énorme, quasi vénitienne, à protéger pour mieux la cultiver?
Etudiant, j’allais de Nantes à Toulouse en passant toujours par les quais de Bordeaux, où je m’arrêtais immanquablement, émerveillé par la façade, avec l’envie de découvrir la splendeur suggérée de la ville. Avec un surcroît d’exaltation, j’oserais dire qu’avec un pont rasant fixe en aval du Pont de Pierre, c’est Bordeaux qu’on assassinera. (Jacques Tapin, chercheur à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme, SO, 29/12/97)

On me demande d’accélérer les choses pour le tunnel mais, quand il s’est agit du franchissement central, je n’ai pas beaucoup entendu les professionnels se mobiliser. Je suis parti un peu la fleur au fusil et, quand je me suis retourné, il n’y avait pas grand monde derrière moi pour me soutenir. (Alain Juppé, SO, 24/10/98) [Nouvel Obs. 28/10/99 8 ]

  Un pont central déshabillerait Pierre sans habiller Paul avec, en prime, le massacre des Quinconces et la suppression à terme du port de la lune R9. Il augmenterait le nombre de transitaires dans le centre-ville. En 1911, le projet de Daydé, bien qu’il prétendît préserver l’accès maritime, n'anticipant pas l’agrandissement des navires ni l’envasement du port R19, aurait ruiné la rade. [SO, 18/12/81 8 ; R5.

[...] un pont aux Quinconces ne résoudra rien [...]: les gens vont continuer à affluer vers le centre-ville et à se retrouver bloqués. A mon avis, un pont vers le cours du Médoc, ou même plus loin, désencombrerait mieux les quais. (Marie-France Descubes, SO, 13/04/98)

  La Bastide n’apparaît même pas dans la phraséologie. La contradiction n’est que dans les apparences. La logique, c’est le bisness:

Pourtant, ces grands travaux, la Chambre de commerce les a souhaités. On l’a même souvent entendu se plaindre des lenteurs des politiques à les mettre en œuvre. Elle presse Juppé et les autres décideurs de donner "un pont central" à Bordeaux. [… M. de Bentzmann de la CCIB souhaite:] "une rapide mise en ordre des chantiers et de leur programmation, en partenariat avec la CUB […]." (Claude Garnier, SO, 16/10/99 8 ) R21.

[aux Quinconces …] le maire n’excluant pas l’hypothèse d’une passerelle réservée aux piétons, aux deux-roues et aux transports en commun. (Benoît Lasserre, SO, 22/06/00)

[…]. Et j’aimerais bien que vous mentionniez aussi que j’ai changé d’avis sur le pont des Quinconces." (SO, Benoît Lasserre, 21/10/03, p. 2-8)

La politique est une lime sourde qui use et parvient lentement à sa fin (Montesquieu, cité par Alain Juppé, p. 275)

  Curieusement, si, pour n'importe quelle activité, l'on veut acheter ou louer un emplacement à La Bastide en face des Quinconces "la mairie" refuse… La même mairie, qui projetait un pont rasant aux Quinconces (voir "simulations" de l'époque) et qui serait bien embarrassée aujourd'hui pour faire passer le A380…

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