@ccueil

- FRANCHIR 2006 :-
franchir la Garonne / contourner Bordeaux /
sauver la passerelle

procédure {?},

index Ý ,

plan du site Ø

"franchir / contourner 2005"

ï u ð

"franchir / contourner 2007"

"franchir 2006", bas ê

Les références sur les ponts sont en rose;
celles sur les
contournements sont en rouge;
les autres, en
bleu.
Les extraits sur les Bassins à flot et le pertuis figurent dans la suite
"port…".

28/01/06a, SO, p. 2-2 :

[…]
On pense bien sûr à un choc éventuel d'un paquebot contre une des piles de l'ouvrage soutenant les quatre pylônes.
[…]
{P}
(Benoît Lasserre)
R19

Quel que soit le projet choisi, c'est le principe de pont levant qui va cadenasser à jamais une rade millénaire, et tout ça parce que des leaders politiques se seront assis à un coin de table pour griffonner un accord politique. Un accord qui n'a tenu aucun compte de l'avis des utilisateurs, dont les pilotes de navire, et dont les Bordelais et dont les Bordelais ont été totalement écartés. Ce qui m'inquiète surtout, c'est qu'on va dépenser des millions d'euros pour laisser passer des paquebots dont on ne veut plus en centre-ville puisqu'on leur préfère la flaque à moustiques que nous prépare M. Corajoud en face de la Bourse.
(Jean Mandouze, Pt d'honneur de
GARONNE-AVENIR )
{GA}, R21, R19, {GA}

Lors du vote à Communauté urbaine de Bordeaux, le 19 septembre 2003, il était précisé que l'estimation du pont s'élevait à 75 millions d'euros (valeur juillet 2003), sans les raccordements, avec une marge maximale de surcoût de 15%. Le coût actuel de l'ouvrage est chiffré par GTM à 17 millions d'euros, sans même intégrer les acquisitions foncières et les raccordements. Avant même le début des travaux, le surcoût du pont s'élève déjà à 56% de l'estimation initiale.
De plus, construire à cet endroit un pont autoroutier accueillant six voies de circulation et s'élevant à 55 mètres de haut est une aberration économique, urbanistique et écologique.
(Pierre Hurmic, Pt des Verts à la Communauté urbaine)

Pont BA-BA GTM(1) en chiffres d'après la presse, et sous réserves.
Voir: metro-Bx & Bx7 du 30/01/06.

u prix €:117 millions total en 2005 (soit surcoût de 56% sur devis initial
de 75 millions hors voies d'accès en 2003, avec possibilité de 15%
de surcoût).
[prix NF: 767,5 millions. prix AF: 76,75 milliards]

u dimensions :
—hauteur totale 87m;
—longueurs: totale 575m; empattement 96m; sur Garonne 430m
—tablier levant: masse 2000 tonnes; longueur 110m; tirant d'air 55m;
—passage: 106m de long sur 44 de large

u dix voies :
—2x2 autoroutières (poids lourds…); 1x1 transports publics; 2 pistes vélos;
2 trottoirs piétons.

(1) GTM = Grands Travaux de Marseille. è

[Le scénario ne vieillit pas, seules quelques modalités, par force. Tout était déjà évident dès l'exposition du projet de pont aux Quinconces R9. Les effets de style n'ont pas élevé le débat 8 .

En vrac:
Ce qu'on vante comme une originalité peut poser, pour cette raison, plus de problèmes (techniques, financiers…: voir Rouen) qu'une solution archi classique par tunnel (Marseille, Nogent, Toulon…
R20, {R}). On peut penser au péage pour les non Girondins? et l'interdire aux poids lourds.

Personne ne semble savoir que dans 50 ans, les niveaux des eaux seront plus hauts… 8 .

Les paquebots prennent de l'ampleur 8 : longueur, largeur… admissible pour la Garonne mais pas pour un pont nasse. Qui a vu un paquebot moderne se risquer à franchir un pont ouvrant? R19

Ceux qui trouvent ce pont baba idiot et inutile doivent chercher la vraie raison de ce projet "monstrueux". Peut-être, comme la "flaque à moustiques", s'agit-il de chasser de Bordeaux les visiteurs venant du monde entier en bateau. 8

L'esthétique et l'échelle importent peu et sont affaire de goût… {S} {S}]

pont baba
pont baba : chiffres

28/01/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-10:
[…]
Hier en fin de journée, c'était la première assemblée générale de l'association Sauvons la Passerelle !, un comité créé par les descendants de Gustave Eiffel (cinq étaient présents à la réunion), des historiens et des défenseurs du patrimoine.
Selon Xavier Larmaudie-Eiffel, le président de l'association: "Au moment où la ville postule pour l'inscription de son patrimoine au niveau mondial, cela me paraît être un bien mauvais choix. L'Unesco ne va pas seulement juger la valeur du patrimoine de la ville, elle va aussi juger la capacité des acteurs locaux si à protéger ses trésors."
[…] il existe peu de solutions si ce n'est son le classement de la passerelle en tant que monument historique. […]
[…]

pont Eiffel

03/02/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-5:
[…]
Les documents de synthèse [sur le grand contournement de Bordeaux] seront également consultables sur Internet (www.contournement-bordeaux.aquitaine.equipement.gouv.fr).
Chacun pourra enfin consulter le dossier technique de l'étude préliminaire tout comme l'ensemble du dossier d'étude en s'adressant à la DDE.
Cette concertation aura lieu en avril-mai. […] pour une décision avant la fin de l'année.
Yves Massenet [Directeur régional de l'Equipement] confirme juste qu'elle partira de la nationale 10 et de l'autoroute A10, aux alentours de Saint-André de Cubzac. Ensuite, quatre ou cinq itinéraires sont possibles entre le bec d'Ambès et Blaye. De là, la route contournera Bordeaux par l'ouest pour rejoindre vraisemblablement le croisement entre l'A62 (route d'Arcachon) et l'A63 (route de Bayonne). Un axe de 80 à 90 kilomètres de longueur aux normes autoroutières, avec un minimum d'échangeurs. "Ce ne sera pas une super-rocade, annonce Francis Idrac. […]
[…] [les élus] souhaitent que la voie passe plutôt près de l'agglomération que plus au nord ou plus à l'ouest. […]
[…]

[Vous avez dit "concertation"? La précédente, légère, n'a pas suffit?…

Toujours les mêmes mythes: contournement discret, mais autoroutier, et pas de rocade… Reste des camions pollueurs du Médoc et de Bordeaux avec le concours des vents dominants…

On peut ne pas être d'accord sur cette pompe à camions. On peut opter pour la discrétion + ou - écologique, mais exprimer son opinion est-il utile devant des décisions catastrophiques déjà prises? Pourtant, la plus discrète, économique et écologique est bien celle-ci: R18.
On se rendent compte que contournement et délestage par l'ouest constituent une pompe à véhicules :

[Les 2 x 3 voies du Pont d'Aquitaine] Il ne s'agit en fait que d'une solution transitoire car dans trois ou quatre ans, la circulation sera à nouveau très dense et l'on se retrouvera encore à battre des records d'embouteillages […]. Le pont Lucien-Faure évitera aux automobilistes qui ne pourront pas emprunter le Pont d'Aquitaine, de se mêler aux embouteillages du centre ville pour rejoindre le pont Saint-Jean […].
(SO, 18/04/06, p. 2-7) ]

contournement par l'ouest. Voir 12/07/06 è

11/02/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:
[…] Se sentant mis à l'écart, ces derniers [les élus] dénoncent aujourd'hui le manque de transparence [sur le contournement]. "Il manque au préfet la culture du dialogue et de la concertation", a été le premier a lancer Michel Vernejoul, maire de Martignas-sur-Jalle, très en colère. […]
[…]
Quel que soit le cas de figure, la route passerait ensuite entre Castelnau-de-Médoc et le Pian-Médoc puis entre Salaunes et Saint-Médard-en-Jalles. Ici, nouvel et gros obstacle: le camp militaire de Souge et le Centre d'achèvement et d'essais des propulseurs et engins (Caepe). C'est là que ça coincerait dur à ce jour.

[…]

Michel Vernejoul
Martignas-sur-Jalle
è Sur trois options, deux passent par Martignas, l'une au milieu du camp de Souge, l'autre à l'est de la commune le long de la jalle. Je dis non! Je suis favorable au passage le plus à l'ouest dans la mesure où les zones concernées sont vierges de toute urbanisation.

Serge Lamaison
Saint-Médard-en-Jalles
è Ici la route passera loin de la zone urbanisée donc ne devrait pas engendrer de nuisances majeures. Ce qui ne n'empêche pas d'intervenir. Je me bats pour obtenir deux sorties: l'une pour le Médoc, l'autre pour les rivages de l'Atlantique et l'aéroport.

Pierre Favre
Saint-Jean-d'IIlac
[…] Un seul tracé acceptable: à l'ouest en rognant les terrains militaires.

[…]

Jean-Claude Vergès
Macau
Macau ne devrait pas être touché. Mais que ce soit ici ou là, il sera difficile d'accepter de voir passer cette route rapide, surtout si l'on ne peut pas y accéder. Elle n'apportera que des nuisances.

[Après le "grand débat" qui décida que tout avait déjà été décidé avant qu'il n'ait lieu, il ne semble pas utile de tenir encore un autre débat factice pour remarquer qu'une fois encore tout est décidé, constat appelé "concertation".

Enfin, cette obsession pour un "grand" contournement à l'ouest, côté le plus ruineux, ne s'explique que par cela: dépenser le plus possible, de la façon la plus déraisonnable possible, pour satisfaire la vanité de quelques uns aux frais des contribuables ignorés.
Ainsi toute proposition qui ne cherche pas à ruiner les budgets et ceux qui les alimentent (sans parler de l'écologie) est reçue d'un haussement d'épaules, cas du passage par l'Est. Se pencher sur son principe permet d'en saisir la raison, c'est-à-dire les avantages
R18, R18.

contournement par l'ouest

13/02/06, SO, p. 2-5:
Interrogés sur le blog du Piéton de Bordeaux (www.sudouest.com/pieton), les internautes restent partagés quant au futur pont Bacalan-Bastide: si 47% le jugent "indispensable", ils sont également plus de 40% à estimer qu'un tunnel serait préférable !

sondage pont/tunnel

14/02/06, SO, p. 1-7:
La position des Verts est simple: non au grand contournement de Bordeaux, qui doit faire la jonction entre l'A10 et l'A63 en passant sur un nouveau pont. Pour Jean-Pierre Dufour, vice-président (Verts) du Conseil régional, ce projet se résume à une somme de contradictions.
Soit le tracé passe au plus près de la Communauté urbaine de Bordeaux, et il est rejeté par la population qui ne veut pas d'une autoroute sous ses fenêtres; soit il passe loin de l'agglomération. Mais plus on s'éloigne, plus la facture grossit et plus les dégâts aux zones sensibles sont importants. Au nom de la cohérence, les Verts demandent à Alain Rousset de faire porter ses efforts sur le TGV. Au nom de la cohésion, ils s'apprêtent organiser l'opposition à ce projet.
R18

les Verts et le contournement par l'ouest

21/02/06a,SO, p. 1-9:
Le contournement de Bordeaux par l'ouest, grand chantier autoroutier à venir, interpelle le monde viticole. Les quatre franchissements envisagés de l'estuaire, en aval de Bordeaux, déboucheraient tous sur des terroirs viticoles. Sur la rive droite, quelle que soit la solution choisie, les AOC Bourg et Blaye seront touchées. Côté médocain, sont concernées de nombreuses communes: de Ludon jusqu'à Cussac, en passant par Macau, Arsac, Margaux ou Listrac. R18
Avec quatre ponts, Bordeaux est l'une des villes fluviales les moins bien desservies de France. De son côté, le Médoc a clairement besoin d'un désenclavement, le plus au nord possible, pour rejoindre les Charentes sans descendre à Bordeaux.
R18

[Evident, vous dis-je! Par l'Est, la question ne se pose pas.]

contour par les vignes
lien Médoc-Charentes

21/02/06b,SO, p. 1-9:
[…]
De son côté, l'élue socialiste bordelaise Michèle Delaunay, ancienne présidente (et toujours membre) de l'association
Garonne-Avenir, rappelle qu'elle avait demandé, dès le 23 septembre dernier, "une présentation du projet de pont aux Bordelais, comme celle qui avait eu lieu pour le projet de pont des Quinconces."
Se disant consciente de l'engagement des socialistes dans le cadre de l'accord de gestion de la CUB, qui, rappelons-le, prévoit la réalisation du pont Bacalan-Bastide (demande émanant des élus Juppéistes), Michèle Delaunay souhaite que "tout en respectant, cet accord, nous demeurions fermes sur le respect des engagements budgétaires et sur la prise en compte de l'impact de ce pont sur la circulation des navires et l'entrée des paquebots déjà compromise par le changement d'escale."
R9
Et, à son tour, Michèle Delaunay répond au Vert Pierre Hurmic et sa proposition d'un pont modèle réduit.
"Il n'en faudra pas moins le lever à 55 mètres et les piles ne devront pas être moins volumineuses" souligne l'élue socialiste, qui se dit, à titre personnel cette fois, "favorable à un tunnel, réduit par rapport aux projets initiaux. Ici, la réduction de taille a un sens, autant sur le plan de la circulation que sur celui du coût."

[Pour une fois, le projet avait été montré aux Bordelais et ils se sont rendu compte qu'il n'était pas heureux. Alors…

Une promesse malheureuse devient encore plus malheureuse si on la tient.
Alain Juppé avait été intronisé par son prédécesseur pour qu'il lui fasse son métro. Mais l'héritier s'est rendu célèbre pour avoir fait un… tramway (à APS!…).
Il fallait choisir entre un métro (alors dépassé politiquement) et la gloire d'avoir parrainé le tram.
Concernant le franchissement, en privé, "nombreux" sont ceux qui préfèrent un tunnel à un pont défigurant et compliqué…
R19

L'impact de ce pont sur l'environnement, le panorama compris, est à considérer aussi.

Quant aux paquebots, s'ils rechignent à passer sous un pont levant à Rouen au point d'accoster en amont de celui-ci, que dire d'un pont semblable à Bordeaux!
Il aurait été prudent d'enquêter pour savoir si des armateurs de navires modernes (pas de coquilles de noix) se risqueraient derrière un pont ouvrant, à Bordeaux ou ailleurs. Dans la négative, comme à Rouen, la machine est inutile.
Honnêtement, le choix se situe entre un pont fixe ou, si l'on prétend vouloir accueillir le tourisme de croisière, un tunnel.
R20
Le devis du tunnel de calibre adéquat, comparable à celui du pont, est aussi comparable au déficit du TBC...]

pont baba

07/03/06, {GA}

22/03/06, SO, p. 2-13
Evidemment, le pont Bacalan-Bastide fait aussi réagir dans le quartier de la Bastide. La preuve avec le point de vue de l'Association sauvegarde protection environnement Bastide (ASPE), présidée par Christian Broucaret, qui préférerait que soit d'abord réalisé un nouveau franchissement au droit du boulevard Jean-Jacques-Bosc Un pont bas, plus simple techniquement, permettant un rééquilibrage de l'agglomération entre deux zones en cours d'aménagement […].
[…]
Le président de l'association en rajoute une couche: "Le Bordeaux "Tower Bridge" risque de priver le port de Bordeaux de toute évolution pendant des décennies".
[…]

[Commencer le franchissement par JJ-Bosc, c'est le même principe que commencer le contournement par Latresne. C'est, en particulier, commencer par respecter l'environnement et les finances, tout en obtenant un résultat rapide. R18]

pont baba
pont JJ-Bosc

23/03/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:
Avant même d'être construit, le pont Bacalan-Bastide suscite inquiétudes et interrogations. "Il ne sera même pas nécessaire de l'ouvrir. Les manœuvres seront telles qu'aucun commandant de navire n'osera s'y aventurer", craint Jean Mandouze, président de l'association
Garonne-Avenir, ancien pilote sur le fleuve.
[…]
Les essais réalisés en 2000 démontrent que les petits bateaux (moins de 90 mètres) n'auront aucune difficulté, mais que les plus gros (150 à 250 mètres) seront confrontés à de gros problèmes. Les jours de grand vent et fort courant, ils ne pourront échapper à la dérive et auront donc beaucoup de mal à se mettre dans l'axe et passer entre les piles […]
R19.
N'empêche: ce sera un obstacle et il aura de quoi effrayer les armateurs. […]
[François de La Giroday, agent maritime, fondateur de Bordeaux-Croisières:] "On a décidé de faire ce pont sans réunir ceux qui auront à l'utiliser. Vous trouvez ça normal? Et comment voulez-vous qu'ils réagissent aujourd'hui?"
La construction de ce pont levant, s'ajoutant à d'autres contraintes — comme l'impossibilité dorénavant d'accoster à hauteur du palais de la Bourse —, les armateurs risquent d'éviter Bordeaux. D'autant plus facilement que cette escale leur coûte très cher. Pour 12 heures d'arrêt, il faut compter 36 heures bloquées au calendrier. Il faut 5-6 heures pour aller du Verdon au centre de Bordeaux, autant pour le retour, le tout avec le longues périodes d'attente. Le gros bateaux ne pouvant naviguer qu'à marée haute.
En raison des travaux et de son impossibilité d'accueillir les croisières dans de bonne conditions, Bordeaux a déjà perdu une grande part du marché. Alors qu'une cinquantaine de paquebots choisissaient de faire escale dans le port de la Lune il y a quatre-cinq ans, une quinzaine seulement vont venir cette année!
[…]
.

Attention à la dérive !

Des essais officiels de passage, dont nous nous sommes procuré le rapport, ont été réalisés en 2000 par la Sogreah sur simulateur. Soixante et une manœuvres ont été effectuées avec cinq types de bateaux. Pour les caboteurs, aucun problème. Idem pour les navires de 100 à 140 mètres de long (type ferry ou petit paquebot), "sauf en période de grand flot ou si le vent est supérieur à 20 nœuds" [environ 20 x 1800 m/h], précise le compte-rendu.
Pour les navires entre 150 et 200 mètres "en montée de flot, la présentation [du navire par rapport au pont] est délicate, la dérive babord étant importante. La récupération du pont (NDLR, se remettre dans l'axe) est souvent très difficile. La manœuvre est à éviter avec plus de 2 nœuds de courant et plus de 20 nœuds de vent."
Pour les navires comme le "Royal Viking Sun", (entre 200 et 245 mètres), pourtant habitués à la navigation sur la Garonne, "en montée de flot, la manœuvre s'avère très délicate du fait de la dérive, le passage du pont se fait avec un angle qui peut atteindre 15 degrés, très difficilement rattrapables au dernier moment. L'utilisation des remorqueurs ne donne pas satisfaction. Cette manœuvre est à éviter si le courant dépasse 0,5 nœud et par vent supérieur à 20 nœuds."
[…]

 

[…]
En juin1998, au moment où le nouveau quartier de la Bastide prend ses marques, priorité est donc donné au tunnel Lucien-Faure, dont l'une des principales vertus, aux yeux de ses défenseurs, est de maintenir ouverte la rade du port de la Lune. Le PCF qui prône ce franchissement depuis 1981 est ravi
{P}.
Mais un tunnel, ça coûte cher. Et pour obtenir l'appui d'autres collectivités, Alain Juppé signe un an plus tard un pacte avec Philippe Madrelle. Le Département accepte de verser sa part à la construction du tunnel et Alain Juppé donne son feu vert au pont aval et au grand contournement autoroutier à condition d'empêcher l'urbanisation […].
[…] Les études assurent qu'un pont levant coûtera deux fois moins cher qu'un tunnel.
Le PCF avale la couleuvre mais pas les inoxydables défenseurs du port de Bordeaux (le PS bordelais,
Garonne-Avenir, Trans'CUB), pour lesquels non seulement le pont affiche un gabarit autoroutier mais risque surtout de décourager la venue des grands paquebots (lire plus haut). Un comble pour un pont spécialement conçu à leur intention.
[…]
B. L.

pont baba

24/03/06, Alain Denat (directeur régional GTM), recueilli par Marion Guillot, 20"Bx, p. 3:
[…]
Chaque flèche mesurera 87 mètres de haut et la travée levante, 120 mètres de long. Ce sera la plus grande d'Europe. Elle s'élèvera à 55 mètres au-dessus du niveau du fleuve, le temps du passage des navires. Le coût total est estimé à environ 120 millions d'euros.
C'est un mécanisme avec poulies, câbles et contrepoids, comme pour un gros ascenseur. La travée centrale mettra onze minutes à se lever. Nous avons fait appel à une équipe américaine, qui a déjà réalisé 200 ponts mobiles, dont 75 levants.
[…]

["La travée levante la plus grande d'Europe" rappelle la nouveauté de l'exploit pour les GTM. Les "200 ponts mobiles et levants américains", vague et lointaine référence pouvant s'appliquer à des machines de gabarits incapables de laisser passer le Xtal Symphony. Si bien que du Fayat marseillais, on ne nous montre pas même une photo. {G}
Son confrère, Bouygues, au moins, pourrait parler du double tunnel de Nogent, qu'il a construit. Les tunnels, c'est connu depuis 1843 à Londres
R20, tandis que les plus grands ponts levants…, même les armateurs ont des doutes à Rouen R19. Le plus ancien, le plus prestigieux, Tower Bridge, qui se vante de 500 ouvertures par an, lui non plus ne s'ouvre pas pour le Xtal Symphony, ne serait-ce que parce qu'il n'offre que 40m de tirant d'air environ. {R}]

GTM, références

24/03/06, Benoît Lasserre, SO, p. 2-3:

[…]
[… à Rouen] comme à Bordeaux, les pilotes et les armateurs se disent très inquiets des courants et de la courbe de la Seine qui pourraient empêcher le passage de navires supérieurs à 200 mètres. "Ce sont les armateurs qui ont voulu ce pont levant et maintenant ils hésiteraient à venir", dénonce un technicien de la communauté d'agglomération.
Le projet était chiffré à 100 millions d'euros (pont et accès). A mi-chantier, la facture atteint déjà 140 millions d'euros
8 . A la Communauté d'agglomération, on estime que l'Etat a sous-estimé la facture. De surcroît, l'architecte Aymeric Zubléna et l'entreprise Bouygues — qui concouraient sur le projet Bacalan-Bastide — ont prévu beaucoup d'acier et le prix de l'acier a fortement augmenté.

[…]
[…] la grande majorité des élus [de la Cub] va voter ce matin le lancement d'un pont levant dont, malgré la qualité et le savoir-faire des hommes des entreprises en charge du chantier, il est admis qu'il représente une aventure technique et financière.
A gauche comme à droite, plusieurs élus estiment que, si consultation populaire il devait y avoir, conformément au souhait de
Garonne-Avenir, il faudrait alors poser la question du choix, pas seulement entre pont levant et tunnel, mais inclure aussi l'hypothèse d'un simple pont fixe. […]
[…]
"Hypothèse criminelle et mesquine", rétorque-t-on à
Garonne-Avenir. "Il y a des villes qui ont la chance d'être des ports et les autres. Bordeaux est un port par vocation naturelle et bimillénaire de surcroît. Il doit le rester et le restera, ajoute Marie-José Cazeaux, la présidente de l'association, qui vient d'écrire aux 120 élus communautaires. […]

Ce qu'en disent…

les présidents des quatre groupes de la Cub

Jacques Valade

Vincent Feltesse

Max Guichard

Pierre Hurmic

"[…]. Dire qu'il y aura moins de paquebots, voire qu'il n'y en aura plus du tout à Bordeaux à cause du pont levant me semble très prématuré. Je constate plutôt que la construction de paquebots de plus en plus volumineux est en augmentation."

"[…] Les socialistes ont voté pour ce projet. C'est une parole que nous respecterons."

"[…] un pont fixe scellerait à jamais le Port de la lune. C'est pour cela que les communistes étaient favorables au tunnel. J'aurais bien aimé que ce débat se déroule plus tôt et que le PCF n'ait pas été le seul à défendre le tunnel. Je crains qu'il n'ait pour seul but que de retarder, voire d'étouffer un projet qui ne peut plus attendre."

"A titre personnel, je suis pour le pont et contre un tunnel qui est l'infrastructure autoroutière par excellence. […] Ce contrat est une idiotie et c'est surtout la négation de la démocratie. Ceux qui sont contre le pont levant doivent le dire franchement."

[Comment des "paquebots de plus en plus volumineux" passeront-ils de plus en plus nombreux par un pont qui limite leur gabarit drastiquement?
R19]

[Si un "projet" se révèle mauvais en cours de route, s'entêter, comme toujours, serait une 2e erreur.
En France (et ailleurs), il y a des tunnels qui marchent bien, mais pas de grands ponts ouvrant et le chantier de Rouen (12 ans) ne semble pas encore éclairci.]

[Rouen:
projet de 1997
début du chantier 2004
fin prévue 2008.

Pour mémoire (courte):
8 .]

[8 , 8 ]

 

25/03/06, Benoît Lasserre, SO, p. 2-3:

Garonne-Avenir et Trans'CUB prennent acte

Dans un communiqué commun, les associations Garonne-Avenir et Trans'CUB "prennent acte des déclarations d'intention du Président de la CUB, qui reprend aujourd'hui leurs propositions répétées depuis des mois et des années, jusqu'ici en vain, à savoir de la mise en place d'une véritable concertation, inexistante depuis cinq ans comme il l'a lui-même reconnu."

"Elles constatent par ailleurs, et regrettent vivement, que les difficultés d'accès des bateaux à la rade de Bordeaux, qui résulteraient de la réalisation de ce pont, ne soient toujours pas sérieusement prises en compte alors même que le maintien de la vocation maritime de Bordeaux est enfin souhaité par le Président de la CUB."
Tans'CUB et
Garonne-Avenir "feront publiquement dans les prochains jours des propositions précises".

 

01/04/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-4:
[…]
Pour Denis Tesseire, le pont retenu est démesuré par rapport aux besoins. "C'est deux fois le pont d'Aquitaine !", dit-il en rappelant que le tablier du pont prévu fera une quarantaine de mètres de large alors que le pont d'Aquitaine n'en fait qu'une vingtaine; soit, selon lui, "l'équivalent de six voies de circulation dans chaque sens. Même si l'on consacre une voie pour les piétons et une pour un transport collectif en site propre, il en restera quatre dans chaque sens pour les voitures et les camions."
Marie-José Cazeaux, présidente de
Garonne-Avenir, enfonce le clou : "On prévoit un pont pour faire passer les bateaux, or ils ne passeront plus.
C'est la mort du port de Bordeaux." Ce qui désole Jean Mandouze, ancien marin, ancien pilote, ancien président de
Garonne-Avenir 8 . "L'avenir du port de Bordeaux n'appartient à personne. Surtout pas aux élus et gestionnaires d'un jour! Tenons compte de ce legs extraordinaire que représente le port de la Lune et ne l'hypothéquons pas d'une manière hasardeuse", souligne-t-il en demandant aux élus de faire rapidement marche arrière pour éviter une erreur qui pourrait être fatale.
[…]
Trans'cub et
Garonne-Avenir ne cachent pas leur préférence pour un tunnel à l'échelle des besoins, soit un ouvrage à 2 X 2 voies avec un couloir de secours au centre, une bande d'arrêt d'urgence de chaque coté et une rampe d'accès de 350 mètres de part et d'autre de la structure.
Un ouvrage un peu plus coûteux qu'un pont levant, mais abordable. "A Oslo, un tunnel de 675 mètres a coûté 125 millions d'euros", précise Marie-José Cazeaux.
[…]

[8 . Suite 03/04/06, ci-dessous]

03/04/06, Sébastien Marraud, Bx7, p. 3:
Trans'Cub n'a jamais caché qu'elle était contre le projet du pont Bacalan-Bastide. […] Le credo de Trans'Cub, mais aussi de l'association Garonne-Avenir, c'est le tunnel. Parce que toutes les deux estiment que le projet actuel "est de la taille de deux ponts d'Aquitaine côte à côte", que "rien ne garantit l'accès à la rade de Bordeaux" et aussi qu'un tunnel ne coûterait pas beaucoup plus cher. "Le surcoût lié au tunnel par rapport à un pont-levant, poursuit Denis Teisseire, c'est l'équivalent de quelques mois de déficit des transports publics." Enfin Trans'Cub veut avant tout une concertation. Elle brandit pour cela la charte de la concertation. "Un document élaboré par Corinne Lepage, qui fut ministre d'Alain Juppé", précise Jacques Dubos, président de Trans'Cub. Parce que selon l'association, "ce sont quelques personnes qui ont décidé du choix du projet et de l'avenir de Bordeaux pour les siècles à venir."

L'argument du tunnel

Trans'Cub & Garonne-Avenir citent deux exemples pour étayer leur argumentaire:

• Le pont de Rouen, similaire à celui du projet de Bordeaux et qui va coûter 50% de plus que ce qui était prévu.

• Le tunnel d'Oslo, dont la longueur est quasi identique à celui qui pourrait être construit sous la Garonne et qui a coûté 125 M€, malgré l'utilisation de matériaux spéciaux contre le froid. [Le projet de pont de Bordeaux coûte au départ 117 M€].

05/04/06, Benoît Lasserre, SO, p. 2-9:
[…]
Ce pont résulte, selon lui [Pierre Hurmic], du salmigondis consensuel qui règne à la Communauté urbaine. On a voulu faire plaisir à tout le monde. Au PCF avec les voies de TCSP, aux écolos avec les pistes cyclables, au lobby automobile avec deux fois deux voies pour les voitures, au lobby des poids lourds avec la perspective de 8000 camions par jour, au lobby des bateaux avec le tablier levant. Résultat : un pont surdimensionné dont on ne connaît plus la fonction véritable qui devrait être de relier deux quartiers de Bordeaux.
[…]

06/04/06, Philippe Dorthe, SO, p. 2-9:
Le dossier du pont Bacalan-Bastide démontre que le système décisionnaire des structures intercommunales est arrivé au bout de son efficacité. […]
[…]
Cet état de fait a considérablement éloigné les responsables politiques communautaires de leurs administrés. Un président de Communauté urbaine peut, dans le cadre d'un accord de gestion, appliquer une décision ne correspondant pas au besoin réel des populations et cela sans véritable impact personnel, puisque souvent élu d'une autre ville […].
On parle depuis des années du pont Bacalan-Bastide dans un brouhaha incompréhensible, mais surtout sans volonté réelle d'un débat organisé par la puissance publique. Pendant ce temps-là, le système communautaire prend les décisions avec peu de concertation, voire aucune. Ce qui nous amène à la politique "du fait accompli" […]
[…] Comment sommes-nous arrivés à se moquer aussi ouvertement des citoyens en leur expliquant qu'un pont à deux fois deux voies, avec un tablier deux fois plus large que le pont d'Aquitaine est un pont urbain dont le seul but est de relier deux quartiers d'une ville?
[…]
[…] Tout cela sans oublier la problématique de la venue des grands navires de croisière, qui, au-delà de leur intérêt économique, perpétuent la tradition portuaire de la ville.
Aujourd'hui, la manière dont ce grand dossier a été jeté en pâture à l'opinion comme irrévocable met l'accent sur le délitement de notre démocratie.
R21

08/04/06, Alain Rousset recueilli par Benoît Lasserre, SO, p. 2-3:

[…]
Oui enfin au pont et non au tunnel. Financièrement, c'est du simple au double et, sur le plan urbain, le tunnel nécessite des trémies qui provoqueraient de véritables saignées. C'est ni piétons ni vélos, c'est l'infrastructure autoroutière par excellence.
[…] Le tourisme et l'activité fluviale sont une chance véritable pour Bordeaux si on s'en donne la peine.
[…]
[…] Je souhaite enfin un vrai débat public à la CUB dans lequel je m'impliquerai personnellement. Un équipement aussi important, on le promeut, on le porte et on n'avance pas à reculons.
[…]
S'il y a un refus, on assumera nos responsabilités. Si j'avais pensé que ce projet était mauvais pour l'agglomération, si le travail d'information et de transparence avait démontré que le pont n'était pas utile, j'aurais tout aussi bien assumé la décision de le stopper.
Je crois qu'il y aura des enjeux plus importants que le pont Bacalan-Bastide à développer dans une campagne électorale.
[…] Moi je dis en tout cas que ce pont n'est pas autoroutier, c'est le bouclage des boulevards, avec la même circulation et il aura des feux de circulation aux raccordements. Son tablier n'est pas deux fois plus large que celui du pont d'Aquitaine. On passe de 26 à 42 mètres parce qu'on y ajoute des pistes cyclables, des trottoirs et un transport en commun.
Je souhaite enfin un vrai débat public à la CUB dans lequel je m'impliquerai personnellement.

[Il y aura matière. En attendant, le communiqué de Marie-Josée Cazeaux ouvre le "vrai débat" 8 , de même que la lettre d'un lecteur 8 .

19/04/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:
La première consultation sur le grand contournement de Bordeaux aura bien lieu ce printemps. Francis Idrac, préfet de Région, révélera le déroulement de l'opération mardi prochain 25 avril, entre 15 et 17 heures, lors d'un réunion largement ouverte et prévue au Palais des congrès de Bordeaux-Lac.
Le préfet tient ici son engagement, son objectif étant de définir le fuseau d'études de 1000 mètres idéal avant le milieu de l'été pour une proposition au ministre de l'Equipement et un choix définitif avant la fin de la présente année.
[…]
Ces réunions s'annoncent évidemment houleuses, en tout cas très animées.
[…]
Ce qui inquiète le plus les opposants, rappelons-le, c'est l'hypothèse effleurée ce début d'année par le préfet, à savoir une route au plus près de l'agglomération soit en zone fortement urbanisée.
Si cette hypothèse demeure, l'opposition sera vive, pour ne pas dire totale, du nord au sud. En revanche, si cette solution est abandonnée au profit d'un passage plus à l'ouest et dans des zones moins sensibles, les avis seront plus partagés.
[…]

[A l'Est, il est très facile de suivre un trajet pas encore urbanisé, comme déjà signalé, et facilement repérable par quiconque R18.]

26/04/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:
Le grand contournement, sujet de discorde entre grands et petits élus de la Gironde, au sein même de chaque famille politique? C'est la question que l'on pouvait se poser, hier, après la réunion pour le lancement de la première consultation publique de l'étude préliminaire du grand contournent de Bordeaux.
[…] l'opposition est forte. Dans l'amphithéâtre du Palais des congrès de Bordeaux-Lac, plein comme un œuf, il n'y avait guère que les grands élus — Alain Rousset, Philippe Madrelle, Hugues Martin — pour saluer cette voie autoroutière et encourager le préfet et la Direction de l'Equipement à activer les choses. […]
Dans la salle, les "petits" élus et représentants d'associations de défense — dont ceux des communes qui risquent d'être traversées — ne sont pas du tout du même avis. […]
[…]

[Qui a hypnotisé les gens, qu'ils ignorent qu'on peut réaliser un passage élégant à l'Est ? R18. Et que le bon sens soit de plus en plus loin de chez nous ?]

27/04/06a, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:
[…]
[…] [précise Jean-Pierre Dufour, vice-président du Conseil régional, membre du collectif:] "car aujourd'hui les masques sont réellement tombés. Ce n'est pas un grand contournement, c'est une super-rocade. L'intention initiale du projet est totalement détournée."
[…]
"Nous sommes les petits élus dont vous parlez mais nous en sommes fiers", ironise l'un d'eux en faisant allusion à nos écrits d'hier. Et nous ne partageons pas du tout le point de vue de ceux que vous appelez les grands élus et que l'on a vus à la tribune. Ils parlent bien mais ils sont à des lieues de ce que l'on pense sur le terrain."
[…]
La coordination souhaite que le Conseil général, le Conseil municipal de Bordeaux, la Communauté urbaine et la Région Aquitaine ouvrent le débat et se prononcent à leur tour. "Ce n'est pas une simple autoroute que l'on projette, c'est un vrai changement qui va bouleverser bien des choses, cela mérite une réflexion et un vote."
[…]

27/04/06b, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-12:
Voir "urbanisme06"
è

28/04/06a, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:
[…]
Si la voie autoroutière se réalise, l'estuaire de la Gironde sera franchi par l'un des plus grand ouvrages en béton d'Europe. Suivant le lieu et le type d'ouvrage choisis, le pont et ses inévitables rampes d'accès auront de 5 à 15 kilomètres de longueur !
A titre de comparaison, le pont d'Aquitaine mesure 1700 mètres
{P} (dont 600 mètres pour la seule partie suspendue), le pont de Millau, 2460 mètres (sur 245 mètres de hauteur), celui de l'île de Ré, 2900 mètres, le pont de Normandie, 2143 mètres, et celui de Tancarville, 1420 mètres.
Bref, si le pont le plus long imaginé par la DRE se réalise, il n'y aura bien que le pont Vasco-de-Gama, à Lisbonne, qui fera mieux avec une structure de 17,2km de longueur, dont 12,3km au-dessus du Tage.
[…]
[…] avec 57 mètres de tirant d'air pour permettre le passage des grands bateaux […].
Combien tout ça? Très cher, évidemment. Mais pour l'instant, aucun chiffre n'est avancé et il en sera ainsi tant que les choix ne seront pas faits. Et si une décision de construire est réellement prise un jour…

28/04/06b, Marie-Laure Gobin, SO, p. 2-3:
Plus de 500 personnes, pendant près de deux heures et demie, salle de la citadelle de Bourg. Jeunes, aînés, associatifs, particuliers, vignerons, "petits" élus et quelques "grands", dont tous les conseillers généraux. Mais pas le député ni le président du syndicat mixte de pays: rarement concert au pays a rassemblé autant de monde, même un soir de festival. Il s'agissait là d'un concert de non au projet de grand contournement. La Haute Gironde, à quelques unités près, non seulement a contesté la forme et le délai laissé à la consultation publique (deux mois), mais également le fond, au regard des dégâts que ces fuseaux feront dans le paysage, la vigne (trois appellations concernées), l'habitat, la qualité de la vie. Sur l'intérêt au fond qu'il y aurait à planter une autoroute de plus quand, déjà ici, les poids lourds continuent d'emprunter la RN10 et la RN137 parce qu'elles sont gratuites…
Le "manque de transparence", "la tenue des élus dans l'ignorance", "l'interruption brusque du débat public en décembre 2003 par le Premier ministre Raffarin"… : les phrases fusent.
"[…]. Quand je regarde ce plat de nouilles que représentent ces fuseaux, je préfère abandonner ce projet. Travailler comme ça, c'est faire fausse route, prendre le risque d'un gaspillage de deniers publics. Vous cassez notre cadre de vie sans avoir la certitude de régler les problèmes de circulation." [dit Jacques Maugein, maire et conseiller général de Saint-André-de-Cubzac].
[…] "Il y a des lois qui protègent les terroirs viticoles, les sites classés. Vous prenez le parti de l'illégalité, de l'Etat voyou. Vos poids lourds moldaves vont passer devant la villa gallo-romaine de PIassac ou sur la presqu'île d'Ambès. Je vais vous dire ce qu'on va en faire de votre truc! Nous mettrons un bataillon d'avocats au service des appellations. Nous ferons de la procédure et nous gagnerons la bataille, dit Jean-Claude Martin, habitant de Lansac, avocat à Bordeaux. Pour Jean-Pierre Dufour, conseiller régional vert, "c'est un moment historique. Le refus du projet est total. Il faut que le président Madrelle réalise qu'il se trompe. […]

[Bref, on n'a pas de difficulté à nous exposer la monstruosité sous tous les aspects de ces contournements autoroutiers avec ponts incorporés, de ces aspirateurs à camions, dont les motivations semblent importées d'un autre monde qui donne le frisson.

Personne n'assure le pigeon d'électeur qu'un court-circuitage du prétendu débat public ne se reproduira pas sous une forme ou l'autre: il ne manque pas de Raffarin de service pour obéir à ce genre d'ordre pendant que les citoyens se voient imposés l'inimposable.

NB:
"Le mouvement des chasseurs dénonce notamment le "simulacre de démocratie" du débat public organisé à Bourg.
Débat qui ne vise qu'à choisir une des options de tracés proposées, et non a valider l'idée même du grand contournement." (SO, 02/05/06, p. 2-5)

C'est-à-dire débat qui court-circuite le vrai débat.

Ensuite,on peut lire la page R18 qui propose, non un plat de nouilles, mais, tout simplement, l'œuf de Cristobal, un œuf respectueux du pays.]

28/04/06c, Stella Dubourg, Bx7, p. 3:
"Nous confirmons que le trafic est passé de 75000 véhicules par jour à 90000, trois mois après l'ouverture de la troisième voie du pont d'Aquitaine", précise Nancy Pascal, responsable du Centre d'Ingénierie et de gestion du Trafic. […] "Il reste une marge de progression de l'ordre de 5 à 6% à court terme, ce qui porterait le trafic journalier à 100000 véhicules. Un seuil critique pour un ouvrage à trois voies avec deux voies de circulation à ses deux extrémités". […]

03/05/06, Jean-Pierre Dufour, SO, p. 2-3:
Le grand contournement n'a de sens que si l'on accepte comme inéluctable un doublement du nombre de camions d'ici à 2018. Vous connaissez la tension sur le pétrole de plus en plus cher. La consommation des combustibles fossiles engendre un changement de climat planétaire aux conséquences dramatiques. […]
M. Philippe Madrelle, vous ne pouvez rester insensible au courage de ceux, de plus en plus nombreux, qui, dans le passé, ont souhaité ce contournement autoroutier et osent dire maintenant qu'ils ont évolué dans leur conviction. Entendez ce que les habitants du Nord-Gironde, que vous connaissez bien, ont dit en réunion publique: ils refusent de perdre la richesse de leur cadre je vie pour des camions.
Le "tout routier" a vécu pour laisser la place à un partage équilibré de l'espace. Le rail et le maritime peuvent remplacer les camoins supplémentaires. Croire qu'on soulagera les nuisances actuelles en ouvrant une autoroute payante de plus est une illusion.
M. Alain Rousset, un grand contournement autoroutier ne pourrait que susciter, à chaque échangeur et le long des radiales, toutes les convoitises de construction et d'urbanisation imaginables. Prétendre que le projet ne contribuera pas à accroître l'étalement urbain, c'est se donner bonne conscience tout en organisant la catastrophe.
[…]
M. Hugues Martin, il est difficile de comprendre que vous apportiez votre soutien à un projet comme le grand contournement dont vous savez qu'il deviendra inexorablement une super-rocade, ouvrant à l'urbanisation plus du double de la surface actuelle des villes de la périphérie. Bordeaux a beaucoup à y perdre et rien à y gagner.
[…]

[Le premier "grand contournement", est en quelque sorte le trio A10, rocade ouest et "pont Chaban" — ce dernier aussi, ne l'oublions pas, à dupliquer avec chaque contournement par l'ouest.
On envie sa postérité, mais taie l'utilité et les dégâts environnementaux de ses copies éventuelles.
Aujourd'hui, une seule autoroute Chaban, avec son unique pont Chaban, n'est-elle pas suffisante, dans le fragile paysage autoroutier de notre département, pour faire rouler les camions du nord au sud de l'Europe et dans l'autre sens?
Outre qu'ils pourraient aller rouler ailleurs, ils devraient rouler autrement.]

04/05/06, SO, p. 2-6:
Une décision de justice pourrait fort bien compromettre l'ensemble du débat […].
Francis Idrac, le préfet de région, a rejeté en bloc cette éventualité […] affirmant que rien ne pourra désormais stopper la machine. […]. "Faux!", répondent Aquitaine Alternatives, la Sepanso, la CLCV et Bassin d'Arcachon Ecologie, les quatre associations girondines à l'origine de l'action en justice.
"[…] le tribunal administratif de Bordeaux, lui, [a réceptionné le dossier] le 30 janvier dernier et devrait le traiter dans un temps relativement court."
Ces associations ont déposé leur recours à la mi-2004, suite au grand débat public organisé en 2003 et interrompu avant la date de clôture officielle par Gilles de Robien, alors ministre de l'Equipement. Ce dernier avait pris la liberté de ne pas en attendre les conclusions officielles pour révéler la décision inscrite au Comité interministériel d'aménagement et du développement du territoire (CIADST). A savoir, un grand contournement par l'ouest.
[…]
[…] "S'il y avait eu une telle unanimité lors du grand débat public, vous pensez qu'il y aurait une opposition aussi forte à la concertation aujourd'hui?"
Les associations comptent donc sur le tribunal administratif pour dire si ce débat s'est déroulé selon les règles en vigueur, si le calendrier a été respecté et si le public a été informé comme la loi l'impose. A titre d'exemple, Aquitaine Alternatives cite l'étude environnementale qui doit être obligatoirement présentée au public avant tout projet de cette ampleur. Une étude que les défenseurs de la nature affirment n'avoir toujours pas pu consulter.

recours contre interruption débat
débat truqué
è

05/05/06a, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:
[…]
[…] [Yan Le Goaster, directeur de la Fédération des grands vins de Bordeaux, précise:] "Laissez-nous le temps de réagir. Nous sommes sous le choc. Comme tout le monde, nous découvrons juste les tracés. Il n'y a pas eu de concertation préalable. Aucun responsable, aucun président n'a été contacté pour l'étude des fuseaux. Ce qui aboutit à des aberrations incroyables comme celle de Margaux, où l'autoroute coupe tout simplement le domaine en deux."
[…]
Selon [Xavier Carreau, président du Comité régional de l'Inao], aucun des tracés présenté à ce jour n'est acceptable. L'inao va donc se prononcer contre la destruction des vignobles et le faire savoir. […] Comme nous l'avons fait pour le grand contournement de Lyon", dit-il. "Les Côte-Rôtie étaient elles aussi menacées de disparaître sous une autoroute. Tous les vignobles de France se sont mobilisés. Les Côte-Rôtie ont été sauvées."
vignobles
concertation nulle
INAO

05/05/06b, SO, p. 2-7:
Pour Trans'Cub et
Garonne-Avenir, le non-accueil du navire "Crystal-Serenity" à Bordeaux place de la Bourse, constitue à la fois "une trahison des engagements pris envers les armateurs et une aberration économique" susceptible de "ruiner la réputation et la fréquentation à venir de l'escale de Bordeaux."
"Le coût annoncé du dragage (100000€) dont la non-réalisation est présentée comme responsable de cette situation, n'est rien en contrepartie du chiffre d'affaires rapporté par l'escale de tels navires. Faut-il pourtant faire du Port autonome un bouc-émissaire ? Les vraies raisons ne résident-elles pas dans l'absence de volonté tant des responsables économiques que politiques de développer la croisière à Bordeaux, contrairement à tous les autres ports français. Jusqu'à quand Bordeaux restera-t-il à la traîne?" demandent Trans'Cub et
Garonne-Avenir.

Trans'Cub, Garonne-Avenir, croisières

[Les "vraies raisons"? Mais les vraies raisons des vraies raisons?

"L'absence de volonté" a ses raisons. Certes, c'est un mal français et de notre temps.
Mais faire son métier à divers échelons du Pab, de la Cub, de la mairie…, en occupant des emplois techniques et politiques pour lesquels on est payé, comme dans une autre profession, cela coûte-t-il tant de "présence de volonté" ? La paresse peut-elle expliquer tout?

On se rappelle les péripéties de la "bataille du pont des Quinconces", et les diverses marques d'irrespect qui, dans un passé encore récent, ont souillé les paquebots (appelés "caisses à savon"), et donc leurs passagers et les armateurs qui nous amènent des visiteurs 8 .

L'exclusion de ces derniers venant visiter notre ville nous rappelle que l'Histoire est riche en exclusions diverses perpétrées à toutes les époques. Si les raisons des raisons de haïr les paquebots et donc leurs occupants étaient de cet ordre, elles appartiendraient au psychologique de bas niveau: rien de quoi être fier.

Au moins, elles dénotent une absence de sens de l'hospitalité propre à certains sauvages.]

05/05/06c, Michel Suffran (cité par Christian Seguin), SO, p. 2-8 :
[...] Juppé a compris que la ville devait être un lieu d'échange hors de la pieuvre automobile.
Il l'a rendue vivante, vivable, sans la défigurer, comme a pu se rendre coupable l'abominable Mériadeck. Il lui a donc fallu un certain culot. Dans ma ville rêvée, au-delà de toute nostalgie, il n'y a pas de pont levant à l'endroit de Bacalan. Aucun armateur ne risquera ses navires vers cette sorte de piège. Signer ainsi la fin d'une vocation maritime est un acte sacrilège. Je le dis avec regret sans attaquer personne. Peut-on accepter que Bordeaux soit condamnée à dresser une vitrine au garde-à-vous en contemplant un port mort?
[...]

["Dans sa ville rêvée", Michel rêve de toute évidence. A son tour, le lecteur croît rêver: on est quitte. Qu'en pense Descartes?]

Voir ci-dessous 05/05/06d.

05/05/06d, SO, p. 2-8 :
L'occasion était trop belle pour Hugues Martin. Hier après-midi au bureau de la Communauté urbaine de Bordeaux, le maire de Bordeaux a apostrophé Alain Rousset à propos des déclarations de sa directrice de cabinet, Isabelle Boutineau, relatées dans Sud Ouest (3 mai). Celle-ci comparait le pont levant Bacalan-Bastide à l'ex-pont des Quinconces et à l'ex-métro Val, deux projets fortement rejetés par la population bordelais. En présence de l'intéressée et des vice-présidents de la CUB, Alain Rousset a répondu à Hugues Martin qu'il "ne se reconnaissait pas dans ce propos", mais qu'il maintenait toute sa confiance à sa principale collaboratrice. Et il a redis que le pont voie le jour.

Voir ci-dessus 05/05/06c.

09/05/06a, Philippe Madrelle (recueilli par Rodolphe Wartel), SO, p. 2-3:
[…] Le préfet et la Direction départementale de l'Equipement allument des feux de provocation.
On ne m'a jamais présenté ce dossier. Je défends la philosophie du grand contournement. pas ce tracé. Et je désapprouve la méthode utilisée par l'Etat. […]
[…]
La saturation de la rocade est estimée en 2015 à huit heures cumulées de bouchons par jour… avec l'hypothèse de la rocade à 2 x 3 voies. Le doublement du trafic poids lourds est prévu tous les sept ans.
[…] Je tiens à dénoncer cet argument selon lequel on ne circulera plus en voiture. Avec Toyota, la voiture à piles à hydrogène est prête. Il y aura toujours des voitures. Pour le ferroutage, il faudrait refaire les ouvrages d'art. Quant à la voie d'eau, ce type de transports ne se fera pas du jour au lendemain. Si on ne fait rien, que dira-t-on de nous dans trente ou quarante ans?
[…] Je ne peux pas soutenir des projets qui vont provoquer autant de nuisances.
[…]
Nous avons donné un avis favorable pour le passage à l'ouest. L'aéroport est à l'ouest, l'accès aux plages, les universités, le centre hospitalier régional… […]
[…] Le Conseil général, qui s'est prononcé à l'unanimité sur le projet de grand contournement, ne peut pas avaliser ce projet proposé.
[…]

Le Pont Bacalan-Bastille

[…] "Je m'étonne de voir construire quelque chose d'aussi grandiose", confesse Philippe Madrelle.
[…]
"N'y avait-il pas une autre solution qu'un pont levant?", interroge Philippe Madrelle. "Le tunnel me paraîtrait mieux adapté…"

Ouest
Suite 10/05/06 ci-dessous.
Madrelle, contournement & pont baba

09/05/06b, C. C., SO, p. 1-7:
[…]
[…] Cette super-rocade […], permettrait de désenclaver le Médoc. Nulle part en France il n'existe un estuaire de 110 kilomètres sans franchissement..., et on en discute depuis des décennies!
[…]
Souvenons-nous du pont Vasco de Gama à Lisbonne (17 kilomètres), inauguré en 1998, ou du récent viaduc de Millau: avant, tout le monde est contre; après, l'enthousiasme est général.

10/05/06a, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-4:
[…]
[…] Beaucoup reprochent au président du Conseil général de ne pas dire l'entière vérité lorsqu'il déclare ignorer totalement les différents tracés en projet (voir notre édition d'hier). Les mêmes lui reprochent, en prenant cette posture, de s'être exonéré de son pouvoir de tirer le signal d'alarme lorsqu'il était encore temps.
[…]
Hugues Martin se dit moins inquiet aujourd'hui des critiques de Philippe Madrelle que de "son manque de contre-proposition" […]
[…]

Madrelle, contournement, pont baba

10/05/06b, Stella Dubourg, Bx7, p. 3:
Cette concertation légale, entamée depuis 1999 n'ayant reçu que très peu de manifestations sur les registres officiels (six seulement), la CUB a dernièrement accepté que la concertation qui devait s'achever fin mai soit prolongée de deux mois. "[…] Cette concertation est indigente", assurent les conseillers municipaux Verts. "Nous considérons que les habitants ont leur mot à dire […]."

[Une comparaison des deux "concertations" (ou qualifiées de telles: contournement et pont levant) permet de prévoir (beaucoup de faits sont prévisibles dans les affaires de la CUB) la réaction des "concertés" et donc plus ou moins le résultat de ladite concertation.

La grande rocade, qui n'ose pas dire son nom, est, disons concrète pour les victimes. Si l'on a la franchise d'avertir des propriétaires-exploitants agricoles que leurs propriétés sont condamnées à être rasées, ou que leurs demeures vont se retrouver à 50m d'une nouvelle autoroute (laquelle, comme d'habitude, sera repoussée loin des pénates des personnages politiques), ou que leur village subira un de ces traitements écologiques, les victimes, tout de suite, peuvent visualiser le danger que la menace représente pour leur gagne-pain, leur avenir et celui de leurs descendants — même s'ils n'en saisissent pas déjà l'ampleur pour le futur humain de la région et du pays dans son ensemble. Alors, ils se livrent à beaucoup "de manifestations" et d'inscriptions. Ils sentent qu'on ose s'attaquer à leur cadre vital — et croient que les technocrates cherchent à humilier les terriens en leur expropriant des hectares à perte de vue.

Inversement, qui comprend, qui sent l'importance pour le présent et l'avenir de barrer (c'est bien le mot) et de tuer (en faire un cimetière) la rade de Bordeaux?
Les Marseillais n'ont pas osé barrer d'un pont levant leur vieux port historique (antique, même, comme Bordeaux): ils l'ont sauvé grâce à un tunnel, dont beaucoup de Bordelais ignorent l'existence et, qui se rembourse par péage...
A Marseille, on n'a pas eu besoin de leur faire un dessin (ni une maquette): ouvrant, levant, roulant… à quelques mètres de leurs nez, c'est-à-dire en travers du gosier, ils l'auraient eu, leur pont gérant le trafic en travers du port. Mais, ils ont compris parce que, comme dans le grand contournement, ils ont pu visualiser, donc comprendre et repousser une assez bonne partie du danger.

Ce n'est pas le cas des bourgeois de Bordeaux.
On y parle de référendum pour sauver la rade. Se demande-t-on comment les administrés de Gastounet, qui l'aimaient, auraient voté s'il leur avait proposé un pont avec référendum à la clé: pour le tunnel, rationnellement, ou pour le pont, sentimentalement? Plus près de nous: qui n'a pas vu Chaban, au début de son règne, faire l'article pour ses maquettes de Mériadeck devant un parterre de Bordelais (et Bordelaises) ravis sans rien comprendre à la menace, que des prophètes à reculons stigmatisent aujourd'hui. Bordeaux aurait de toute façon voté pour Chaban, c'est-à-dire pour Mériadeck, encore plus massivement qu'à Marseille. Et aujourd'hui, pour les maquettes d'un pont levant, rejeté par des seuls initiés?…]
8

11/05/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-24:
[…]
"En affirmant que l’autoroute ne pas serait que dans les zones non plantées ou dessous, par le biais d’un tunnel, ils pensaient que les viticulteurs avaleraient plus facilement la pilule, se souvient un représentant de l’lnao de Valence. Les viticulteurs ont tout refusé en bloc. Même le tunnel, en démontrant qu’un passage sous terre serait pire encore puisqu’il bouleverserait tout au niveau hydrologique."

L’affaire a fait tant de bruit que l’Inao s’est saisi du dossier au niveau national et que toutes les régions viticoles françaises ont réagi. Bilan: à Lyon, on ne parle plus de la voie de contournement ouest.
"Nous avons remporté la première manche, mais cela ne signifie pas que nous avons gagné, analyse Christophe Bonnefond, le nouveau président du syndicat d'appellation Côte-Rôtie. Le dossier a été mis au placard, mais il peut en ressortir."
[…]

[L'Ouest fait fortune dans l'Administration: est-ce parce qu'il entraîne de plus gros travaux; et donc de plus gros retours d'ascenseurs?
Qu'on aille point dire qu'on es pressé.
R18]

contour à l'Ouest de Lyon
INAO
è

12/05/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-4:
[…] Pour Jean-Pierre Dufour, porte-parole de la coordination des élus opposés au projet, la réponse est claire: "Il n 'y a plus de débat puisqu'il n'y a plus d'échanges. Même Philippe Madrelle [09/05/06a, ci-dessus], pourtant porteur du projet depuis toujours, est opposé à tous les tracés. Alors à quoi bon poursuivre la concertation?"
[…]
Reste à savoir si tout cela peut se rattraper dans le dossier contournement. "Il faut reprendre la campagne d'explications, mener un gros travail chirurgical pour trouver de meilleurs tracés, estime Alain Rousset. Il faudrait peut-être aussi nommer un monsieur Bons Offices pour orchestrer la réflexion et jouer si nécessaire le rôle de médiateur."

13/05/06, SO, p. 2-4:
A 18 heures hier, plusieurs collectifs de particuliers, associations de riverains, se sont donnés le mot afin de manifester leur mécontentement face au projet de grand contournement. […]
[…]
"C'est la première manifestation d'une série qui promet d'être longue tant que les autorités n'auront pas pris conscience que ce tracé ne convient à personne", confiait un organisateur entre deux tracs donnés à des conducteurs malgré tout favorables à ce mouvement.

16/05/06a, SO, p. 1-10:
[…] Après des prises de position très politiques, parfois démagogiques, pour un non massif à tout contournement, le préfet doit recadrer le débat. La fédération de toutes les appellations girondines a reconnu l'intérêt de cette super-rocade, mais, vu l'absence de concertation, s'oppose à tous les fuseaux. Au moment où la viticulture demande des aide jour arracher (et distiller) — le contribuable européen paye —, il sera difficile d'expliquer qu'aucun hectare de vigne ne saurait être touché — par principe — par un projet d'intérêt public…

arracher et distiller

16/05/06b, le préfet, recueilli par Rodolphe Wartel, SO, p. 2-3:
[…] Dans tous les cas, [le préfet] l'affirme: des dizaines, "voire des centaines d'hectares" de vigne devrons être sacrifiés en Blayais. Enfin, si aucune solution ne se dégageait à l'automne, il n'exclut pas de "reposer la question de principe" de ce grand contournement.
[…]
[…] On voit mal comment faire passer dans le Blayais une autoroute sans que cela entraîne l'arrachage de quelques dizaines, voire quelques centaines d'hectares de vigne. Mais rapportons tout ça dans le contexte de l'arrachage…

R. W.~ Imaginons un scénario: aucun tracé ne s'avère possible en raison des contraintes. Pourriez-vous ne délivrer aucune hypothèse au gouvernement?

Le gouvernement attend un fuseau, mais le débat fera peut-être ressortir que le fuseau proposé comporte tant d'inconvénients qu'il faudra alors se reposer la question de principe de ce grand contournement. Au vu de l'analyse que l'on fera, je vais traduire l'expression de concertation en hiérarchisant les options.

[Il semble qu'on veut faire oublier 2004, année de la rupture par le ministre de ce "grand débat" bidon (à la Médoquine!…) pour non conformité des avis citoyens escomptés.
On a compris que tout n'est qu'une mise en scène pour mystifier le citoyen à qui les gouvernants veulent faire croire à la démocratie, sous forme de "concertation" déjà "concertée" depuis toujours.
Le hic est qu'on n'arrive pas à faire croire aux Français du terroir qu'ils sont de l'avis des ministres technocrates.

Si l'on admettait (cela se pourrait en démocratie) que les contribuables ont droit d'avoir leurs opinions, surtout s'ils sont les premiers concernés, on admettrait aussi qu'un "haut" fonctionnaire aurait le droit de revenir bredouille et de "ne délivrer aucune hypothèse au gouvernement". Mais on vous le dit, il faut des "options hiérarchisées" à tout prix!

Pour en imposer une, il en faut au moins deux pour donner l'illusion d'un choix.

L'Ouest et l'Est, ils sont naturellement deux, mais on en a supprimé artificiellement un (concertation?), d'où le besoin du plat de nouilles pour faire trébucher les cultivateurs.

Au début du texte, on note la possibilité, honnêtement évoquée, "de reposer la question de principe" "si aucune solution ne se dégageait" (c'est-à-dire la mise en doute du bien fondé d'un contournement, Ouest ou Est, qui n'avait pas été posée très clairement).
A la fin du même texte, "la question de principe" disparaît au profit d'une "hiérarchisation des options". Mais ces options, n'est-ce pas le gouvernement qui les prépare sous forme de plat de pasta?]

Un pays où ne peut passer d'autoroute sans ruiner l'écosystème et l'économie viticole, c'est un pays, dira le premier venu, où l'on ne doit faire passer que des voies départementales. Mais qui ne sait qu'on peut faire passer toutes les voies du monde n'importe où, à condition de les hiérarchiser à souhait.
Voir 17/05/06 ci-dessous.]

contournement modicus

17/05/06, SO, p. 2-4:
Comme prévu, le comité régional sud-ouest de l'Inao s'est réuni sous la présidence de Xavier Carreau et a longuement abordé la question du grand contournement […] Le comité reconnaît "l'intérêt général d'un grand contournement de l'agglomération bordelaise", mais "regrette que l'élaboration des différents fuseaux proposés par les services de l'Etat, n'aient, à ce jour, pas fait l'objet de consultations préalables, tant auprès de l'INAO, qu'auprès de la filière agricole". Pour le comité "les différentes propositions provoqueraient une atteinte définitive aux terroirs de plusieurs appellations d'origine contrôlées sans qu'aucune solution alternative n'ait été étudiée et proposée."
Le comité a officiellement demandé que ce dossier soit inscrit à l'ordre du jour de la prochaine séance du Comité national des vins et eaux de vie de l'INAO les 1r et 2 juin prochains "et qu'une positon très ferme soit prise en faveur de la préservation des terroirs viticoles".

INAO

19/05/06a, SO, p. 2-2:
Dans une lettre distribuée aux Cubzagais, le maire et conseiller général de Saint-André-de Cubzac, Jacques Maugein, fait état d'un courrier adressé au préfet d'Aquitaine dans lequel il met sa démission dans la balance. "Les circonstance m'obligent, pour la première fois de ma vie, à combattre le préfet sur un grand projet, écrit M. Maugein. Ce combat peut me conduire, la mort dans l'âme, vers la démission de ma fonction."

19/05/06b, SO, p. 2-3:
Hier soir, le Conseil municipal de Macau a adopté à l'unanimité une motion pour dénoncer le projet. Dans la même soirée, à Labarde, une réunion publique organisée par des riverains et rassemblant une centaine de personnes informait le public des risques d'un tel équipement sur le territoire médocain.
[…]

24/05/06, Karine Menego, METRO, p. 3:
Bernard Madrelle, député-maire de Blaye, critique vertement l'attitude du préfet quant à la gestion du débat public […] l'élu socialiste déclare que "le préfet poursuit dans sa méthode fondée sur la provocation et le mépris". En réponse aux nombreuses critiques sur le passage de cette superocade prévu au milieu de terres viticoles, Francis Idrac a affirmé la "nécessité" de procéder à l'arrachage "de quelques dizaines, voire de quelques centaines d'hectares de vigne".

02/06/06a, cité par Jean-Paul Vigneau, SO, p. 2-12:
[Pierre Hurmic:] "L'exécutif du Département me paraît fort mal connaître le dossier car désengorger la rocade ou faciliter l'accès de Bordeaux n'a jamais été le but du projet, c'est d'un grand contournement qu'il a été toujours été question. Des documents de la DE datant de 2003 en font foi. Je peux fournir des doubles à ceux lui l'auraient oublié."

But contournement

02/06/06b, Marie-Claude Aristégui, &, Benoît Lasserre, SO, p. 2-12:
[…]
[…] Mais le président de la CUB ne cache pas que cette concertation à ses yeux restée trop confidentielle (avant sa présidence) et prolongée à sa demande jusqu'à la fin juillet, n'est sans doute pas de nature à remettre en cause l'existence du projet. "Je ne pense pas qu'il y ait ce risque et je ne le souhaite pas", ajoute-t-il, en estimant d'ailleurs que les adversaires du pont levant ne parviennent visiblement pas à déclencher d'énormes mouvements de foule.
Un avis partagé par le maire de Bordeaux Hugues Martin, qui rappelle que, lors d'un récent sondage sur l'action municipale, "89% des gens interrogés se sont prononcés favorablement.
[…]"
Son homologue de Cenon, Alain David, ne pense pas lui non plus que ce prolongement de concertation va changer la donne: "Par voie d'affichage et de bulletin municipal, cette concertation avait été largement annoncée depuis le début et elle n'a pas vraiment intéressé la population.
Les habitants de Cenon ne m'en parlent jamais, ils ont d'autres préoccupations.
Il n'y a que des individualités qui mobilisent les énergies". […] Alain Rousset ajoute que les habitants de l'agglomération auront tout le temps de s'exprimer en 2007 lors de l'enquête d'utilité publique. Entre-temps, il aura signé (sûrement cet automne) le marché du pont avec l'entreprise GTM.

On savait que les "Français sont des veaux" et qu'aucune cause abstraite ne les émeut en nombre. Qui plus est, une proportion confidentielle de population est au courant de la question posée et de ce qu'elle représente (voir la "Résistance"…).

Ce n'est pas un pont abstrait dont la nocivité est inconnue des électeurs et perçu comme un danger lointaine qui remue les foules. Ce qui les remue, c'est l'image connue d'une autoroute écrasant le vignoble familial et polluant la campagne alentour. Il est donc logique d'observer plus de résistance au contournement qu'au pont, qui, pourtant, sans bruit, sans "changer la donne", par sa simple présence où qu'on l'implante dans le port, transformerait la rade en cimetière.

Les politiques peuvent-ils présenter cette absence de mouvements de foule (dans les deux sens) comme un blanc-seing les autorisant à faire n'importe quoi de défigurant et catastrophique pour l'avenir de Bordeaux? — "Qui ne dit rien…"; mais on peut tout simplement ignorer le danger.

N'étant pas contrôlés par un contre-pouvoir, les élus sont donc plus responsables de leur action du fait que la population, à l'apathie revendiquée, les laissent justement faire n'importe quoi. En toute conscience, ils doivent être leur propre contre-pouvoir, ce qui peut les amener à voter contre "la ligne générale"… R21.

Qui ne voit pas que cette passivité citoyenne peut découler du sens de l'inutilité de ce droit à l'opinion qu'on leur octroie du moment que les jeux sont déjà faits, bien qu'on parle encore hypocritement de concertation (et qu'Entre-temps, il aura signé… le marché du pont)? Scénario classique §.

Dans un sondage (plus ou moins biaisé parfois…), un administré peut ne pas être d'accord sur un point, le pont par exemple, tout en étant favorable dans un fort pourcentage à la gestion générale de la ville.

On rencontre de plus en plus de Bordelais allergiques au pont dès qu'ils se rendent compte de ce qu'on leur impose, et de plus en plus d'élus partageant cette opinion dans leur for intérieur. Seulement, les citoyens peuvent être plus libres d'exprimer leurs opinions, mais les élus, d'un groupe surtout, bien moins.

Pour que la population se rende compte des implications, il faudrait que l'information circule en grand comme dans une vraie concertation, et pas confidentiellement comme dans une prolongation factice dont le but est de pouvoir dire que "la concertation ne va pas changer la donne." §]

02/06/06c, SO, p. 2-2 :

[...]

Les moments forts de cette campagne de concertation [sur le pont Bacalan-Bastide], qui s'achèvera en juillet, seront les deux réunions prévues les 8 et 15 juin. Mais Alain Rousset, comme le maire de Bordeaux Alain Juppé, se disent confiants. Aucun des deux n'a en effet ressenti une énorme hostilité envers ce projet, ce qui n'avait pas été le cas avec le projet de pont aux Quinconces, souhaité par Alain Juppé en 1998.

[Mais, si, au lieu de cacher le projet de tunnel???]

08/06/06, SO, p. 1-5:
Des associations de défense de l'environnement […] ont publié hier un communiqué lançant un appel en faveur d'un "moratoire autoroutier" sur tout le territoire français.
[…] Cette manifestation devrait réunir aussi les opposants au grand contournement autoroutier de Bordeaux, […] et à d'autres projets autoroutiers sur le plan national. […]
Les organisateurs souhaitent que ''soit lancé un débat national sur les transports". Pour eux, les autoroutes sont "des infrastructures d'une autre époque" et les ressources qu'elles nécessitent seraient mieux employées "dans la recherche sur les économies d'énergie […]"
[…]

09/06/06, Benoît Lasserre, SO, p. 2-6:
[…]
Pro et anti-pont levant n'ont, bien sûr, pas fourni la même explication à cette désaffection citoyenne. "Les gens estiment que le projet est bouclé et que rien ne changera quoi qu'ils puissent dire," selon Stéphane Lhomme. "Comment peut-on parler de concertation quand il n'y a qu'un a qu'un projet?" demande Fabienne Vassel, présidente de Cap Bastide, tandis que son homologue de Garonne-Avenir, Marie-José Cazeaux, déplore que la CUB n'ait envoyé ni convocation ni document explicatif.
Tel n'est pas l'avis des avocats du pont, à commencer par Alain Rousset. "On sait que les gens viennent surtout dans les réunions quand ils sont hostiles au projet. S'il y a si peu de monde, c'est sans doute parce que la majorité des habitants est favorable au pont." "En 1987, quand nous disions qu'il fallait un tramway plutôt qu'un métro VAL, qui était avec nous?" lance, furieux, Denis Teisseire de Trans'CUB.

15/06/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:

14/06/06, SO, p. 1-2:
La carte des fuseaux proposés à la concertation illustre mieux les difficultés à résoudre et l'importance des réactions aujourd'hui.
Il est impossible de faire passer une nouvelle autoroute sans faire de la casse.
Aucune zone viticole (au nord) n'échappe aux tracés proposés. "II faut inévitablement enjamber l'estuaire de la Gironde, à la fois zone protégée (Natura 2000) et zone humide, frôler des zones industrielles avec des unités de type Seveso, donc dangereuses), traverser ou longer de près des zones déjà fortement urbanisées, contourner des zones interdites ou à risques, comme le camp militaire de Souge, un centre d'essais d'engins et de propulseurs ou encore des dépôts de poudre et explosifs.

[Pouvait-on prévoir un revirement d'opinion si complet et donc une fuite si grande d'électeurs, appelés ici simplement "difficultés à résoudre" "l'importance des réactions aujourd'hui." Du temps a passé depuis les premiers dessins de fuseaux essayées sur des photos aériennes. Du temps devra passer avant que les choses se retrouvent sous les mêmes rapports, à tous points de vue.

En attendant une solution d'ouverture abordable à l'ouest, il serait toujours plus possible et intelligent de délester les voies départementales par l'Est grâce au pont Latresne 8 — pour des difficultés et pour une somme dérisoires au lieu de commencer par payer quelque 1,6 milliards € pour le droit de s'entêter d'emblée par l'ouest.]

15/06/06, Jean-Paul Vigneaud, SO, p. 2-3:
[…]
Pour mieux comprendre, un grand retour en arrière s'impose. En 98-99, Philippe Madrelle et Alain Juppé harcelaient Jean-Claude Gayssot, le ministre de Equipement de l'époque, pour obtenir chacun de leur côté un franchissement: l'un pour enjamber l'estuaire (
le pont "Madrelle"), l'autre pour franchir la Garonne dans Bordeaux (le pont "Juppé"). "OK, leur répondait alors le ministre, mais mettez-vous d'accord entre collectivités, l'Etat pourra alors sérieusement discuter avec vous."
D'où le fameux accord dont on parle tant aujourd'hui. "Un accord de soutien politique conjoint et solidaire sur la construction d'un nouveau
pont sur la Garonne choisi par la CUB et d'un grand contournement choisi par l'Etat", précise Philippe Madrelle.
Cet accord a été signé début juin 99. Philippe Madrelle (au nom du Conseil général) et Alain Juppé (au nom de la CUB) s'engageaient à travailler ensemble sur les deux réalisations. En faisant tout de même un petit couac au passage. Alain Rousset, bien que vice-président de la CUB, n'était pas invité à élaborer cet accord, mais seulement à le cautionner. Ce qui l'avait forment vexé, d'autant plus qu'il était déjà président du Conseil régional et donc inévitablement appelé, un jour, à participer au financement des réalisations concernées.
Ce qui se déroule aujourd'hui ne manque donc pas de piquant. Philippe Madrelle est le seul signataire encore en exercice au poste où il était. Son cosignataire Alain Juppé a quitté Bordeaux, a été remplacé par Hugues Martin (aujourd'hui "seulement" député-maire de Bordeaux) puis Alain Rousset a pris la présidence de la Communauté urbaine de Bordeaux. Et c'est donc à Alain Rousset d'appliquer aujourd'hui un accord pour lequel il tordait le nez il y a sept ans!
[…]

[Mais ses pouvoirs ne sont plus les mêmes, sur les choses, sur les gens: le temps, vous dis-je…]

voir extrait metro ci-dessous

15/06/06b, Karine Menego, METRO, p. 06:
[…]
[…] Elle [une militante] s'est par ailleurs déclarée satisfaite que, hier, Philippe Madrelle, le président du Conseil général (et pilier historique du projet) ait annoncé qu'il souhaitait
arrêter une concertation plombée par des intérêts particuliers.
La satisfaction est double: pour les Verts, puisque le chef du département a aussi indiqué qu'il
retirait ses crédits destinés au futur pont Bacalan-Bastide : "On va faire en sorte qu'il y ait un effet boule de neige. Depuis ce revirement, le projet n'est plus porté politiquement", a déclaré le conseiller municipal bordelais Pierre Hurmic. Elus et militants sont invités à se rassembler devant la préfecture lundi après-midi. "On attend plusieurs milliers de personnes", a indiqué Frédérique Terrasse.

20/06/06, SO, p. 2-3:
<
[…]
"[…] Quel événement d'une particulière gravité a-t-il pu pousser le président Madrelle à abandonner de manière autocratique toute idée de débat et de concertation avec les conseillers généraux du jour au lendemain?
"[…] Cela s'apparente plus à de l'opportunisme politique et à de la gestion d'image, en oubliant le vote unanime qu'avaient émis, sur ce dossier, les conseillers généraux en séance plénière en 2003", poursuit Nicolas Florian [président du groupe UMP].
"[…]

"Aujourd'hui le président MadreIle reproche au préfet les ternes de la concertation dont l'objet même est de recueillir l'avis des différents acteurs locaux sur la base de plusieurs tracés proposés. Fallait-il n'en proposer qu'un pour obtenir l'agrément du président du Conseil général? D'ailleurs, Philippe Madrelle a-t-il un tracé à suggérer? […]"

[Il ne faut pas oublier les raisons plus ou moins classiques, ou l'absence de raisons, qui poussent des "élus" à voter comme un seul homme; quitte à se demander en eux-mêmes par la suite pourquoi ils ont bien pu voter ainsi 8 .

L'électeur peut supposer que pour faire ce volte-face, un élu de son expérience doit avoir, parmi tant de photos aériennes, "un tracé à suggérer". Reste à le projeter sur le terrain où vocifèrent tous ces citoyens. Question d'ironie.]

21/06/06, SO, p. 2-3:
La réponse du berger Madrelle n'a pas traîné. […]
"Quant au projet que je continue à penser nécessaire et inéluctable, sous une forme préalablement débattue et acceptée par les populations concernées, conformément à la procédure du grand débat public préalable, il n'aurait pas survécu aux provocations qui ont été mises sur son chemin, que ce soit sciemment ou imprudemment", poursuit M. Madrelle.
J'ai donc logiquement demandé à M. Perben un moratoire : c'est-à-dire le retrait des propositions de tracés actuelles; libre à lui de relancer le projet, conformément à la loi et aux procédures de concertation qu'elle prévoit.
[…]"

21/06/06a, Jean-Pierre Déroudille, SO, p. 1-8:
[…]
[…] Jean-Louis Carrère [premier vice-président PS en charge des transports] affirmait ainsi la détermination du Conseil régional l'Aquitaine: "Les prévisions de flux autour de l'agglomération bordelaise, tenant compte des projets collectifs en cours et à venir, montrent que le trafic ne pourra s'écouler à l'horizon 2020 même avec une rocade mise à deux fois trois voies." […].

21/06/06b, Oriane Dupont, 20mBx, p. 3:
[…] Le grand contournement de Bordeaux, qui devrait être réalisé pour 2020, ne convient à personne. Pourtant, il est nécessaire à tous. Cette voie de desserte est indispensable car la rocade risque la saturation en 2015. Au total, 8500 poids lourds passent chaque jour la frontière espagnole et polluent Bordeaux. Et certaines zones — dont le Médoc — ont besoin de cet axe pour sortir de l'isolement.
[…]
14 mai 2004, Le ministre des transports donne son accord pour la réalisation du projet avant même que la commission n'ait rendu son rapport.
[…]

22/06/06, Bx7, p. 3:
"Tentative d'assassinat", scandent les responsables du château Cantemerle, magnifique demeure médocaine du 18e siècle, dont le vignoble s'étend sur 90 hectares sur les communes de Macau et Ludon. Ils viennent de constater que l'un des tracés du projet de contournement autoroutier par l'ouest de l'agglomération bordelaise raye purement et simplement le château de la carte. "Outre la valeur patrimoniale inestimable du domaine, c'est l'ensemble des Grands Terroirs Viticoles français qui est menacé", assure Philippe Dambrine, directeur de Cantemerle. "Tous les élus du Médoc sont unanimes pour dénoncer cet incroyable projet et manifester leur opposition résolue à un itinéraire qui fait disparaître, ou ampute, des dizaines de propriétés de grand renom".

24/06/06, SO, p. 2-6:
[…] le pont Saint-Jean, mis en service en 1965, a besoin de se refaire une santé. Hier matin, le conseil de CUB a entériné l'ordonnance proposée par les services techniques, qui s'élève quand même à 2,9 millions d'euros. La posologie pour remettre le pont sur pied prévoit d'ajouter des éléments préfabriqués en béton dans chacun des trois caissons de l'ouvrage, le colmatage des fissures et le changement des appareils d'appui des piles. […]

[En lumière des compétences personnelles connues et des méthodes de réflexion consulaires imposées, on interprétera à sa façon le fait que "le conseil de CUB ait entériné — sans y toucher un iota — l'ordonnance proposée par les services".

D'autre part, on se doute que ce pont de 35 ans, même des plus ordinaires (genre pont Latresne R18, par exemple) a un coût (ici de maintenance). Qu'en sera-t-il dans 35 autres années ?

Et qu'en sera-t-il dans 70 ans d'un éventuel pont levant, même s'il ne sert pas, plus fragile et plus cher d'entretien avec ses "emmerdements majeurs" — qu'on peut cacher tant qu'il reste sur le papier — ?

Les Français, de Bordeaux et d'ailleurs, ont la mémoire courte: gageons qu'ils ont déjà oublié les 7 ans et la facture de réfection de leur pont d'Aquitaine.

A Bordeaux, on pense toujours que seuls les tunnels sont à entretenir, et que l'entretien des ponts ouvrants est gratuit.

On oublie aussi que le déficit d'exploitation du TBC payerait le tunnel…]

26/06/06, Caroline Campagne, SO, p. 1-6: voir 8 .

29/06/06, Denis Lherm, SO, p. 2-9:
Plusieurs associations (Cap Bastide, Garonne-Avenir, trans'CUB, Cauderes, Adiq Bacalan et Aquitaine alternative) ont annoncé hier leur intention de relancer par leurs propres moyens la concertation sur le futur pont Bacalan-Bastide. […]
Les associations estiment d'autre part que ce pont est loin de faire l'unanimité du côté des élus, même s'ils ne le disent pas ouvertement. L'unanimité n'existe pas non plus, il faut le dire, chez les anti-pont. […] Elles se retrouvent néanmoins pour dénoncer le paradoxe de ce futur pont: "Plus il y a de bateaux à faire passer, plus le pont se lève et moins il joue son rôle de franchissement…"
Elles sont d'accord également, sur les propositions suivantes. Primo: remettre à plat tout le projet en s'inspirant de la charte de la concertation […]. Cette charte suppose entre autres que la concertation soit conduite par une personnalité indépendante du maître d'ouvrage. Deuzio: étudier toutes les alternatives possibles. […]. Les associations vont maintenant essayer d'organiser leur propre concertation. […] avec quatre thèmes principaux: les objectifs du pont, l'impact sur les quartiers, l'avenir maritime de Bordeaux et les solutions techniques et économiques. […]

30/06/06, Michel Monteil, SO, p. 2-4:
[…]
[…] "Moratoire ne veut pas dire abandon alors que la proposition qui nous est faite (NDLR: par le préfet) risque de tuer le projet", a insisté Gilles Savary, en rappelant l'unanimité des conseillers généraux en décembre 2003.
Mais le dossier a été miné politiquement. "Vous reculez, vous êtes en train de planter le grand contournement parce que vous avez peur de perdre les élections cantonales", a suggéré Michel Duchène (UMP). Gilles Savary (PS) penche plutôt pour "l'innocence ou la mauvaise intention de l'Etat" qui a employé ''la pire des méthodes".
Comment sortir de l'impasse? Selon Nicolas Florian (UMP), un moratoire "c'est prendre le risque d'enterrer le projet, il faut aller au bout de la démarche de concertation.'' "Ce moratoire est symbolique de votre état d'esprit: taper en touche", a ironisé Yves Foulon (UMP) en suggérant à Philippe MadrelIe de faire des propositions de tracé
8 . Le préfet avait dit la même chose la veille […].
[…] Pour le PS, la solution passe par une remise à plat, un réexamen dans le cadre d'une "politique globale des transports", "une vraie concertation" et donc la reprise en septembre du grand débat public.
[…]

01/07/06a (été 2006, n°341) Bordeaux magazine, Groupe Vert, p. 46:
[…] l'actuel projet de pont entre Bacalan et La Bastide est un mauvais projet, car il rabattra vers le centre-ville une partie de la circulation du pont d'Aquitaine.
Le délestage de ce dernier est bien l'un des objectifs, et non des moindres, de ce pont. Selon les simulations effectuées en I999 par la Cub, un franchissement de ce type face à Lucien Faure capterait 21% du trafic du pont d'Aquitaine. En 2000, le trafic journalier attendu sur l'ouvrage était estimé à 53000 véhicules/jour, dont 8000 camions. Depuis, sans nouvelles études, il a été curieusement revu à la baisse mais est encore évalué à 34000 véhicules/jour. Les boulevards d'accès seront soumis au même déferlement qui aggravera la pollution et les nuisances sonores, ainsi que des coupures dans les quartiers traversés
{P}. Ceci n'est pas compatible avec la volonté d'y accueillir de nombreux habitants, comme en atteste les divers projets immobiliers.
[…] Favorables à la présence de bateaux à Bordeaux, nous affichions en 2000 une préférence pour un pont levant […]. Aujourd'hui, les pilotes considèrent que ce pont serait infranchissable par des paquebots de plus de 200m, ce qui constitue un argument en faveur du tunnel.
[…] Et surtout, veut-on un lien entre les deux rives ou un aspirateur à voitures? Veut-on favoriser les transports en commun ou, au contraire, les pénaliser?
Les défenseurs du projet [de pont] indiquent que le trafic sur le pont sera simplement comparable à celui qui existe actuellement sur les boulevards. L'enjeu n'est-il pas justement de réduire à l'avenir le nombre de voitures sur ceux-ci […]?
Dire NON au projet actuel dans les registres de la mairie et de la Cub, c'est refuser la dégradation du cadre de vie dans des quartiers déjà pénalisés, comme la Benauge, par la voie ferrée notamment.
[…]

01/07/06b (été 2006, n°341) Bordeaux magazine, Groupe Socialiste, p. 46:
[…]
[…] le premier objectif du pont Bacalan-Bastide reste, malgré tout, de "permettre le délestage d'une partie du trajet routier national et régional." Nous sommes opposés au maintien de cet objectif. […].
[…]
[…] Mais une chose est sûre: les Bordelais refusent le passage dans les quartiers de 53000 véhicules par jour, dont 5000 camions, comme c'est envisagé pour ce pont. Les habitants de Bacalan se voient enfermés entre deux mastodontes (avec le pont d'Aquitaine) et ceux de La Bastide ne veulent pas que leurs quartiers soient transformés en "échangeurs". La priorité est aussi de leur faciliter l'accès au centre-ville, ce que ce pont ne résout pas. Enfin, son implantation sur la courbe du fleuve n'est pas satisfaisante, elle risque d'interdire toute manœuvre de gros bateaux
8 ; le prolongement du cours du Médoc évitait cet inconvénient. Il faut donc réaliser un pont de type "urbain" conservant la vocation maritime de Bordeaux et le projet actuel doit répondre à ces deux impératifs. […]

04/07/06, Sophie d'Ambra, 20mBx, p. 2:
C'est avec conviction que le député-maire UMP Hugues Martin a appelé ses élus à se prononcer, "sans ambiguïté", sur ce projet, "impératif", selon lui. "Nous souhaitons qu'il soit suffisamment éloigné de l'agglomération pour qu'il ne soit pas une nouvelle rocade", a-t-il précisé.
"C'est une position égoïste", a répliqué Pierre Hurmic, chef de file des Verts, qui a voté contre ce projet "anti-écologique". De leur côté, les socialistes se sont abstenus. Pour Michèle Delaunay, "le grand contournement est nécessaire", mais il faut "rouvrir le débat public". Le maire s'en est d'ailleurs pris à Philippe Madrelle, président PS du conseil général: "Quand on est l'initiateur avisé d'un concept, il faut aller jusqu'au bout."
[…]

[On peut toujours se tromper; s'en aviser est une qualité.
Laisser une gêne (appelée "pollution" par ailleurs) à d'autres, c'est reconnaître un problème
R18.].

10/07/06, SO, p. 2-2:
Ce soir, à19h30, au château Saint-André-de-Cubzac, a lieu un concert classique de protestation contre le projet de grand contournement de Bordeaux. Datant du XVIIIe siècle, le château du Bouilh est classé monument historique. Il pourrait être menacé par le projet de grand contournement, l'un des fuseaux passant sur sa propriété. L'accès au concert est libre et une dégustation sera offerte après le concert par les syndicats viticoles de Bordeaux, Bourg et Blaye.

12/07/06, SO, p. 1-8:
Le préfet de la Région Aquitaine, Francis Idrac, a affirmé hier qu'il n'y aurait pas de "moratoire" sur le projet de contournement autoroutier de Bordeaux. comme cela avait été réclamé en juin par le président du Conseil général de la Gironde, Philippe Madrelle (PS).
"Nous ne voulons pas interrompre ce projet, ce qui est une manière de répondre à ceux qui voudraient un moratoire", a déclaré le préfet. […]
[…]

20/07/06, Benoît Lasserre, SO, p. 2-10:
[...]
[...] Pour Pierre Hurmic, le texte présenté par Alain Rousset contient le triple défaut "d'être contradictoire, résigné et dangereux." "Contradictoire, parce que, dans le premier paragraphe, le texte considère qu'il y a urgence à accélérer les politiques globales alternatives à l'autoroute, mais appelle à voter en faveur du grand contournement. Résigné, parce que le texte considère comme inéluctable l'augmentation du trafic automobile et dangereux, parce que, précisément, en construisant une telle infrastructure, on encourage la circulation motorisée et l'étalement urbain."

22/07/06, Benoît Lasserre, SO, p. 2-6:
[...]
Mais ce sont les communistes et les Verts qui ont été les plus virulents envers un projet, qui, selon Pierre Hurmic, "va transformer la région Aquitaine en musée des antiquités des Ponts et Chaussées" et fera vivre des riverains avec "un 35 tonnes toutes les 4 secondes". Quant à Max Guichard, il a prôné le courage politique de se positionner plus fermement contre le tout routier". Piqué au vif, Alain Rousset riposte: "Est-ce que courage politique, ce n'est pas de dire que Bordeaux sera asphyxié par les camions dans quinze ans, parce que l'Aquitaine, on n'y peut rien, est une région de transit?" "Il est totalement illusoire de penser qu'il y aura plus de camions dans trente ans", renchérit le maire PS de Bassens, Jean-Pierre Turon, qui plaide pour des modes alternatifs de... propulsion.
[...]

 

31/07/06, Benoît Lasserre, SO, p. 2-7:
[…]
Et c'est donc ce soir que cette concertation rallongée prend fin. Avec un bilan plutôt mitigé et une participation faiblarde. Les deux temps forts de cette concertation, voulue par un Alain Rousset farouchement favorable au projet, auront été les deux réunions publiques des 8 et 15 juillet, à la CUB d'abord, au cinéma Mégarama ensuite. Deux réunions publiques avec une assistance clairsemée et principalement composée d'opposants au pont levant, qui sont ressortis avec les mêmes convictions qu'à leur entrée.
S'il admet que le caractère tardif et estival de la concertation n'a pas aidé celle-ci à décoller, Alain Rousset se dit néanmoins satisfait. "Il y a eu un débat et une information qui manquaient jusqu'à présent", dit-il. Et pour lui, la faible participation résulte aussi d'une faible opposition au projet de pont levant. […]
[…] Alain Rousset avoue avoir été "étonné par le manque de combativité des élus de la majorité bordelaise en faveur du projet. Ils ont fait comme s'il allait de soi et qu'il n'y avait besoin ni d'expliquer ni de convaincre." […]
[…]

[… Nous (, les Verts),] disons simplement que le pont Bacalan-Bastide est surdimensionné et qu'il va attirer un trafic automobile dévastateur pour les quartiers de Bacalan et de la Bastide. Pourquoi Alain Rousset n'a-t-il pas mis en priorité le pont Jean-Jacques-Bosc, qui n'est contesté par personne?"
[…]
Reste que l'opposition au pont s'est aussi affaiblie elle-même en partant dispersée au combat. C'est mon grand regret, avoue Pierre Hurmic. Nous étions tous d'accord sur le diagnostic, mais il y en avaient qui étaient pour un pont levant de plus petit gabarit, d'autres pour un pont fixe et d'autres pour un tunnel."
[…]

[u A. Rousset, prouve qu'il est "pour le pont", avec des arguments réversibles. Vrai gentleman, il est trop fin pour ne pas le remarquer: peut-être espère-t-il être le seul dans ce cas!

u Manque de combativité des élus de la majorité justifié par l'inutilité d'un effort pour une cause gagnée d'avance; mais aucune allusion à l'honnêteté de la cause pour laquelle ils n'osent pas se compromettre.

u Bilan mitigé + participation faiblarde + assistance clairsemée + présence d'opposants + caractère tardif et estival de la concertation = faible opposition: la date tardive ne suggère pas au grand élu que les opposants sont "écœurés" de n'en pouvoir mais; et de voir tout acquis d'avance, ce qui est encore plus démotivant.

u Qui plus est, bien trop peu de citoyens connaissent le sujet: ce n'est pas "l'information" miracle invoquée, dont le but est de clouer le bec des opposants, qui va changer l'issue, qui se joue en secret dans le bureau de la CUB et non dans le Mégarama.

La seule information d'intérêt, c'est ici ce qu'on rapporte de Pierre Hurmic. Cela n'empêche qu'il pourrait aller jusqu'à révéler "l'information" que des tunnels existent en France — et dans le monde!… 8

09/08/06, SO, p. 2-4:
[…] il s'agit pour les Saint-Saviniens de défendre l'intégrité territoriale de la commune, son caractère rural et sa qualité de vie. L'abandon de trois des cinq fuseaux initiaux renforce les craintes des habitants pour leur secteur.
[…]
Le slogan partagé par Saint-Savin est "Non au contournement, ni ici, ni ailleurs". Deux sites sont à la disposition des internautes: blogspot.com
http://bordeaux.com incontournable
et
http://nonpleug.com
Des pique-niques protestataires sont prévus. Le premier a Lansac, dimanche 27 août, le second samedi 16 septembre dans les jardins de l'hôtel de ville à Bordeaux. [heure?]

15/08/06, Claude Garnier, SO, p. 2-6:
C'est le plus gros chantier de Bordeaux. Le futur pont ferroviaire destiné à remplacer la passerelle SNCF (construite par Gustave Eiffel il y a près d'un siècle et demi) est un ouvrage peu commun. Pas moins de trois groupements d'entreprises se partagent le marché.
[…]
[…] chaque tronçon ayant été confié à un opérateur différent: la Sogea Sud-Ouest pour la partie rive droite, le groupement d'entreprises Eiffage-Eiffel-Spie Fondation pour la partie centrale du pont et DV Construction, côté gare Saint-Jean.
De ce côté, DV va construire un viaduc de 200 mètres enjambant le quai et supporté par quatorze piles, le tout sans que jamais la circulation en dessous ne soit interrompue. Les travaux préparatoires sont en cours.
De l'autre coté du fleuve, la Sogea prépare la réalisation d'un viaduc de 150 mètres reposant sur des piles. Mais c'est en regardant l'estacade qui s'avance dans le fleuve, depuis le quai Deschamps, que l'on prend le mieux la mesure des travaux en cours. Cette passerelle réalisée par Eiffage n'est pas le tablier du nouveau pont. C'est une voie d'accès provisoire pour mener les engins au-dessus du fleuve: il est prévu d'y couler trois des cinq piles sur lesquelles le pont prendra appui.
Les deux autres piles en Garonne seront réalisées à partir de barges flottantes, côté quai rive gauche. Ainsi, avec des approches différentes, la technique de réalisation des piles est identique. Coulées dans de très gros caissons étanches, pour que les ouvriers puissent travailler au sec.

Eiffel, passerelle, pont ferroviaire

07/09/06a, Bx7, p. 2:
La mise en place des deux premières poutres du tablier rive gauche du pont ferroviaire de la Garonne auront lieu ce soir entre 23 heures et minuit. Une opération spectaculaire puisque ces éléments métalliques d'une longueur de 30 mètres, pesant 220 tonnes, seront positionnés au moyen d'une grue de 750 tonnes. La grue a été acheminée en pièces détachées par 30 semi-remorques depuis la Belgique. La fin de ce travaux, qui vont permettre la construction de deux nouvelles voies ferrées entre Cenon et la Garonne, et un pont ferroviaire à 4 voies pour franchir la Garonne, devraient s'achever à la fin du premier semestre 2007.

Pont ferroviaire

07/09/06b, Denis Lherm, SO, p. 2-12:
[…] Cet été, les associations sont tombées sur une information de premier choix. En juillet dernier, l'Unesco aurait menacé d'inscrire le site de la vallée de l'Elbe, à Dresde, sur la liste du patrimoine mondial en péril, parce que la ville est en train d'y construire un pont. L'Unesco envisagerait également de retirer le site de la liste du patrimoine mondial en 2007 si le pont était construit. Du coup, le conseil municipal de Dresde a décidé de revoir son projet et les travaux ont été stoppés.
Les associations bordelaises ont aussitôt établi un parallèle sur le registre "Bordeaux-Dresde, même combat". Et elles viennent d'écrire à l'Unesco, pour tenter de savoir jusqu'où la comparaison peut être poussée. […] Mais pour le collectif d'associations, inspiré par l'exemple de Dresde, la construction du pont Bacalan-Bastide ruinerait tout espoir [de classer Bordeaux]. […]
[…] Selon toutes probabilités, c'est la solution du tunnel qui a leur faveur. Les antiponts ont reçu le soutien de Pierre Lajus, l'un des grands architectes bordelais de la période 1960-1980 […], qui a ardemment défendu l'option tunnel (lire ci-dessous).
L'écrivain et historien Michel Suffran a également rallié leurs rangs. "Mettre une guillotine à l'entrée du port serait une défiguration du site. Le classement peut-il être hypothéqué par ce geste autoritariste ? […].

Pierre Lajus en renfort

Les opposants au pont Bacalan-Bastide ont reçu hier le soutien de Pierre Lajus, l'un des grands architectes bordelais de la fin du siècle dernier […]. "Jusque en juillet dernier, je n'avais pas d'opinion. C'est en découvrant les dimensions du projet qu'elle s'est forgée. Les quatre piles atteindront 80 mètres de haut, soit un peu moins que la flèche Saint-Michel et un peu plus que la Cité administrative", explique ce dernier, qui dénonce un "impact paysager catastrophique".
Pierre Laïus estime qu'il faut réexaminer les raisons qui ont conduit a écarter le franchissement par tunnel. Aujourd'hui retraité, l'architecte a repris sa table de dessin pour concevoir un croquis de tunnel dont les entrées seraient au bord de quais, et non repoussées à des centaines de mètres des rives. Le tunnel retrouverait ainsi sa fonction de desserte de quartier, grâce à des hélices d'accès avec des pentes à 8%, valeur maximale autorisée pour un tramway. […]

R19

Voir 13/09/06 ci-dessous; è
Dimensions pont Ba-Ba
Dresde
Pierre Lajus et le tunnel

13/09/06, Alain Juppé (recueilli par Stella Dubourg & Sébastien Marraud), Bx7, p. 3:
[…]
[…] Je me battrai pour que ce pont [Bacalan-Bastide] se fasse. On peut être pour ou contre le pont mais ce qui me navre, c'est de voir des Bordelais dénigrer leur ville à l'Unesco pour essayer de flinguer notre dossier. On n'a pas le droit d'aller nuire aux intérêts de sa propre ville dans une instance internationale.
[…]

[De deux attitudes, quelle est la démarche la plus dommageable et, inversement, quelle est celle qui assure au mieux les intérêts de Bordeaux?

—La 1re, consistant à prétendre ne pas connaître les risques du scénario de Dresde (ou en faire fi), attitude peu responsable pouvant conduire notre ville droit à la privation de cet avantage, culturel et économique, envié du monde entier. A quoi servirait-il, alors, de le faire briller aux yeux des Bordelais, natifs ou nouveaux venus, si nous devions en être jugés indignes à cause de quatre cure-dents disgracieux inutiles?

—La 2e, consistant à mettre les chances du côté de Bordeaux en produisant un "dossier" en béton, non miné comme celui de Dresde, afin que les Bordelais ne s'entendent pas dire un jour, comme ce roi noceur qui abandonna le Canada: "Bordeaux, ton patrimoine fout le camp !" R19. Cela peut nécessiter un choix honnête entre le classement de Bordeaux par l'Unesco et le blocage de la rade par un monstrueux pont Ba-Ba.

Vu l'étroitesse de la marge à ce classement, au lieu de rester les 2 pieds dans le même sabot, n'est-il pas plus prudent de se renseigner auprès d'un orfèvre sur les conditions à satisfaire par Bordeaux?

Cet acharnement thérapeutique à vouloir défigurer et paralyser le port de Bordeaux 8 , {G}, {G} après avoir opté pour un tunnel R19, rappelle la mise en scène pour le pont des Quinconces.
La rancœur devrait être du côté des Bordelais, à qui l'on avait fait des promesses de "passerelle amont" du pont de pierre
8 afin de ne pas toucher à ce pont ni à ses têtes de pont.
Lequel est le plus dommageable, le joli projet de Dresde s'il est supprimé ou les quatre cure-dents monstres bordelais inutiles s'ils ne le sont pas?]

Voir 07/09/06 tunnel/pont ci-dessus è

14/09/06, SO, p. 2-24:
Concernant le grand contournement de Bordeaux, la Fédération des syndicats viticoles girondins a pris position pour le trajet sud (1 bis). "à condition que le désenclavement du Médoc par la N215 soit assuré". Le trajet nord (4 bis), à hauteur d'Arcins, plus dommageable aux vignobles, est rejeté. Dans un débat où beaucoup s'opposent sans rien proposer, cette démarche est courageuse.

Contre-proposition

17/09/06a, SOD, p. 17:
Près de 1000 personnes ont défilé hier dans Bordeaux pour marquer leur opposition au projet de grand contournement. Une quinzaine d'élus, maires ou maires adjoints des communes concernées s'étaient joints au cortège. Le défilé a été ponctué d'arrêts symboliques devant la Chambre de commerce et d'industrie, la résidence du préfet et l'hôtel de ville.
Les porte-parole des différents collectifs ont rappelé leur refus de tout tracé ("ni ici ni ailleurs") et leur souhait d'une réouverture du débat public.

refus de grand contournement

17/09/06b, SOD, p. 18:
Au moins six personnes sont mortes et six autres ont été blessées, dont une gravement, dans un accident, entre une voiture et un autocar, qui s'est produit hier dans le tunnel autoroutier de Viamala, dans les Grisons, au sud-est de la Suisse. Les véhicules ont pris feu après leur collision qui a eu lieu vers 13h15. La police a indiqué avoir pu dégager six corps malgré la fumée épaisse. L'autocar transportait vingt-trois joueurs du club de jockey de la ville de Bellinzone au Tessin.

[Poids lourds + autoroute dans tunnel = danger.

Le tunnel de Marseille, sous le vieux port, semble moins à risque.]

30/09/06, Claude Garnier, SO, p. 2-12:
Les opposants au pont levant Bacalan-Bastille n'ont pas désarmé.
Leurs associations sont parvenues à se mettre d'accord sur un projet alternatif de tunnel routier qu'elles ont présenté à la presse hier à bord de l'Alienor. […] pointant du doigt la rue Lucien-Faure, Denis Teisseire s'exclame: "Imaginez le monstre: un pont large comme deux ponts d'Aquitaine, soutenu par quatre piles hautes comme la Cité administrative!" Dans la synthèse que le front associatif vient de sortir, deux objectifs sont fixés: ''franchir la Garonne en toute liberté" et "sauver le port de la lune". Et donc, "sa" solution, c'est le tunnel. Un tunnel modeste, "humain", "intégré dans son environnement", qui "facilitera les déplacements sans casser le cadre de vie" et préservant les potentialités d'un port en eau profonde au cœur de la ville.

Selon Denis Teisseire, il faut étudier l'alternative d'un tunnel à deux ou à quatre voies (1 voie ou 2 par sens), ouvrage de gabarit réduit, ouvert ''aux voitures et aux transports collectifs (prioritaires), mais interdit aux camions. Selon Jean Mandouze (Garonne-Avenir), si une décision en faveur du tunnel était prise maintenant, il pourrait être livré en 2013 (le pont est prévu en 2011 au mieux). Denis Teisseire assure que le coût d'un "petit" tunnel n'est pas supérieur à celui du pont levant: 100 millions d'euros pour le tunnel à deux voies, moins de 150 millions d'euros pour le même à quatre voies, contre 120 million d'euros pour le pont levant. "La CUB peut assumer seule ce coût: 100 à 150 millions d'euros, c'est à peine 10 à15% du coût du tramway."

devis pont / tunnel

Juil.-août-sept./06a, Ph. Douste-Blazy & J.-Luc Moudenc, Capitole-infos n°159, p. 15:
[…]
[…] le périphérique toulousain est désormais considéré comme une voie urbaine, et non plus comme une voie de liaison entre l'Atlantique et la Méditerranée, entre le massif central et les Pyrénées. Quand on se rend de Bordeaux à Narbonne, toute la voirie est autoroutière (limitée à 130 km/h) sauf dans le contournement de Toulouse où la limitation est à 90 km/h comme sur une route départementale! […]
La question est de savoir si la quatrième ville de France peut construire son développement avec un périphérique urbain saturé qui ne peut plus assumer les fonctions qui lui ont été assignées: assurer le trafic de transit interrégional, délester le cœur de la cité en assurant les liaisons inter-quartier et celles des communes à l'intérieur de l'agglomération.
[…]
Notre équipe municipale […] réclame dès à présent que l'on trace l'itinéraire d'une seconde rocade, ou grand contournement de Toulouse. Les services de l'État ont réalisé une pré-étude […] avec projection sur 20 ans […]
[…] Notre équipe municipale s'est prononcée favorablement, la majorité PS au Conseil général est contre […]
[…] Au début des années quatre-vingt, ils se sont opposés au métro parce que… le maire de Toulouse était pour!
Est-ce raisonnable? Non.

[Rien d'étonnant que ce "périphérique", dit urbain, soit "saturé." Il rappelle un (projet de) tunnel, dit "urbain" aussi.
La vitesse imposée n'est pas le seul critère d'appellation d'une voie. Dans la traversée d'un segment dangereux, on est bien obligé d'y restreindre la vitesse sans changer le statut de la voie…]

contournement ou pas?
Suite dans /06b, ci-dessous, à lire dans la foulée…

Juil.-août-sept./06b, groupe socialiste au conseil municipal, Capitole-infos n°159, p. 14:
Pour répondre aux problèmes réels de circulation, […] le maire de Toulouse ne cesse de parler depuis 2 ans d'un grand contournement routier […] qu'il nomme […]: "seconde rocade" […].
[… il] sait […] que cet équipement ne pourrait être financé sans […] partenaires privés qui, ensuite, imposeraient un péage coûteux […].
Sur le fond, la dernière étude montre le peu d'efficacité du grand contournement pour soulager les rocades existantes […]: les déplacements locaux représentent 71%; les déplacements d'échange avec le Grand Toulouse 26%; les déplacements de transit 3% seulement.
Un contournement routier situé à plus ou moins 35km de Toulouse ne détournerait que le trafic de transit, soit une infime partie de la circulation fréquentant les rocades aujourd'hui.
De plus, l'étude précise que, pour capter une part importante de ce trafic de transit, ce contournement doit être réalisé à l'Est. Pourtant, la même étude démontre que sur le périphérique toulousain, l'embolie est de loin supérieure à l'Ouest. Prôner cette solution, estimée à un milliard d'euros, alors qu'il en connaît l'inefficacité, est une contradiction supplémentaire […].
[…]
[…] Aujourd'hui, la grande majorité des déplacements s'effectuent en voiture […]. Il conviendrait donc de travailler à l'attractivité des transports publics […].
Pour toutes ces raisons, nous, Socialistes, demandons solennellement […] un plan de déplacements urbains ambitieux, à l'échelle de l'agglomération […].

[Le lecteur admettra la présence de ces citations toulousaines, non sans rapprochements avec les querelles bordelaises.]

contournement ou PDU?
Début dans 06/a, ci-dessus. Dans la foulée encore, sur le sujet, on peut lire
R18

05/10/06, SO, p. 2-3:
[…]
Le conseiller général de la Gironde, Vincent Liminiana, […]
[…] s'interroge enfin sur le choix des tracés: "Monsieur le Préfet aurait-il choisi dès le début ce tracé par Saint-Paul, Bersons, Cars, Plassac… (celui au sud de Blaye, NDLR)? Les autres n'étaient-ils que des leurres?"
[…]

28/10/06, Dominique de Laage, SO, p. 2-3:
[…]
Autre gros dossier: la fin de la concertation sur le pont Bacalan-Bastille. On a appris hier que 85% des avis ont été émis pendant les deux mois de concertation supplémentaire décidée sous la présidence Rousset. Le PC a voté pour et les Verts, comme le PS bordelais, farouchement hostiles, se sont abstenus, estimant profitable la concertation menée. Malgré l'introduction de carrefours et de feux de signalisation de manière à casser la logique autoroutière du pont, ses détracteurs estiment qu'une "prochaine présidence" pourrait facilement revenir à son profil initial. D'autant que les accès au pont sont encore très flous. Alain Rousset s'est engagé à clarifier la copie. La déclaration d'utilité publique est programmée pour fin 2007.

[Offert aux lecteurs, ignorants des données, ce bilan du vote des élus sur la concertation résume la désespérance ressentie par une partie des Bordelais dans cette décennie mitigée. Les résultats étant prévisibles, ce fut une concertation inutile. A concertation sans surprise, triomphe sans gloire.

Les hurlements convenus peuvent bien cesser à l'encontre de la "super rocade", du "franchissement autoroutier", du "délestage du pont d'Aquitaine"... Et les vœux pieux prendre le relais.

"La présidence Rousset", en attirant plus d'avis en quelques semaines qu'en quelques mois précédemment, a démontré que l'intérêt d'une concertation est d'autant moindre que son échéance est lointaine; et qu'elle est occultée. La concertation même a démontré qu'une concertation est d'autant plus inutile que, ainsi que quelqu'un l'a dit, les Français "sont des veaux", volontairement inconscients des enjeux énormément dramatiques pour Bordeaux.

Parallèlement, on peut se demander si lesdits élus, qui semblent tenir à en porter la responsabilité historique, en ont conscience. Dans l'affirmative, ils mettraient en jeu l'avenir de Bordeaux pour ne pas mettre en jeu leurs simples lendemains privés. Dans la négative, quelle outrecuidance de gérer ainsi les destinées d'une entité maritime de 3000 ans d'histoire telle que Bordeaux, où l'on ne peut se permettre de prendre encore les vaisseaux pour des emballages. {P}

"Les accès au pont sont encore très flous" de peur que les électeurs comprennent, à temps, que la raison du pont réside dans "sa logique autoroutière" d'annexe du pont d'Aquitaine, propice à subsides gouvernementaux, contrairement à la logique du tunnel, urbaine et écologique.
Après des décennies "d'études" inutiles, on ne trouve rien de plus sérieux, pour justifier ce pont catastrophique, que des prix et des délais de réalisation gonflés, attribués au tunnel .

L'enjeu n'est pas un simple classement de prestige plus ou moins juteux (que Bordeaux risque par ailleurs de rater à cause du pont, comme Dresde l'a failli), l'enjeu est la conservation de ses capacités nautiques modernes que le port doit à sa rade unique, prédominance qu'elle perdrait si elle devait être mutilée à jamais par un quelconque pont inamovible.

 

Le Destin de Bordeaux se joue ces jours-ci. ]

30/10/06, SO, p. 2-9:
[…]
Les anti-pont Bacalan-Bastille récusent le bilan tiré par la CUB de cette "pseudo concertation". Il n'apporte selon eux aucune réponse sérieuse aux remarques, objections et propositions qu'elles ont avancées.
"Ce bilan ignore les défauts majeurs du projet de pont levant proposé, défauts dont pâtirait l'ensemble des Bordelais: embouteillages liés à l'ouverture du pont, nuisances sonores et pollution pour les quartiers riverains et le long de quais, l'avenir maritime du port de la lune sacrifié, le site défiguré par un ouvrage gigantesque et démesuré. Ce bilan évacue aussi la solution proposée pour le même prix par notre front associatif: la réalisation d'un tunnel à gabarit réduit, qui éviterait pourtant tous les inconvénients liés à l'option du pont ouvrant."
Notant que la CUB se satisfait malgré tout de cette concertation alibi", la quinzaine d'associations réunies dans le front associatif, animé notamment par Denis Teisseire, entendent "ouvrir et développer un grand débat public et contradictoire avec les Bordelais" en ouvrant un blog:
http://pont-ou-tunnel.over-blog.com

bilan concertation

[On parle de "pont ouvrant", "d'ouverture du pont", etc. dans l'intention de faire oublier (?) que cela signifie: "fermeture de la route". (On doit parler de route, puisque c'est bien une route, voire une autoroute, qui est prévue — en catimini.)]

19/11/06, Patrick Faure, SOD, p. 19:
[...]
Au total, les organisateurs se félicitaient d'avoir réuni quelques 600 voitures — souvent avec une seule personne à bord au demeurant — pour cette manifestation ralliée par les quatre coordinations d'opposants: celles de Rive droite-Blayais, de Rive gaudhe-Médoc, du Val del'Eyre-Marcheprime et de la presqu'île d'Ambès.
Les manifestants voulaient se rappeler au bon souvenir des décideurs, ainsi que l'indiquait Colette Arnaud, présidente de la coordination "Presqu'île": "Nous n'avons plus de nouvelles du projet. Nous avons demandé un rendez-vous au ministre des transports et il nous ignore, alors on manifeste!"

manifestation contre contournement

27/11/06, Sophie Lemaire, 20mBx, p. 2:
Les élus ont voté, lors du conseil de communauté de vendredi [le 24], plusieurs délibérations cruciales [concernant le pont ouvrant]: lancement des études publiques d'impact, validation de son financement et surtout autorisation de signature du marché avec le groupement GTM-GCS, qui construira l'ouvrage pour un montant de 117,65 millions d'euros. Les élus socialistes et ceux de droite ont voté pour. Les Verts ont voté contre. Les travaux devraient débuter en été 2008 pour une mise en service en 2011.
Côté financement, la CUB bénéficiera des contributions de l'Etat (18 millions), de la Région (15 millions) et du Département (18 millions). La participation de ce dernier prévoit en retour "le principe d'un engagement financier de la CUB d'un montant équivalent, en soutien à la réalisation du contournement autoroutier et de ses travaux connexes".
8
Si Alain Rousset (PS), président de la CUB, n'y voit qu'une "déclaration de principe", cette phrase, inscrite dans la délibération, a provoqué l'indignation des Verts, opposés au grand contournement. "C'est donc une subvention virtuelle et un marché de dupes. D'autant qu'on nous a toujours affirmé que le grand contournement ne serait pas financé par les collectivités locales", s'est indigné Pierre Hurmic.

[Arrivé à cette navrante phase, on ne peut pas ne pas se rappeler l'affaire du fameux en son temps pont des Quinconces 8 .]

13/12/06a, Bx7, p. 3 :
[...] "Alain Juppé fait partie de ce comité [de préparation de la conférence mondiale de l'environnement] alors "qu'il vient juste de découvrir l'existence de l'écologie et qu'il se prononce en faveur du "grand contournement autoroutier" de Bordeaux qui, s'il est construit, massacrera le Blayais et le Médoc, tout en démultipliant le trafic de poids lourds". 8

13/12/06b, O. D., 20mBx, p. 3 :
Le camion du futur est dans les tuyaux. L'institut national de recherche sur les transports et leur sécurité et l'organisation des transporteurs routiers européens ont présenté, hier à Bordeaux, un moyen plus efficace que le camion classique pour transporter les marchandises sans rupture de charge. Il s'agit de camions automatisés, à terme, qui circuleraient sur une autoroute dédiée, entre le Nord et la péninsule ibérique. Cette création, dont le coût est estimé à près de 7 milliards d'euros, prendrait en charge 37% du trafic autoroutier. Cette solution, qui pourrait voir le jour en 2027, assurerait l'avenir du transport routier, mais aurait un effet assez négligeable sur l'environnement.

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